samedi, août 29, 2009

Je déteste le lait chaud

Dehors, le souffle chaud du föhn excite les branches des arbustes de la haie. Comme si le temps était à l'orage, les mouches, agaçantes, ont "collé" toute la journée. Un je-ne-sais-quoi d'énervement, de folie furieuse dans l'air. Dans ma tête aussi. Comme si dansaient des centaines d'abeilles qui, prisonnières, se cogneraient violemment à ma boîte crânienne. Elles vrombissent à l'intérieur encore plus fort depuis que je suis couchée. La désagréable impression d'être sous un champ électrique.

Je me retourne encore une fois. La joue gauche sur l'oreiller. Les bras croisés sous l'oreiller. Le volet roulant vibre sous les spasmes du vent. Je pense un temps fermer la fenêtre pour atténuer le bruit. Une moto passe au loin. A cette heure de la nuit, en dressant un peu l'oreille, on arrive à entendre le vrombissement qui vient de l'autoroute. C'est l'heure à laquelle on s'arrête sur les bruits, l'heure à laquelle on focalise sur eux, ils s'incrustent en nous pour ne plus nous lâcher. J'essaie de poser mon attention auditive ailleurs. Je décortique les bruits de la nuit. le choc de la corde à noeux sur le montant de bois du portique. Le gratouilli d'un chat dans la caisse sur la terrasse. Une porte claque. Une occasion de me lever. La fenêtre de la buanderie était restée ouverte.
Il serait raisonnable de monter se coucher à nouveau. Un chat miaule à l'extérieur. Le vent n'en finit pas de chuchoter.

Je me recouche. Non sans avoir pris une couette légère au passage. J'aime m'endormir emmitouflée, comme dans un nid. Quitte à étouffer en cours de route. Je m'allonge sur le dos et respire lentement, pour calmer le vrombissement sous mon crâne. Respiration lente et profonde, comme dirait ma prof de yoga. Quelques étirements dans le noir. Respirer à nouveau. Sentir mon corps s'alourdir sur le matelas.

Dehors, le-vent-qui-énerve continue d'attiser mon agitation. Toujours ces abeilles qui vrombissent. Descendent le long de l'arcade sourcilière. S'arrêtent sur le contour osseux de l'oeil droit. Des bulles pétillent dans mon sinus. La nuit commence mal. Je connais trop ces signes. Le manque de sommeil accumulé. Je me lève à nouveau et me rue sur un anti-inflammatoire dans la salle de bain. Je me recouche et attends qu'il fasse effet. Je ne contrôle plus les idées qui se bousculent dans ma tête. J'essaie juste de mettre en forme ce qui s'y agite avec le vent. Je peaufine la recette de crème légère prévue. Penser à ôter l'huile d'argousier de ma recette et y mettre des huiles essentielles apaisantes et rassurantes. Une sorte d'olfactothérapie. Petitgrain-camomille-lavande. Vérifier s'il me reste un fond de flacon de "Rescue". Noter des ingrédients pour le savon tout vert de ma prochaine séance de savonnière. Huiles d'avocat-chanvre et olive. Trouver un avocat mûr. Ne pas oublier de faire le savon au lait de riz auquel je pense depuis longtemps.
En triant les plate-bandes à la fin du mois de septembre, penser à déplacer le romarin, qui étouffe sous les brassées jaunes trop lourdes des choreopsis.

Je me tourne à nouveau sur le côté gauche. Les bras le long du corps. Doux dort. Quand je tends le bras, ma main s'arrête sur sa hanche. J'aime ça. Quand je tends la jambe, de mon pied je frôle son mollet. ça m'apaise. Je souris dans l'obscurité en pensant au bonheur que j'ai de dormir tous les soirs près de lui. Mais qu'est-ce qu'ils m'agacent, ces gens qui arrivent à s'endormir dès qu'ils posent la tête sur l'oreiller ! Les bienheureux, comme je les jalouse...

Il est presque 03h. Voilà plus de 3h que je tourne et vire à la recherche d'un peu de sommeil. Le réveil sonnera à 08h. Je dois donner un coup de main à l'association des parents d'élèves du lycée. J'ai promis. Je serai fraîche comme une vieille moule. Tant pis. Ma tête vrombit toujours. Sans douleur. Juste l'impression d'avoir le crâne dans un transfo haute tension.

Je me lève. Alerte et vive. Je descends et je remplis un grand verre de lait. Micro-onde.Une cuillère à café de miel, une rasade d'eau de fleurs d'oranger. Penser à en racheter.
Je déteste le lait chaud.
Je déteste le lait sucré.
Je déteste le (goût du) miel sauf dans les plats salés.
Mais il faut ce qu'il faut...
J'allume la borne wifi. Puis l'ordinateur. Lis les news. L'autopsie du corps du chanteur révèle qu'il s'agit "d'une intoxication due au propofol", l'anesthésiant qu'il se faisait administrer pour lutter contre ses insomnies. Un homicide. Damned, faut-il être bien malheureux pour en arriver à chercher son sommeil si loin dans la chimie... Je lis un billet sur un blog qui me réjouit. J'avale mon lait chaud en grimaçant et monte me coucher, le coeur plus léger.

