vendredi, janvier 25, 2008

Kékadi ? A dit rin...

- Kicékavu mon Aypode ?

Ainé surgit en bondissant, parce qu'Aîné ne se déplace jamais autrement ; Doux et moi plongeons le nez dans notre yaourt...

- ça fait deux jours que j'le cherche... personne n'a vu mon Aypode ?

Zébulon-le-brave intervient...

- Je l'ai vu par terre dans la chambre de Lapin...

Doux et moi restons concentrés sur le fond de notre pot de yaourt, la cuillère gratte du vide et nous étouffons un gloussement, tête baissée. J'avais parié sur une durée de vie de 1 mois du fameux Aypode... Doux avait dit 15 jours... comme le blouson l'année dernière et le premier (et dernier...) téléphone portable offert par son père l'année d'avant.

L'info "dans la chambre de Lapin" met Ainé en mode zen... il change la vitesse et le plateau... le miracle se produit... il sait que toute autre attitude aurait l'effet contraire sur sa petite soeur ... Lapin n'est en effet pas de celle que l'on secoue pour obtenir des renseignements. Les 15 marches de l'escalier sont avalées en 3 enjambées jusqu'à la petite chambre couleur dragée (n'allez pas croire qu'un ado est pourvu de jambes étonnement longues ... mais plutôt d'une détente exceptionnelle pour un humain...) On entend farfouiller, grommeler... lâcher un

-**** !!! l'est pas là.

Et de brailler

- Lapiiiiiinnnnn !

Lapin est en admiration devant ses frères et c'est donc une petite fille au regard enamourée qui trottine vers lui, fébrile...

-kékiyaaaaaaa ?

Ainé métamorphosé... calme et patient... s'assied près d'elle (tactique éprouvée : mettre le suspect en confiance...)

- Il est où mon Aypode ?

Lapin lève des yeux éperdus...

- 'Pode ?

- Oui, mon Aypode, tu sais, la musique, les écouteurs...

- Couteurs ?

- Oui, avec les écouteurs... tu sais , ma musique à moi...

- Mizik ?

- Oui... bon... euh... il est où ?

- ...

- Il est où, Lapin, mon Aypode ?

- Pode ?

Ainé se lève (d'un bond...) et revient une feuille à la main... Tu as raison mon gars, un bon dessin vaut mieux que 100 discours.

- Tu vois, c'est ça...

- la télé ! (il est chouette ce nouveau jeu, dis-donc ! )

- Nooon, c'est pas la télé c'est mon Aypode...

- Non, la télé !

- Noooon.. regarde, il est tout blanc, avec les écouteurs... tu sais, les écouteurs...

- Vi, les couteurs...

- Bon, tu te souviens, ben c'est mon Aypode, tu sais, la musique de Ainé... il est où ?

Lapin penche la tête sur le coté et ouvre ses mains paumes vers le haut...

- Ze sais pas... l'est où ?

- Ben justement je voudrais savoir, tu l'as mis où ?

A ce moment-là je suis très tentée de lui glisser "si-tu-rangeais-tes-affaires-ça-n'arriverait-pas" mais le spectacle est trop drôle, alors je continue de profiter en silence. Comment va-t-il s'en sortir ? Comment tirer les vers du nez à un suspect de 2 ans 1/2 ... mon téléphone portable en a déjà fait les frais (siiiii, il était rangé, elle est allée se servir dans mon sac ! Et comme il avait été éventré par ses soins, impossible de le faire sonner pour le repérer.)

-...

La patience s'étiole, je le sens. Je reste bien concentrée sur mon pot de yaourt à présent vide. Doux fait de même. Nous ne bougeons pas d'un pouce, l'heure est grave...

- Lapiiiiiin... il-est-où-mon-Aypode ? Où-tu-l'as-mis ?

-...

Elle use de son regard craquant, impossible de se fâcher contre elle...

- Tu sais bien, ma musique, avec les écouteurs... tu sais , les écouteurs... la musique... lalala, on danse on chante et tout...

- Chante chanson !

- Non Lapin, je cherche ma musique...

- Misik...

Fait l'écho...

ô rage...ô désespoir...


ça faisait longtemps que je n'avais pas autant ri... !

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mercredi, janvier 16, 2008

Ma vie est un enfer...

