mardi, février 27, 2007

S'il ne devait y en avoir qu'un seul...





Un défi.

Je voulais parler de mon retour au lycée. Des élèves (Bonjour madaaaaaaaaaame ! vous avez passé de bonnes vacaaaaaaances ?). Du gros carton de livres commandés et reçu. De la pile de magazines arrivés pendant les vacances et qu'il faut que je feuillette (trop dure ma vie de documentaliste ! ) . De la préparation de la "Journée portes ouvertes", grand raout du samedi 10 mars préparé avec une dévotion et une ferveur par (presque) tous mais dont la grâce ne m'a pas encore atteinte ...

Mais finalement , je vais vous coller le défi de ma vie. Le Graal après lequel je cours. Le défi 1000 fois relevé chaque année. Avec entêtement et prosélytisme, je l'avoue. Sans relâche, jamais.

Mettons trois titres.
Si vous deviez proposer trois titres à une personne qui "n'aime pas lire", (plutôt qui dit ne pas aimer lire), ne veut pas lire "pour lire", voire rejette le concept de lecture-plaisir. Avec tout ce qu'il comporte de blessures personnelles, de vieux démons, de faux-pas...

Trois titres. N'importe quoi. Roman, documentaire, BD, manga, magazine.

Je complique la chose : justifiez votre(vos) choix.

Prenez votre temps.


Rodjeur



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mardi, février 20, 2007

Une histoire de Nono : les vacances





Photo de




Ma mère a préparé mon sac, le gros noir, celui avec les roulettes. C'est elle qui le fait. Moi j'ai dit «Je m'en fous je le fais pas, je veux pas y aller. Tu veux que j'y aille tu le fais toi-même». Elle a répondu comme chaque fois « tu sais bien que ce n'est pas ça... » ça lui fait de la peine. Bien fait.

Demain je pars chez mon père pour une semaine. Je n'ai pas très envie mais il paraît que je suis obligé. Il paraît que c'est «son tour». Un coup chacun, une fois toi une fois moi. Bon, c'est vrai, je pourrais dire plus fort que ça que j'ai pas envie d'y aller, que je m'ennuie, que j'ai pas de copains, même si papa essaie d'être mon copain c'est pas pareil. Si on me demandait je dirais que je préfèrerais un papa. Et des copains, des vrais, quoi. J'ai demandé un jour si je pouvais y aller avec Djess (Djess c'est mon meilleur copain, je vous en ai déjà parlé ?) Papa a répondu « euh... écoute, c'est pas très pratique à la maison, tu sais bien. Et puis il faut que je demande à Nicole... elle est fatiguée en ce moment » Oui bon j'avais compris. Je suis pas très futé parfois mais là j'avais capté. Il dit jamais non mon père. Mais ça veut pas dire oui non plus. Ça veut pas dire oui du tout d'ailleurs. Même quand il dit oui des fois ça veut rien dire, son oui. Alors en général je n'y comprends rien : oui c'est pas forcément oui et rien c'est pas forcément non mais c'est pas oui non plus.

Pareil la fois où je lui ai demandé la console de jeux. Il a dit « Bon bon on verra... » d'un air agacé. Et puis pour mon anniversaire il m'en a offert une. Il était tout fier, il a fait style je me souviens pile poil que tu m'avais demandé celle-là. Mais ce n'était pas celle que je voulais. J'en avais rien à faire de celle-là, j'avais même pas de jeu, mes copains non plus. C'était nul. Je lui ai dit. Ben oui, quoi, j'étais déçu. Mais ça l'a enervé. Il a crié. Il a dit des mots. Ingrat ! Taré ! Même pas merci ! Pourri-gâté ! Monté le bourrichon ! Et il a jeté son grand bras contre moi. Comme il faisait avant. Comme quand il habitait avec nous. Cette fois encore je me suis mis en paquet ratatiné contre le mur, tout applati. J'avais du sable dans ma gorge. Dans ma bouche. Des milliers d'abeilles dans ma tête mais elles n'avaient pas le droit de sortir. Alors elles sont descendues dans ma poitrine et se sont transformées en milliers d'aiguilles. Comme elles font chaque fois que je dois les obliger à rester à l'intérieur. Tant pis si ça me fait mal dans ma poitrine, tant pis si ça fait comme si j'étouffais. Papa ! papa ! Quand il a balancé son bras contre ma tête, ça a fait pouk. Juste pouk, c'est tout. Juste assez pour que je redevienne tout petit. Pour que j'ai encore cette envie de disparaître, tout d'un coup, pouf. Envie de crier, de balancer mes bras moi aussi en même temps que plein de gros mots comme il fait lui.

