mercredi, août 29, 2007

Doélévi 4

L'Ecole des Soeurs

Le portail de fer s'ouvrit sur un jardin luxuriant, qui contrastait avec le reste de la rue, poussiéreuse de cette latérite rouge qui s'insinue partout. Je crois que c'était la première fois que je voyais une "vraie" religieuse en habit. Etait-ce l'habit, le sourire, le décor ou tout cela qui m'impressionna... je ne sais pas. Toujours est-il que, près de 35 ans plus tard, j'associe cette image à ma vision de l'Eden. Ou alors est-ce parce que c'est dans cet endroit que, pour la première fois également, j'entendis parler d'Eden et de Paradis. D'enfer et de péché également. Elle nous accueillit chaleureusement et entreprit de nous faire visiter les lieux. C'était féérique, des plantes, qui bordaient les allées, s'échappaient des massifs, des fleurs, des arbres, une jungle colorée à travers laquelle serpentait un petit et tortueux chemin qui dévoilait une surprise après chaque coude. Les plantes étaient presque aussi grandes que ma soeur et moi ; parsemées ça et là apparaissaient les salles de classe, des bâtiments bas d'un seul étage ouverts sur le jardin grâce aux murs ajourés de claustras .

Elle nous a ensuite conduits au bureau de la Mère Supérieure, dans un bâtiment plus long que les autres. J'étais une petite fille polie, je disais "bonjour madame", je découvrais que c'était inapproprié, que mes parents savaient ces convenances que j'ignorais.



Flamboyant flamboyant

Au terme de sa conversation avec mes parents, pendant laquelle elle avait développé le programme de la scolarité, elle referma son dossier, croisa les mains sur son bureau de teck vernis,

- et bien sûr, en fin de journée ce sont les leçons de catéchisme...

Il y eut un moment de silence... avant que ma mère ne prit la parole pour dire

- non, pas de catéchisme pour nos filles, nous ne sommes pas catholiques.

Le visage de la Mère Supérieure se ferma d'un coup sec. Elle reprit d'un ton cassant

- en ce cas, pendant l'heure de catéchisme, les élèves non catholiques sont chargés du nettoyage des latrines.

Je me tournais vers mes parents, l'air suppliant. "Je veux aller au caté, je veux aller au caté, pas nettoyer les WC !"

Nous fûmes ensuite, ma soeur et moi, conduites vers nos salles de classe respectives. J'ai la vision de ma soeurette, surnommée La Braillarde, tournant vers moi ses yeux interrogateurs grands ouverts avant de suivre la religieuse vers la petite paillotte des classes de maternelles.

Je fus présentée à mes camarades de classe qui m'accueillirent en choeur d'un ton chantant "bienvenue, Doélévi" et on me désigna une place vide près de Mylène au milieu de la classe. Si mes camarades étaient de toutes les tonalités du marron au beige (il y avaient les enfants des notables locaux mais également ceux des expat' et des enfants métisses de couples mixtes, comme nous), il n'y avait à ma grande déception que des filles . J'avais toujours trouvé bien plus drôle, dans les cours de récréation, de jouer avec les garçons aux "pitous" ou à la course, plutôt qu'avec les filles à la marelle ou à l'élastique...


Je n'aimais pas Mylène mais il nous était impossible (inenvisageable...) de changer de place. Mylène avait mon âge, elle était métisse également (était-ce supposé nous rapprocher ?!), sa mère française enseignait au lycée avec mes parents, son père était vétérinaire. Plus tard, je lui en voudrai d'autant plus que ce fut son père qui émascula notre chaton familial à la demande de mes parents. Je restais donc la voisine de bureau de Mylène pendant toute ma brève scolarité à l'école des Soeurs, l'aidais même volontiers à nettoyer ses affaires lorsqu'elle vomissait en classe ou s'oubliait dans sa culotte...