Parfois la vie d’itinérant de l’EducNat est dure. Très dure. Ballottée au gré des remplacements, au pied levé le petit doigt sur la couture de la jupe. Ainsi, je suis contrainte d’admirer deux matins par semaine le lever du soleil sur le massif de la Lauzière. Je suis obligée deux jours par semaine de m’adapter à une équipe de collègues qui, en bons montagnards chaleureux, s'attribuent mes faveurs en déballant à chaque récréation diverses pâtisseries, chocolats et molles douceurs. Sans parler des fromages locaux humectés du jaja blanc issu des vignes pentues. Voire parfois de la poire maison du prof de maths… poire qui n’a du subir qu'un seul passage à l’alambic familial et qui doit bien titrer aux environs des 70°… Au moins.

Bien sûr, ma maman m’ayant appris la politesse, je ne refuse jamais un plat, surtout lorsqu’il vient du cœur préparé par un ami. La main qui me nourrit est toujours mon amie, je suis un animal facile à apprivoiser, sachez-le. Je gonfle à vue d’œil depuis septembre et je renonce doucement à la gracieuse (et gracile) silhouette qui faisait les beaux jours de ma jeunesse enfuie. Pour l’instant peu me chaut, car comme les phoques, l’hiver je fais du gras pour me tenir douillet (il sera grand temps de pleurer en Avril ma ligne perdue…)

Parfois, la rançon de la gloire (ou la pénurie de remplaçants…) fait que mon Grand Manitou me propose 3 remplacements… t’as plus qu’à choiz’… Et j’ai choiz’. Je complète depuis peu ma semaine dans un établissement qui pour moi est une vraie torture (pincez-moi, je rêve…)… un Lycée Hôtelier.

Oui, c’est une véritable torture. Parce que tous les jours je dois recevoir et dépouiller (entendez lire en diagonal, sélectionner les articles, les enregistrer, les résumer, trouver des mots-clés… bref, être intime avec) des magazines qui en feraient frémir plus d’un(e) ; Le Journal du Pâtissier ; Thuriès Gastronomie ; Saveurs ; sans parler des quelques 800 ouvrages de cuisine d’ici et d’ailleurs, de décors de table et de constructions artistiques dans l’assiette. Tous ces ouvrages qui me narguent à grand renfort de photos pleine page couleur sur papier glacé épais. Ce sont les recettes du 7è ciel, ce gâteau aux mousses de 7 chocolats, l’Ambroisie à la ganache framboise ou le tartare de bœuf, huîtres Gillardeau et artichauts marinés au raifort qui me tentent leurs rondeurs. Je suis en état d’hypersalivation permanent ! Si je m'écoutais, j'étalerais tous ces livres sur le parquet blond et je me roulerais dedans ventre à l'air, comme mes minettes dans leur parterre d'herbe à chat. Je n'aurais jamais assez de toute une vie pour compulser tout ça, même sans dormir si je me faisais enfermer dans le CDI !

Lorsque, à force de concentration intense et de professionnalisme forcené, j’arrive enfin à me bloquer sans états d’âme sur mon boulot, (faisant fi de ces pages qui m'appellent en bruissant silencieusement, en agitant leurs bras invisibles et en glissant sournoisement leurs recettes dans mon imagination faiblette,) c’est une demi-classe qui vient travailler avec son professeur, à élaborer les menus de l’un des trois restaurants d’application. Pendant deux heures. Toujours de 10h à midi. Autant vous dire qu’à partir de 10h30 je commence à me tortiller douloureusement sur ma chaise, je tourne et je vire dans le CDI, j’essaie de me protéger de leurs conversations…

Ce matin, «à l’insu de mon plein gré», j’ai appris ce que voulait dire habiller un poulet. J’ai appris comment parer un poulet pour le poulet cocotte façon grand-mère (il faut lui couper les doigts et ne lui en garder qu’un par patte et lui coincer les pattes retroussées derrière les oreilles, ça donne ça… je le fais bien, hein, le poulet cocotte- au premier qui dit "surtout la cocotte", GARE ! ).

Tu le savais toi, que les pommes grand-mère elles étaient d’abords blanchies, puis sautées et finies au four ?!

« Découper le feuilletage, barder 18-15 cm, monter les bords, cuire au four à 180 à 200° 15 mn ; pendant ce temps préparer la crème pâtissière (blanchir les jaunes avec le sucre, ajouter la farine, verser le lait bouillant, faire réduire la crème en remuant) Monter la tarte, la crème pâtissière à la poche ; disposer les fruits de façon harmonieuse, napper (votre commis aura fait chauffer le nappage abricot) et dressez. Réfrigérez. Vous pouvez vous occuper maintenant de glacer les grelots à brun avant d'y rajouter les légumes en brunoise. N'oubliez pas de débrider le poulet avant de servir en salle et dressez les légumes autour. »


Et là il est midi, je n'ai plus qu'à aller choisir entre le repas au self ou à la salle du Château dont les plafonds à la françaises abritent un restaurant d'application.