De lâcher mes abeilles, mes démons, mes énergies.


Oh, bien sûr, vous le savez maintenant, des fois je les lâche mes énergies. Mais je ne veux pas être comme mon père. Je ne veux pas qu'on pense de moi ce que moi je pense de lui. Plutôt mourir si je savais un jour qu'on pense ça de moi. Ce que moi je pense de lui. Mais lui on dirait qu'il s'en fout, de ce que je pense, il reste là, avec sa Nicole. A faire genre je suis un père parfait, regardez comme je sais bien sourir et comme je ris fort.


Pendant les vacances je vais passer la semaine chez mon père. Elle a de la chance, Lili (Lili c'est ma petite soeur, je vous avais pas dit que j'avais une petite soeur ?) elle n'est pas obligée d'aller chez notre père. Le juge lui a interdit. Un truc comme ça. Elle n'a pas le droit, quoi. Pas le droit d'aller chez lui. Le juge a dit que s'il voulait voir sa fille qu'il vienne à la maison chez maman. Mais ça ne ferait pas plaisir à maman, qu'il débarque chez nous. Je crois. Mais je suis pas sûr qu'il ait demandé à voir Lili de toutes façons. Je vais passer la semaine devant la télé avec le grand écran dans le mur, à zapper les 70 chaines même celles dans les langues que je ne comprends pas. Et j'en connais d'autres, des chaines, celles qu'il m'a dit «tu ne regardes pas n'importe quoi, hein, mon grand» en me faisant un clin d'oeil la dernière fois. Mais pour ça il faut attendre que la Nicole soit sortie au restau avec lui. Les filles qui se tordent dans tous les sens en soufflant fort, avec des cheveux plein la figure et des seins énormes comme ceux de notre chauffeuse de bus quand on va à la piscine avec le collège. Je regarde pas longtemps, des fois je coupe le son pour les entendre rentrer. Alors je me dépêche . Quand je serai plus grand et que les filles voudront bien me faire passer des mots comme elles font à Djess en étude, je saurais comment faire, embrasser et le reste.
Des fois je voudrais lui apprendre à Djess parce que je crois qu'il ne sait pas mais il me pousse en criant « t'es con ou quoi ? Lâche-moi ! Pédé ! » C'est pas vrai, je suis pas comme il dit. Je veux juste lui montrer comment on fait, parce que je sais pas s'il apprend dans les films, comme moi. C'est aussi pour ça que je voulais qu'il vienne avec moi chez mon père, la dernière fois. Je sais, il m'a déjà dit «j'ai un grand frère, ça sert à ça aussi les grands frères, il me dira, lui». Mais j'ai pas confiance, son frère Greg est un crétin.


Mon père, il a un magasin. Un grand magasin de meubles, le plus grand de la ville, le plus beau aussi. Qui sent bon le neuf, avec de la moquette bleue marine et des lampes partout. Il est pas avec les autres dans la zone industrielle, il est en ville son magasin, dans la grande rue. Avec une immense enseigne «Au meuble moderne» et en dessous c'est écrit « Suptil et fils ». Le fils c'est lui. Avant c'était le magasin de mon grand-père, de son père. Déjà bien avant ma naissance c'était des meubles modernes. Enfin, modernes d'avant, quoi, pas encore des modernes de maintenant. Mais ce qui me fait peur c'est le « et fils ». ça veut dire qu'un jour je serai obligé de vendre des meubles modernes, comme mon père. Et mon grand-père. C'est aussi pour ça que j'aurais bien aimé avoir un frère, comme mon copain Djess a son frère Greg. Comme ça je pourrais dire à mon frère « Non moi j'en veux pas des meubles modernes, prends-les toi, sans façon, ne me remercie pas ». Mais je n'ai qu'une soeur. Ou alors il faudra qu'il mette « et fille » Ou alors il faudra qu'il fasse un petit garçon à la Nicole. J'en veux pas de son magasin de meubles. Ni de ses ballades en voiture. Ni de ses repas dans des restaurants où il connait tout le monde et où il fait semblant d'être gentil avec moi.