Les cours de catéchisme me fascinaient. Athée, je découvrais tout un univers culturel qui me laissait perplexe. Ma petite soeur en comprenait encore moins que moi. Il faut dire que l'évangélisation ne se faisait pas en délicatesse et subtilité, les remugles de la colonisation flottaient encore en ce début des années 70 et faire choisir entre les cours de catéchisme et le nettoyage des latrines en était le plus révoltant exemple. Seules les musulmanes n'assistaient pas au catéchisme. Les autres, les protestantes, les animistes, les athées, toutes préféraient la leçon de religion à la corvée de chiottes. C'est toujours le coeur serré de honte que je laissais s'en aller Mariama, celle qui était devenue mon amie, remuer nos excréments. Tandis que je commençais à m'ennuyer ferme sur les bancs d'après la classe, malgré une attention soutenue, ma bonne volonté et la patience de prosélyte de mes camarades, je n'arrivais pas à accrocher. Je visualisais des rangées de pécheurs au bord d'un étang à l'ombre de pêchers (péchés ?) et je ne comprenais pas pourquoi il fallait leur en vouloir. Et cette histoire avec les pêchers (péchés) non plus d'ailleurs, je n'y comprenais pas grand chose. Personne alors ne s'est donné la peine de répondre à ma question d'enfant : qu'est-ce qu'un pécheur ? Ni mes camarades moins débutantes que moi, ni les religieuses... "C'est quelqu'un qui a fait un péché", me répondait -on laconiquement, sans plus expliquer ce qu'étaient ces abominables "pêchers"...

Mes parents grinçaient des dents à chacune de nos questions, celle qui les a fait bondir venait de ma soeur, plus curieuse que moi car elle tenait à comprendre les prières qu'on nous imposait 4 fois par jour. La dernière prière de la journée, à la fin de la classe, disait "préservez-nous des péchés de la nuit". C'est quoi les péchés de la nuit ? demanda la petite fille de 5 ans. Comme mes parents à l'époque, je me demande aujourd'hui ce que, pour les Soeurs, pouvaient être les péchés de la nuit... quelle idée de mettre ça dans la tête d'un enfant.

Lorsque mes parents me demandèrent si je voulais rester au catéchisme, je sautai sur l'occasion pour dire non, que je préférais nettoyer les latrines avec Mariama et ses copines. Je découvris à 8 ans en Afrique combien il est non normatif d'être athée... dans un continent où, plaisante-t-on, 70% de la population est animiste, 40% musulmane, 60% catholique, 30% protestante, 70% divers (vaudou, évangélismes variés...).



Le coup de grâce (si je puis dire) survint quelques mois plus tard à l'Ascension. Ma soeur en faisait des cauchemards, elle en était terrorisée ("il monte il descend il monte il descend, il est partout il me voit partout, j'ai peur !"). J'abandonnais sans mal le nettoyage quotidien des latrines et mes camarades pour intégrer en cours d'année scolaire une école publique. MIXTE ! Au grand dam de la Mère Supérieure, terrifiée

- Vous allez les mettre avec des garçons ?! Dans CETTE école ?!

J'ai terminé mon CE2 à l'Ecole (mixte) du Centre B. Ses cours de couture, de broderie et d'agriculture ont remplacé le catéchisme de fin de journée.

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vendredi, août 24, 2007

J'm'ennuie, maman...

- Tu t'ennuies ?! Il y a du linge à plier, voire à repasser, une autre lessive à lancer, l'aspirateur à passer, voire à laver par terre, la salle de bain à nettoyer, le WC aussi, celui d'en haut également. Accesoirement ta chambre à ranger. Il y a les deux meubles de Lapin à terminer de peindre, les poutres à finir de nettoyer, aider Zébulon à terminer son exercice sur les fractions, aider Numéro2 à ranger sa chambre et pousser les meubles pour qu'il puisse finir de peindre son mur, lui sortir la peinture et accessoires, sans oublier la bâche au sol, mettre de l'adhésif sur les poutres avant de peindre le plafond du salon ... donner à manger aux chats, accessoirement le repas à préparer... aller chercher le courrier, vider la poubelle, repiquer les rosiers qui virent à la plante aquatique dans leur seau d'eau...
ET TU T'ENNUIES ?

Faites des mômes, qu'ils disaient ! Regardez-les pousser avec attendrissement, regardez-les devenir ados, se compter les poils et se développer les pectoraux... et accusez le coup. Il parait qu'on s'en remet...