Le soir, en repartant, ultime épreuve après tant d'émotions, je vais récupérer ma voiture garée juste en face d'une excellente pâtisserie. Je résiste vaillamment à l'appel du gouter (du Florentin, du Succès et autre truc à se damner mais toujours pratique à manger en conduisant, c'est-à-dire à "émiettabilité" réduite).


Plaignez-moi, les gens !


Message perso : désolée copine C. , je serais volontiers venue faire le remplacement chez vous et bosser à nouveau avec toi mais... bon, tu comprends...

dimanche, janvier 13, 2008

A nous de vous faire préferer le...

Les deux adolescents montèrent dans le train en sautillant. Ils venaient de passer l'après-midi pluvieuse à profiter du premier samedi de soldes pour dépenser leurs sonnants-et-trébuchants de Noël. A 14 ans, c'est du bon argent que le Père Noël descend de sa hotte, c'est moins volumineux que le château Playmobil ou la base Légo Starwars et ça fait plus plaisir. Deux semaines qu'ils en rêvaient, de cette sortie , deux semaines qu'ils attendaient le 1er samedi des soldes.
Ils ont donc pris le train de chez eux, comme des grands ils ont pris leurs billets, les ont composté, ont gambadé et sautillé de joie dans les rues mouillées de la ville, ont dépensé leur argent en vêtements, signes de reconnaissance tribale. Ils chantaient dans les rues, les cheveux devant les yeux et des étoiles au sourire. Ils ont composté le billet de retour et sont montés dans le train.
Ils ont 14 ans, ils ont la sagesse de leur âge, se partagent les écouteurs du baladeur tout neuf et montent dans le train. Ils ont 14 ans mais ils se sont trompés en prenant leur billet, ils ont pris un billet "enfant", 1,20 euro... Ils se sont dit que ça n'était pas grave puisque de toutes façons le billet auquel ils ont droit, adulte à 50% de réduction coûte également 1,20 euro. Ils se sont dit, avec la logique de leur âge, que 1,20 euros pour 1,20 euro , peu importe l'intitulé du billet...

Ils étaient confiants lorsqu'est arrivée la contrôleuse et ils ont tendu leurs billets "enfant" à 1,20 euros. Elle a l'oeil, la redoutable contrôleuse, on ne lui la fait pas...

- Vous avez quel âge ?
- 14 ans, répondent-ils sans hésiter.
- Vous n'avez pas le bon billet, le billet "enfant" c'est jusqu'à 12 ans.

Et alors ? Ont du se dire les "14 ans", et alors, puisque de toute façon c'est le même prix. Mais non, ça fait désordre, un billet enfant à 1,20 euro au lieu d'un billet adulte à 1,20 euro avec 50% de réduction famille nombreuse.

- ça vous fera 11 euros d'amende chacun pour "tarif réduit non justifié". Vous avez de quoi payer les 11 euros ?

Les deux garçons ont cessé de rire, croyant à une mauvaise blague... Ils se sont regardés, interloqués. Bien sûr que non, ils n'avaient plus 11 euros chacun...

- Si vous n'avez pas de quoi payer tout de suite l'amende est majorée, elle passe à 25 euros chacun + 28 euros de frais de dossier. 53 euros euros chacun. Vous avez une pièce d'identité ?

Les garçons sentent que l'heure est grave, ils n'en croient pas leurs yeux. Ni leurs oreilles. 53 euros CHACUN ?!!! Ils ont la gorge sèche et obturée d'une grosse boule de rage. Ils viennent de passer une après-midi de rêve, le premier samedi des soldes, sur l'asphalte pluvieux de la petite ville qui n'a pas encore quitté ses illuminations de Noël. Mais ce n'est pas liesse pour tout le monde; ça n'est pas jour de fête. Ils sont bien élevés, ces garçons, ils ont sorti ce qu'ils avaient comme pièce justifiant de leur identité, soit leur carte de réduction de famille nombreuse. Leur vrai nom, leur vraie adresse, leur vraie date et lieu de naissance. Il ne leur aurait pas effleuré l'esprit de faire autrement, ils sont honnêtes et sans malice aucune.