De rien? Je veux juste... Je ne sais pas. Mais pas ça. Tiens, juste qu'une seule fois, il me demande si j'ai bien pris mes cachets. Mais si ça se trouve, il ne sait même pas que je prends des cachets. Pour ne pas être comme lui.





Du mal à le lâcher, cet épisode-là de Nono... mais comme chaque fois, ça soulage !

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lundi, février 12, 2007

Doélévi, ch.2

Kútɔ́nú




Lorsque l’avion atterrit, mon cœur se gonfla à nouveau dans ma poitrine. Comme il l’avait fait lors du décollage. De joie, la joie de la découverte, des retrouvailles avec mon père, et puis, il faut bien l’avouer, ce bonheur tout neuf du voyage en avion. Avec un frétillement tout particulier pour la phase de décollage. J’aime le vrombissement assourdissant des moteurs... leur ralentissement juste avant que l’oiseau ne s’ébranle… accélère…s’élance…ralentisse à nouveau pour mieux repartir et … cette micro seconde excitante où les roues lâchent le sol… accentuée par la sensation euphorisante du cœur qui remonte dans la gorge, avant l’exercice «des oreilles»… Habituées de la montagne, nous savions ma sœur et moi bailler à la demande ou mieux, faire «claquer» nos tympans en expirant fortement nez bouché. C'était un jeu que nous adorions.
Puis à l’arrivée, la découverte d'une ville, la plongée sur les bâtiments, apercevoir la ligne droite et noire du tarmac et entendre le CCCRRRRRR des roues qui se posent … Plaisir toujours renouvelé.
J’y prends tant de plaisir qu’il m’arrive de me dire que je vole la part de sérénité qui devrait normalement revenir à ceux à qui elle fait défaut à présent, ceux qui ont le mal de l’air, mal aux oreilles, mal aux jambes, trouille au ventre et malheureux des longs courriers.

Juste avant que l’avion ne se pose, j’ai vu la mer, toute toute proche. Si proche qu’on pourrait craindre que l’avion ne s’arrête à temps et qu’il finisse sa course le bec dans le sable blanc. «Papa sera là ?» Je pense que nous avons du poser la question au moins cinquante fois à ma mère… Il faisait chaud et humide sur la passerelle métallique. Ma sœur et moi avions notre uniforme «short-T-shirt». Fleurs rouges sur fond blanc pour moi. Fleurs bleues pour la braillarde. Aujourd’hui encore je m’étonne de l’acuité avec laquelle je me souviens des vêtements que nous portions pour ce voyage et de nos bermudas en jersey. Et des débardeurs assortis. Une main dans la main de ma mère, l’autre tenant mon sac de Barbies et de livres, j’ai traversé en sautillant les quelques mètres de goudron qui nous séparaient du bâtiment rectangulaire.
Quelques instants après, il était là, parmi d’autres. Mon père. Et je constatais que pour la première fois, il se confondait aux autres, sa couleur, loin de le rendre repérable comme ça avait toujours été le cas, le fondait dans la foule. Pour la première fois je voyais une foule... en couleur inversée par rapport à ce que je connaissais.