Lapin se réveille, Doux se lève pour elle. Si j'arrive à m'endormir dans la demi-heure, j'aurais eu une nuit de 4 heures.

Ou de 3 h30.

C'est à cette-là que la nuit est la plus silencieuse. Les tardifs sont déjà rentrés, les matinaux dorment encore. C'est l'heure où l'on entend le bois de la maison craquer.
Je sais que quoi qu'il en soit, je m'effondrerai au plus tard vers 06h. Cette fois, par chance, le réveil ne sonnera pas à 06h40 mais à 08h. Ma grande insomnie de l'année a trois jours d'avance.

La dernière fois que j'ai regardé l'heure, il était presque 05h.

Ce matin, le vent a lavé le ciel et lui a rendu ce bleu quasi turquoise si caractéristique. L'air est clair. Le vert des alpages tranche violemment, à peine ourlé du gris de la roche. La montagne est nette ; on y voit chaque aspérité, chaque pli, chaque creux des dentelles de calcaire.

Une nouvelle journée. Avant une nouvelle nuit.

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lundi, août 24, 2009

Boulet-Land

Je voulais vous raconter une histoire de cheveux... des longs. Et puis des courts, aussi. Ce sera pour plus tard, l'Histoire quotidienne et son lot d'événements-surprises fera l'actualité du jour.

Je m'absente à midi une demie heure. Oh, juste un mini aller-retour pour récupérer le Lapin au centre aéré. Et un passage éclair chez le boucher pour acheter 6 entrecôtes, et ainsi plaire à mézados. Ne suis-je pas une brave Mater Familias ?

En rentrant, je suis assaillie par un Zébulon bondissant et une effervescence électrique plus qu'inquiétante. Les uns circulent des serpillères à la main, les autres jettent des mots en vrac et je comprends quelque chose comme "cassé", qui revient souvent dans les jets de phrases. Cassé+serpillères+WC ... les connexions se font vite dans mon cerveau de mère multitâche. WC cassés... dans une maison neuve, ça n'a rien à voir avec une quelconque vétusté. Je monte quatre à quatre les escaliers de l'étage (je n'ai qu'à suivre les porteurs de serpillères...) et je constate l'ampleur des dégâts...

Ainé et Numéro deux se sont battus. Comme souvent, "guerre fratricide" n'est pas un mot creux chez nous, hélas. Et bien sûr, ils n'ont pas trouvé d'autres endroits pour leur tournoi amical que la salle de bain du haut. Jusqu'à ce que l'un d'entre eux tombe, de tous ses 60 kilos + la poussée de la chute accélérée par une puissante avancée du bras fraternel, sur le réservoir des toilettes. Qui en mille morceaux sous le choc se brisa. Tout net. Chasse d'eau incluse. Tuyaux pliés en deux. L'eau qui s'écoule à l'étage en dessous sur les étagères de la buanderie... Souquez, matelots, souquez, il en restera toujours quelque chose...

Je vocifère, je vitupère, je m'égosille et tempête tant et plus. Lapin en pleure de peur, les garçons en sont tous contrits. Et je suis accablée... Ainé se met en devoir de ramasser les morceaux de faïence. S'en plante un beau dans le doigt. Saigne à gros bouillons et essaie de dissimuler l'affaire dans une serviette de toilette....
(Nettoyage, peu de mal, Steristrip est mon ami pour la vie !)

Pour atténuer l'orage, amadouer la mère déchainée, Zébulon s'empresse de débarrasser le lave-vaisselle. Spontanément. Ou presque. Se cale un saladier de pyrex sous le bras, une pile de verres dans l'autre main et de la main libre (celle dont l'aisselle coince le saladier...) tente d'ouvrir un tiroir. On est surhomme ou on ne l'est pas... il ne l'est pas, je peux vous l'assurer à présent. Et devinez donc ce qu'il arriva ? Le saladier chut. Et, tout penaud, qu'entreprit donc de faire mon Zébulon paniqué ? Il entreprit de ramasser un à un à la main les éclats de pyrex. Et advint ce qui devait advenir... Heureusement, je n'avais pas encore rangé mon désinfectant et mon huile essentielle de ciste hémostatique...

Pendant ce temps...
Souvenez-vous, je suis rentrée avec un bon kilo de superbes entrecôtes fraîchement découpées par mon boucher (peu souriant mais on s'en fout sa viande est excellente !)Plus quelques menues courses. Comme un bac de sorbet aux lytchees. Sac que j'ai lâché au sol à l'annonce des dégâts. Pendant ce temps, donc, certains chatons à l'odorat fin, peu impressionnés par les cris et nullement concernés par le tapage, d'ailleurs, ont flairé le bon filon. Tranquilles. Je te planque le sachet discrètement sous le buffet rouge et je fais ma petite affaire en tout intimité.