La zélée contrôleuse leur a remis sans un sourire leur ticket d'amende, en leur précisant qu'ils avaient deux mois pour régler les 106 euros. Puis sans émotion elle a continué son bonhomme de chemin à travers le wagon, à l'affut d'autres resquilleurs. Elle a l'oeil, et le bon, elle sait les repérer les malandrins, les jeunes délinquants, les tricheurs.

Je suis sûre que nos deux ados ont même dit merci lorsqu'elle leur a remis le ticket qu'a éructé sa petite imprimante portable. Ils ont dû dire "merci madame" avant de se regarder, les larmes aux yeux.

Ils ont attendu de descendre à leur gare, deux arrêts plus loin, pour laisser éclater leur colère et leur impuissance. Leur incompréhension surtout. Ils sont même rentrés chez eux penauds, comme en faute... et ils ont expliqué aux parents.

Nous allons faire preuve d'une vilaine désobéissance civile, je le dis publiquement. Je le redirai en d'autres lieux. Parce que 1,20 euro ou 1,20 euro, peu importe l'intitulé, non ? D'autre part, tous les matin et soir, nos ados prennent le train, 1 seule station, qui couterait 0,80 euro avec leur réduction famille nombreuse s'il n'y avait un minimum de facturation à 1,20 euro. Depuis un an, ils paient donc plusieurs fois par semaine 1,20 euro le trajet au lieu de 0,80 euro. Parce qu'il y a un minimum de facturation. Soit. Là dessus nous ne discutons pas. Qu'on ne nous discute pas non plus l'erreur de tarif pris au distributeur dans la mesure où il est identique à celui qu'ils auraient du prendre. Même si ça fait désordre dans les statistiques des voyageurs...

Je suis furieuse. Furieuse est un mot faible. J'enrage. Quel bel exemple de justice, de souplesse d'esprit et de compréhension donné à nos ados ... En 2 mn, toute une éducation foutue en l'air... Parce que d'après vous, comment seront-ils tentés de réagir la prochaine fois qu'ils seront confrontés à une situation quasi identique ?



Kafka, au secours !

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jeudi, janvier 10, 2008

Devinette musicale

La maison aux escaliers, Maurits Cornelis Escher



Allez, une facile, pour tester votre perspicacité d'une part et réveiller votre madeleine de Proust d'autre part.


1/ Non madame, tout ce qui brille n'est pas or

2/Le plant Page

3/ S'approcher du Paradis... en montgolfière ou presque


Ben, vous trouvez pas ?!



4/And it makes me wonder... it makes me wonder...

5/ L'image de Escher ci-dessus est également un indice...

Je ne vous en dis pas plus, ça serait trop simple. Je suis sûre que certain(e)s trouveront facilement. D'autres peuvent se faire aider (Mab et Maky, demandez à FU, je lui donne 10 secondes pour trouver !!)

Quant aux trop "jeunes", ben... euh... on oublie Tokyo Hotel, hein, c'est pas du rock ça, et on se penche sur les classiques du genre.

mercredi, janvier 09, 2008

Sois écolo, économise l'énergie de ta planète : adopte le Gruik lumineux

Gruik lumineux... Gruik lumineux... mékêcécé ?


Les chercheurs chinois viennent de nous montrer qu'ils ne sont point en reste dans le domaine de la manipulation génétique par transfert nucléaire.

En 2005, ils ont réussi à injecter une protéine verte phosphorescente à un embryon de truie (oui, une truie, la maman-cochon, quoi). Ladite truie brille donc de mille feux vert pomme depuis sa naissance et elle a il y a peu (fin 2006, hein, les infos ça circule pas vite de nos jours...) mis bas 11 petits dont deux d'entre eux ont hérité de son éblouissante particularité.





Toi aussi, jette tes ampoules dévoreuses d'électricité et adopte un cochon phosphorescent en guise de lampe de chevet ou de lampe de bureau. C'est la green attitude, très tendance. De plus, en t'y mettant avec ton voisin, vous pourrez faire reproduire vos bestiaux et disposer d'un ardent cheptel.

Drôle, crois-tu ? Ce qui l'est moins, c'est que cette fantastique technologie permet à présent aux chercheurs "d'espérer disposer de cochons spéciaux pour fournir à l'avenir des organes pour des opérations de transplantations pour les humains".


Amateurs de pieds-paquets et autres pâtés de tête, bon appétit !

L'info, la vraie, elle est

lundi, janvier 07, 2008

Je vous le dis quand même...



Cliquez sur l'image, et patientez un tout petit peu !



Merci Douxdemoncoeur