C’est en sortant pour rejoindre la voiture que j’ai vraiment fait connaissance avec le pays. Le premier contact. La première minute. C'est important, la première minute. L'odeur, le vent moite de l'Atlantique qui baigne le Golfe de Guinée. Engloutie dans les sièges de velours de la grande voiture beige de Grand-Papa. Avec chauffeur. Grand-Papa avait un chauffeur. Mon père serait venu nous chercher en carrosse rose nacré avec suspensions en or forgé, cheval blanc et cocher blond en livrée rouge à boutons dorés que je n’en aurais pas été plus impressionnée. Et pendant toutes les années qui vont suivre, j’aurai devant mon grand-père, ce vieux monsieur à l’autorité «de fait», une admiration pantoise. Cet homme qui possédait grande voiture avec chauffeur.

Le premier paysage qui s’est offert à nous, c’était les joncs des dunes de la plage en sortant du parking. Du sable fin, blanc, de petites dunes aux cheveux verts. Par chance, la route qui relie l'aéroport au centre ville longe la plage. Superbe, immense. Et déserte. Déserte en journée sous le soleil plombé, aux heures où seuls ne sortent que "les touristes et les chiens fous". Et la plage s'anime peu à peu avec le coucher du soleil pour devenir une vraie place de marché le soir venu. Feux de bois et grillades, rires et bruyantes palabres.

Pour l'heure, la voiture nous offrait une jolie promenade le long du Boulevard de France, effleurant à droite le Palais Présidentiel, les ministères et les ambassades, le quartier résidentiel, la plage, en direction du quartier Zongo et de la lagune qui coupe la ville en deux. Pour l'occidental qui arrive par avion (d'autres viennent par le nord du pays, bravant le Sahara d'Algérie et du Niger, pour arriver à Nattitingou, poussiéreux et enturbannés, fiers à raison, au volant de leur Peugeot survivante), l'immersion dans la ville se fait graduellement : tout autour de l'aéroport, les quartiers résidentiels et la grande avenue goudronnée rappellent cette Europe que l'on vient de quitter, n'étaient-ce les colonnes de palmiers, l'air chaud et iodé, l'explosion des bougainvillés et des hibiscus. Petit à petit, au fur et à mesure de la plongée vers le ventre de la ville, vers la lagune qui relie l'océan au sud au lac Nokoué qui borde la cité au nord, en bifurquant à gauche après le port et ses hôtels de luxe pour touristes frileux, la ville se resserre, elle est plus dense, les rues plus étroites et plus cahotiques. Pour arriver au coeur qui bat, the place to be, le grand marché de Dantokpa, au niveau du Pont Neuf qui relie les deux rives de la lagune, les deux morceaux de la ville.



Du bruit tonitruant, des odeurs mêlées, de l'eau partout, de l'océan à la lagune et au lac, de la poussière de la latérite rouge, cette poussière collante toujours, de l'humidité, du vent chaud dans les palmiers, ce sont mes premières sensations. Sensuelles et indélébiles.
Lorsque la voiture s'engagea dans une grande rue non goudronnée, lorsque je vis les enfants du quartier, torses nu, reconnaitre le véhicule et l'accompagner en courant jusqu'au grand mur recouvert de bougainvillés, j'étais pétrifiée de timidité.

"Yovo-Yovo-bonsoi'-ça-va-bien-miiinci" chantaient-ils à tue-tête et en choeur.

- ça veut dire quoi, Yovo ? pourquoi ils disent Yovo tout le temps, les enfants ?
- Yovo ça veut dire "Blanc", en langue Fon.

Je découvrais soudain que, loin de me fondre dans la foule comme je l'avais attendu, je serai, là-bas ou ici, toute aussi repérable. Cette litanie, ce chant enfantin hérité du temps de la colonisation, allait accompagner chacun de mes pas pendant six ans. J'allais apprendre à vivre avec, à me déplacer avec, à grandir avec. A n'y faire pas plus attention que les quolibets de négresse ou chinoise (chinoise ?! je n'ai jamais su pourquoi...) qui m'étaient jetés avec bien plus de mépris lorsque j'étais en France.