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lundi, août 20, 2007

Elle est pas belle ma terracotta ?


Finalement je m'y suis mise.
Et j'ai fait ça. En petite quantité pour commencer.
J'ai regardé la composition de la "vraie" Terracotta, puis la compo de celle de Body-Shop, puis j'ai fait la mienne à moi.

Elle est pleine de bonnes choses pour ma (vieille) peau :

* de l'arrow root (ou poudre de marante) pour sa texture d'une extrême finesse (pas de talc qui est allergisant, ni de poudre de riz parce que je ne le sentais pas !) J'ai pris soin au préalable de stériliser ma poudre pendant 2h30 au four 140°.

* la poudre de racine d'iris, non seulement pour son exquise odeur d'iris mais sert également de fixateur de parfum (que j'ai stérilisé également en même temps que l'arrow-root)

* de l'argile rose pour la couleur mais aussi pour son action apaisante sur les peaux ternes et fatiguées

* 1 pincée d'allantoïne pour son action cicatrisante

* de la poudre de châtaigner pour la couleur,

* du mica or pour la couleur et le coté irisé (toooop !)

* de l'ocre rose pour la couleur (facultatif finalement, j'aurais pu me contenter de l'argile rose...)

*1 goutte de cire de jojoba (calmante et assouplissante)

* 3 gouttes de squalane végétal (hydratant et adoucissant)

*1 goutte extrait d'argousier (nourrissant et régénérant)

* 1 goutte d'huile essentielle de ciste (à la fois antibactérienne et puissant cicatrisant, excellent antirides)

* 1 goutte d'huile essentielle de géranium rosat (apaisante et calmante mais je l'adore également pour son odeur)

* 1 goutte de vitamine E

* 1 un peu d'oxyde de zinc (facilite l'étalement des maquillages poudreux mais je l'ai mis surtout pour son action cicatrisante)

Bien mélanger les ingrédients pour éviter les grumeaux (c'est loooong mais j'ai fait ça en regardant Babar ! ) et bien tasser dans un petit pot. Etaler au pinceau à poudre (
j'ai testé, couleur et texture parfaites pour moi)

J'aurais pu rajouter/remplacer plein d'autres choses, comme par ex. de l'huile d'argan à la place de l'huile de jojoba, de la glycérine végétale, de l'huile essentielle de rose, du bisabolol (réparateur et adoucissant)... mais il faut faire des choix. J'en ai déjà bien assez mis pour une première et au final, je suis si fière de moi que je suis allée fêter ça au paquet de brownie "à partager" (toute seule bien entendu !) et jus d'orange-gingembre !

Prochaine étape, quand j'aurai reçu mes pots-tamis à poudre et ma poudre de soie marine, je vais m'attaquer à la version poudre libre, pour parfaire la panoplie (trop facile sur ce coup-là !)

Et après, je vais apprendre à me maquiller !!

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vendredi, août 17, 2007

La boite à lettres décopatchée et le jeûne




Fruit de mes récents bricolages... recouverte de trois couches de vernis marin. Les pluies d'automne peuvent tomber, maintenant.

Je me mets à y prendre goût, va vite falloir que je reprenne le boulot, moi, ça devient grave, je prends plaisir à trop de choses en ce moment !


Entre deux coups de pinceaux sur les murs, les portes et différents meubles, je me cultive mollement. Par exemple, en survolant ce que me dépose ma factrice dans ma jolie boîte aux lettres. Et hier, un magazine s'y est invité tout seul, cadeau(bof)-surprise pour inciter à l'abonnement de rentrée. Je déteste ça, qu'on me force la main. Si je voulais m'abonner à l'Ex***, (en l'occurrence) je l'aurais fait depuis belle lurette. Il m'est d'autant moins sympathique qu'il était adresé à M. et Mme Y. de mon ancien nom d'épouse d'AVANT ! FOOOOOOTE ! POV'NAZ' ! ça fait 5 ans que je ne le porte plus ce nom, remettez vos fichiers à jour, les gars !

Bref. Donc, disais-je, je feuillette ledit-magazine et je tombe sur un article p.51 "la clinique de la faim".