J'ai sauvé le repas familial in extremis.

Les garçons en sont quitte pour des Travaux d'Interêt Généraux jusqu'aux vacances de Toussaints. Ponctionner sur l'argent de poche ? De toutes façons, Ainé n'en a plus jusqu'en Novembre, à cause du paiement d'une certaine amende... TIG familiaux : tondre la pelouse (enfin, bon, ce que l'été aura laissé...), ménage, table et lave-vaisselle. Et puis je trouverai bien, ce ne sont pas les tâches domestiques qui manquent au château.

Bienvenue chez nous à Boulets-Land...
Tout n'est pas perdu. j'ai refait des yaourts au four, avec de la confiture au fond. 20 yaourts, je vis dangereusement, je sais. Tous réussis et bien fermes.

Je vais de ce pas faire une double bordée de chocolate oatmeal and raisin cookies de chez Martha Stewart pour me calmer.

Il est temps que les vacances se terminent, vite, que l'école m'embesogne à nouveau mes trop oisifs oisillons.

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samedi, août 15, 2009

Ballade...

Je vous laisse quelques jours, avec une nouvelle bannière.
Je vais là un court instant...



A bientôt

Edit du lundi 17 : pour l'instant cha va,hin... fait même bio din ch'nord !

mardi, août 11, 2009

Dédicace musicale... musique estivale

To Manderley...





Hush now child,
and don't you cry
Your folks might understand you
by and by
Move on up
towards your destination
You may find
from time to time
Complications

Bite your lip
and take a trip
Though there may be
wet road ahead
You cannot slip
Just move on up
and peace you will find
Into the steeple
of beautiful people
Where there's only one kind

So hush now child
and don't you cry
Your folks might understand you
by and by
Just move on up
and keep on wishing
Remember your dreams
are your only schemes
So keep on pushing
Take nothing less -
not even second best
And do not obey -
you must have your say
You can past the test

Move on up!


Curtis Mayfield

mardi, août 04, 2009

Nouveau jouet

Edit du 09 Août : finalement, Quick et Flupke resteront chez nous... le voisin nous en a demandé un pour ses enfants... vent de panique à bord... lequel laisser partir ? Nous ne nous sommes pas résolus ni à les séparer, ni à nous en séparer... Oui, bon, je sais, c'était couru !


Je vous présente Quick et Flupke, les nouveaux jouets de Lapin. Abandonnés par leur mère famélique (et certainement elle-même abandonnée par ses maîtres partis en vacances...) dans le jardin de mes parents. Qui ne peuvent les garder.

Du coup, devinez-quoi ?!

Visite chez le vétérinaire et vaccination ce matin. Deux mâles de trois mois. Braaaaaaves comme j'ai jamais vu. Placides, hyper câlins, limite collants.

Kinenveu ?

Si vous souhaitez un chat patte molle, excellents amis des enfants, participent aux jeux de balançoire, descendent le toboggan, font la poupée dans la poussette ou se promènent dans le chariot du tricycle sans broncher... braves bêtes, je vous dis... Mangent de tout : soupe de légume, restes de semoule... Font également bien ami-ami avec les voilages du salon...

La maison du bonheur... 6 enfants, 4 chats, 2 lapins...


Ah, au fait, rien à voir mais dans la série "appelez-moi Caroline Ingalls", j'ai fait des yaourts hier, méthode au four pour la première fois, très réussis.


Bon, vous n'en voulez pas d'mes chats ?

Aile... alors... on se laisse pas tenter ? Livraison à domicile.
Tanette peut être...
Mab, un nouveau jouet pour l'impératrice ?

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samedi, août 01, 2009

Fête des enfants !

Ayé, Ainé a accepté de partir chez son père... juste un week end au lieu des deux semaines juridiquement prévues. Il avait prévu d'aller à une soirée chez un pote hier soir. J'ai laissé son père gérer l'aller et le retour.

10h48 ce matin. Tululululu... Tuluululu.... (téléphone)

- Allo ? Maman ?

- Oui...

- Est-ce que tu peux venir me chercher, s'il te plait ?

- Euh...

- A la gendarmerie de Ch***

Soupir.
Arrêté sans casque à l'arrière du scooter du pote qui le ramenait chez son père. A 40 km de leur lieu de festivités.

Vous pouvez me dire ce qu'ils ont dans le crâne, nos jeunes ? Franchement...

Et pourquoi n'a-t-il pas appelé son père, qu'il vienne le chercher soit à la gendarmerie soit chez son pote (pure question pour rire, j'imagine le père débarquer en geisha chez les gendarmes ou chez les parents du copain ...)

En scoot' sans casque... c'est pas comme si on n'en avait jamais parlé... hein...
Son père vient le chercher chez moi. Surpris.

- A quatorze ans, quand même, ça craind...

- Euh... ton fils n'a pas quatorze ans il en a bientôt seize...

Moi je vous le dis, chuis pas aidée...

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