Je découvris un pays dont le rythme, le tumulte, le foisonnement, la richesse, l'Histoire passionnante et baillonnée, l'apparente anarchie de tout m'emplissaient, un bout de terre près de l'équateur dans lequel je me retrouvais à y vautrer mon âme mais qui, pas plus que mon Dauphiné natal, ne m'accueillait comme enfant de sa terre, de sa culture, de son giron. Cette atmosphère dans laquelle je me lovais, qui me sied si bien encore aujourd'hui, cette impression de fusion avec le lieu, de le comprendre et d'en être absorbée, je l'ai retrouvée plus tard dans le sud de l'Italie, en Calabre et en Sicile. Et paradoxalement également, à Londres.

Wherever I lay my hat, that's my home.

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mardi, février 06, 2007

La cantine, c'est torride !








Il est dit que le 18 février nous entrerons dans la nouvelle année chinoise du porc de feu. Soit. C'est bien.

A la cantine, notre vaillant et inventif cuisinier a toujours à coeur d'éduquer le goût de nos jeunes citoyens, louable sacerdoce s'il en est... Ainsi donc, le Nouvel An chinois est un excellent prétexte à modifier le classique purée-viande au jus du mardi. Je me réjouissais donc aujourd'hui, en poussant mon plateau entre deux blousons "Rivilda"(Inversez les voyelles pour avoir la véritable marque... c'est tellement la mode ici que le catalogue complet doit être représenté au lycée... les avec capuches, les sans capuches, les capuches avec moumoutes-en poil de Bigfoot- les capuches sans moumoutes, les forme blouson , les formes parka, les noirs, les blancs, les noir et blanc...)
Donc, disais-je, j'en étais toute réjouie de mes deux nems+sauce+salade en entrée, légumes chop-suy et canard aux champignons en plat et lytchies fraîches (et même pas moisies !) en dessert.

C'est toute à ma joie que je m'assieds sans faire attention, à la table, parmi mes collègues, face à un charmant collègue mâle (oui oui, celui-là même qui me faisait de chaleureuses bises au début de l'année en me pressant le bras et qui , depuis que je lui ai dit incidemment que j'avais 6 enfants à domicile, à l'air de me fuir comme la peste !)

Sourirs, bonjour, bonjour, ça va ? ça va, et toi ? Bon appétit, bon appétit, merci. Et là...

J'interromps mon bel élan gourmand et je suis saisie d'un dilemne : mes nems, je les mange comment, avec le monsieur en face de moi ? Qui lui, bien sûr, a terminé son plateau... Je les mange avec les doigts en les trempant dans la sauce, nem bien encapoté de sa feuille de laitue ?! Naaaannnn... pas chiche ! Pas chiche du tout ! La mort dans l'âme, je l'ai joué à la fourchette et au couteau (et que ceux qui connaissent la résistance du nem frit servi dans une petite assiette me plaignent...!) Et, profitant de l'aubaine de cette belle rencontre, le collègue me fait une charmante conversation. En temps normal, j'aurais adoré discuter avec lui, parler à bâtons rompus de ses élèves que j'ai fait exclure 1 journée de l'établissement assorti de 4 h de colle... Vraiment, j'aurais adoré mais là... je ne souhaitais qu'une chose... qu'il s'en aille boire son café vitevite ... que je puisse suçotter mes mens sans témoin ! Raté.

La confrontation avec les légumes et le canard m'a posé moins de problèmes, trier le gras de la viande en public (si, il y a du gras dans le canard !) ne me pose plus aucun souci de bienséance. Bon an mal an donc, j'en viens à la fin de mon (laborieux...) repas, au moment d'attaquer les ... lytchies frais.

Et là, ami lecteur, explique-moi comment toi tu fais pour manger des lytchies frais ?! hein ? Tu te saisis de l'objet dans sa coque rose, tu mets un délicat coup de dent à la puissance bien maitrisée, ni trop fort pour ne pas éclabousser tout autour (et plein la main...) le jus de la bête, mais suffisamment puissant pour casser la coque, l'éplucher petit à petit et ... aspirer la douceur blanche. Normalement, quand on est chez soi c'est comme ça qu'on fait. Si on a son Chéri en face soi, ça n'est même pas gênant.
Mais devant un collègue qui te fait la conversation... donc qui suit chacun de tes mouvements... tu fais quoi, toi, amie lectrice ?! Parce que bon, même si on n'a pas forcément l'esprit mal placé, on connait un peu les choses de la vie et tout de même, il y a certains aliments dont l'ingestion est plus suggestive que d'autres ... enfin, tu vois ce que je veux dire, amie lectrice... Tu comprends donc bien mon embarras.