C'est en Allemagne et c'est destiné à vous faire maigrir selon le principe du jeûne. Pour quelques broutilles d'euros, à peine plus de 2 SMIC et demi le séjour minimum, on peut vous délester également de quelques kilogrammes. Jeûner ne veut pas dire ne pas se nourrir : on vous attribue une unique ration quotidienne de 250 calories, soit un bol de bouillon de légumes et un jus de fruit tout ce qu'il y a de plus sain et biologique (c'est la moindre des gâteries qu'on puisse vous faire pour ce prix-là !) .

Un coup de mou dans la journée ? Qu'à celà ne tienne, un cacheton de glucose pour vaincre l'hypoglycémie et ça repart comme neuf.
Comme dans tout bon régime, le sport c'est essentiel, on vous prévoit une bonne marche énergique au pas de charge à la fraîche, à 6h du matin (une excellente façon de recycler vos militaires qui souhaitent une nouvelle carrière !). Vous avez également le choix entre plusieurs ateliers dans la journée, afin d'empêcher votre esprit de vagabonder sur des fantasmes de cassoulet ou de choucroute ou de boudin aux pommes. Vous pouvez ainsi suivre des cours de ... cuisine (aaaah, les sadique !) ou profiter de la piscine du centre.

Vous perdez ainsi toutes vos méchantes toxines qui vous pourrissent le corps et l'esprit (vos chakras s'aèrent, le magazine ne le dit pas mais je suppute...), vous arrêtez de fumer même si ça n'était pas prévu, vous faite une bienfaisante introspection, votre cerveau se met à fonctionner de façon plus efficace (ah bon ?! chais pas vous mais moi affamée, mon cerveau ne fonctionne plus du tout !)

Bon, OK, il y a des petits-bras qui supportent moins bien que d'autres (environ 1 sur 2) mais pour les plus résistants (l'évolutionnisme darwinien n'est jamais bien loin ...), ceux qui ont vaincu la faim et les lavements quotidien (êêêêkkk !), c'est tout bénéfice :

-Durant le jeûne, ils entrent dans un autre état (sans blaaaague ?!) où ils n'ont plus de besoin. Ils découvrent d'autres sources de plaisir que les aliments, le travail ou le tabac.

Pour d'autres sources de plaisir que le tabac et le travail, moi je n'ai pas besoin de jeûner pour les découvrir. Par contre, ce qui n'est pas mentionné dans l'article, c'est que s'affamer atténue, voire annule la libido. Et franchement, euh, une vie sans bonne chère ni câlins perd un peu en intérêt !

Ridicule de la chose mis à part, je trouve le principe de payer extrêmement cher pour se faire affamer par autrui un peu, disons-le INDECENT. A l'heure où la moitié de la planète est affamée gratos, certains "hémisphère-nordiens" vont payer une fortune pour un simple bol d'eau chaude à la mémoire de légumes...

C'était le coup de gueule du jour. Sur ce, je vais au supermarché, remplir mon réfrigérateur de nantie, la mauvaise conscience bobo chevillée au corps...

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mardi, août 14, 2007

Girly things

J'ai envie de ça







parceque j'ai acheté ça


et ça

* des micas
* de la farine de riz
* des ultramarines
* de l'arrow-root

Entre autres.

Vous vous demandez ce que c'est ?!

Je veux ça :



Mais sans bismuth (beueueueuuehhhhh...!!!).

Alors je vais (essayer de) le faire moi-même.

Na.

Je vous tiens au courant.

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dimanche, août 12, 2007

Tomates et patisson

Aujourd'hui c'est cuisine d'été.

Les jolis cucurbitacées commencent à se déposer sur les étals de nos marchands favoris ou dans nos paniers hebdomadaires. Il en est un, superbe, dont je me suis toujours demandée comment le préparer. Finalement, dans ces cas-là, pour faire connaissance, la meilleure façon est la plus simple possible.


En même temps, j'ai été très inspirée par la cuisine fleurie de Tarzile (merci !) et du blog CookingOut (re-merci Tarzile pour la découverte !). De plus, belle coïncidence, la seule chose qui accepte de bien pousser chez moi ce sont les plantes aromatiques, de la menthe poivrée à la verveine citron en passant par la sauge, deux variétés de thym, le romarin , la sarriette, la ciboulette, j'en passe et j'en oublie.