Ce n'est pas une, ni deux, mais bien cinq lytchies qui me narguent dans mon assiette, cinq fois répéter l'opération-de-la-honte ! Que faire ? A la fourchette et au couteau, comme les pêches et les oranges dans ma vie anterieure ? Infaisable, le lytchie ne s'y prête guère. Les mettre dans ma poche et les manger devant mon écran plus tard dans l'après-midi ?! Quid du jus de lytchie sur le clavier ?!


Et puis n'y tenant plus, je ne sais pas ce qui m'a pris, trop de frustration sans doûte, trop de pression, j'ai fait comme je le sentais, allez, on est entre nous, hein. Et puis, "du brin !" comme diraient certains.
Crrrrc... plotch... on épluche dééélicatement le fruit soyeux (surtout bien rester concentré sur l'opération, ne pas lever le nez de son assiette pour vérifier que personne ne vous regarde, de toutes façons ON vous regarde !) , entre-ouvrir la bouche juste ce qu'il faut, une légère aspiration, croquer autour du noyau et reposer entre deux doigts le luisant ovale noir. Et réitérer l'opération quatre fois. Toujours sans lever le nez.

Mmmmmhhh... c'est booooon... j'adooooore le lytchies !

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lundi, février 05, 2007

Popotte de fille

Ce WE j'aurais eu le temps de rédiger quelques textes, de fournir un peu mon blog en bonne matière à lire...

Dimanche après-midi, j'entrevoyais une éclaircie, une "trouée temporelle", profitant de ce que les grands (tous, oui oui, tous !) étaient au ski, j'avais planifié, ô ambition démesurée,

1/ faire le grand ménage
2/ m’attaquer au repassage
3/préparer diverses crèmes (crème de jour, crème pour les mains...) pour refaire mon stock épuisé
4/ faire des photos et mettre en vente des bricoles sur E*bay

Ou alors, version fainéantissime, me coller devant l’écran et surfer sur vos blogs, tranquillement sans être pour une fois assaillie d’une nuée de doléances diverses et variées…

Finalement, juste eu le temps de faire ¼ de ce qui était prévu avant que la horde ne débarque, très tôt dans l’après-midi, furieuse de n’avoir pas trouvé la neige à skier ! Les pauvres, pas de chance cette année pour mes ados surfeurs…

Et donc, j’ai conçu deux crèmes :

* un crème de jour «matifiante-purifiante pour peaux jeunes et à problèmes» (je parle bien le marketing cosméto, hein ?!) avec de l’huile de nigelle (cumin noir), du lait d’avoine, de la lavande… et de la cire de riz et une pincée d’argile pour matifier.

* une crème de jour/nuit pour peau sèche et "pré-mature" avec des bonnes choses dedans (de l’huile d’argan, de l’huile rose, d’onagre, de germe de blé, du lait d’avoine…). Je suis contente de moi, texture superbe et fondante.

Et puis j’ai fait fondre encore une fois mes baumes à lèvres ChocoMiel pour touiller à nouveau le miel qui refuse de pactiser avec le beurre de cacao. Je crois que cette fois j’ai eu le dernier mot mais la prochaine fois ce sera sans miel : les sticks ChocoMiel ont une odeur tellement … chocomiel que les enfants se lèchent les babines au sens propre, ce qui est tout de même l’inverse de l’effet protecteur recherché. La prochaine mouture sera cire d’abeille+cire de mimosa.

Photo à venir...

Voilà mes touillages du WE, au lieu de vous peaufiner des histoires auxquelles vous vous habituez ! Mais j’en ai en chantier, pour très très bientôt…
Patience , donc !

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