Patisson blanc grillé aux jeunes feuilles de sauge



Le laver.

Le couper en deux pour ôter les graines.

Couper des tranches "grosses comme le doigt", comme dirait ma grand-mère (conserver la peau) .

Les poser à plat (ben oui, sur la tranche ça ne tiendrait pas !) sur une plaque à four huilée (on n'a pas dit Patisson frit non plus, on y va mollo sur l'huile ...)

Saupoudrez d'un peu de sel gris (juste un peu... réduisons notre consommation de sel)

Mettre au four entre 150 et 200°C (pour un four à gaz je dirais th5-6) environ 15 mn (allez quand même les voir de temps en temps)

Retournez les tranches lorsqu'elles commencent à coller à la plaque. Re-10-15 mn

Regardez-les bronzer.

Disposer sur un plat de service avec quelques jeunes pousses de la sauge de votre jardin. Ou improvisez si vous n'en avez pas, mais en toute petite quantité et une aromate pas trop forte en gôut.
Mangez avec la peau, elle sera fine et fondante.

La chair du patisson rappelle celle de la courgette mais sont goût est infiniment plus fin, légèrement sucré.
Cette recette (inspirée de Marmiton ) peut se servir à l'apéritif ou en légume d'accompagnement. Ou tout seul pour un repas du soir avec juste des

Tomates au thym citron et à la fleur de bleuet



Laver et couper les tomates en tranchettes très fines

Disposer dans un plat, saler un peu

Un-deux tours de moulin à poivre, non pas de poivre mais de graines de coriandre

Un filet d'huile d'olive

Un filet de vinaigre balsamique

Quelques jeunes pousses de thym citron (le bout des tiges, ou mieux s'il vous en reste, quelques fleurs de thym citron)

Quelques pétales de fleurs de bleuet (séchées, pour moi) froissés entre vos doigts.

Le bleuet apporte une belle couleur mais son goût est trop atténué par le thym...
Toutefois, la présentation de votre simple salade de tomate en sera plus élégante.

Dans la série, je réfléchis à une recette avec ma verveine (recette salée, sucrée ce serait trop simple, le sorbet est extra) et une autre avec de la camomille romaine... (peut être une glace au yaourt ... agrémentée de pétales de quelque chose de coloré... à suivre.)

Bon dimanche.

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mercredi, août 08, 2007

Les filles de la blogosphère

Qui a dit que l'Internet rendait associal, fermé aux autres, une sorte de "no life" errant? Il en est certainement de la blogosphère comme de la vraie vie, on accroche avec ceux qui nous correspondent, c'est juste une opportunité nouvelle qui s'offre à tous les curieux de l'Autre.
Parfois, des vrais liens se nouent, qui aboutissent à de belles rencontres dans la vraie vie et cette impression étrange d'être bien, de se connaitre avant de s'être vus. Lorsque le blog est sincère, il reflète si bien la personnalité qu'il serait, au visiteur attentif, possible d'en reconnaitre l'auteur lors d'un rassemblement de blogueurs.

D'autres fois encore, la micro-communauté peut faire preuve d'une généreuse solidarité et être à l'origine de belles surprises.
Ainsi, nous avons depuis des mois, suivi les tribulations d'une Troll future mariée. Du choix de la robe en passant par la livraison des alliances, nous avons vécu avec elle toutes les péripéties et les maints rebondissements. Dans son dos, ses commentatrices se sont alliées sur une autre plateforme pour lui préparer un cadeau de mariage surprise, à distance, sur trois continents. Parsemés de petites devinettes dont mon billet d'hier.

Au fil des semaines, les paquets sont arrivés à mon domicile pour y être centralisés, pendant que circulait une carte de voeux signée par 14 inconnues. Je connais la Troll "in real life" ; nous sommes déjà passées de l'autre coté du miroir virtuel, avons contourné le petit massif montagneux qui nous sépare pour papoter des heures devant un gâteau aux pommes de sa composition, ou jusqu'à la fermeture d'un restaurant un soir entre filles, après avoir découvert une douce inconnue mousseuse dans un pub irlandais...

Au nom de nous toutes, je lui avais déjà glissé un trombinoscope "muet", à elle de deviner qui étaient les personnes en photo. Sans indice aucun ! Puis, quelques jours plus tard, elle reçoit un deuxième trombinoscope comportant les pseudo en plus des photos, en vrac et dans le désordre. A elle d'attribuer le bon pseudo au bon visage. Bingo, madame étant d'une perspicacité bluffante, l'affaire a été rapidement menée, presque un sans faute en 3 essais. C'est donc que les blogs reflètent bien leurs auteurs ...

Hier elle est venue dans ma cabane, avec ses trolettes juste plus âgées que mon Lapin, et son mari tout frais. J'aurais voulu immortaliser son regard lorsque j'ai apporté le grand carton rempli de petits paquets de papier kraft et rafia rose... mais je n'ai que deux mains... je peux toutefois vous dire que ça valait le coup ! J'étais aussi émue qu'elle lorsqu'elle a déballé tous les paquets sur le thème "une spécialité de votre région ou quelque chose de fait-main-fait-maison".

Sur fond de madeleines à l'orange (toutes plates, un peu ratées !), de vacherin à la fraise (merci ma Troll !) , de liqueur d'orange (pô ratée du tout, celle-là !), de courses de Trollettes et Lapin dans le jardin, de renversages de verres de lait cacaoté (et je passerai sous silence la lessive de doudou, vêtements et housse de siège auto à lancer pour cause de Trollette malade en voiture !), d'émiettage de biscuits-animaux et de bagarre autour d'un tricycle, ça a été une après-midi extra !

Les filles de la blogosphère sont formidables, merci à Bii, Mamzelle Maupin, Titeknacky, Zaboo, Sand, Mamadedel59, SoeurAnne, Khey, Mimiahouston, Ben, Petitemaman, Rainette21, Mamansophie pour cette aventure collective.

lundi, août 06, 2007

Toc, toc, toc





Entre viiiite, nous t'attendiiiions.

Surpriiiise !

vendredi, août 03, 2007

De retour...


Ressourcée.

Les enfants sont à nouveau repartis "en face" pour 2 semaines. Pendant "nos" 2 semaines, nous les avons gavés, requinqués et chargés de souvenirs. Nous nous sommes resserrés, comme les moutons face au vent.
Et me voilà à nouveau sur le pont. Face au vent. Comme le roseau.

Des projets pour finir mes vacances, décopatcher la boite aux lettres ; regarder mûrir mes macérations parfumées de plantes dans l'huile, destinées à mes tambouilles cosméto de l'hiver (de la rose fraiche, de la rose séchée, du millepertuis, de la lavande, de la camomille, des fleurs d'hibiscus...) ; peindre le plafond entre les poutres (heu, facultatif...) ;(re)voir des gens que j'aime et que je néglige le reste de l'année par manque de temps ; regarder, effarée, mon voisin bétonner à tout va ; trouver une idée de cadeau original pour l'anniversaire de Doux dimanche ...

Avant de prendre les problèmes à bras le corps à la rentrée.

Certaines, dans leurs commentaires sur mon billet précédent, demandaient comment se sortaient les enfants de cette histoire... Ma foi... comme ils peuvent et pas trop mal. Malgré tout, depuis cinq ans. Ils se libèrent parfois, se lâchent, encaissent les (mauvais) coups, se (re)construisent ici. Zébulon a le plus de mal, nous étayons comme nous pouvons. Il a du mal à accepter de devenir grand, à mûrir, à faire le deuil, à se résigner. Pourtant il essaie. ça viendra... comme la résignation vient peu à peu à ses frères... Pour lui, grandir c'est perdre à jamais l'espoir de retrouver ce dont il croit se souvenir de sa vie "d'avant". Il retient sa petite enfance comme une façon pour lui de retenir encore un peu son père comme un "vrai papa". Mais c'est inéluctable, il le sait au fond de lui. Il faut qu'il apprenne le "lâcher prise"... ça se travaille doucement.

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