TénardierLand
J'ai l'air, comme ça, vue de l'exterieur, d'être une mère cool limite négligente qui laisse pousser ses enfants tous seuls... Mais il y a quand même chez nous quelques règles sur lesquelles nous sommes INTRANSIGEANTS le Doux et moi. Limite psychorigides. Une de nos fixettes concerne le comportement à table. Déjà, les repas se prennent en famille, et non pas chacun à sa guise à son heure.Nous lâchons prise sur certains détails vainement energivores concernant entre autre le look ; l'ado cherche son identité, marque son appartenance à une tribu -pas familiale !- c'est bien connu. J'estime qu'avec aujourd'hui 4 mâles ados à domicile (oui, 4, pas 1, pas 2, pas 3... 4 d'un coup... ça fait très lourd moi je vous le dis) les lubies vestimentaires leur passeront comme elles sont venues, comme elles ont passé furtivement mais intensément sur moi au même âge. Un impératif : tu t'habilles comme tu veux pour aller voir tes potes mais quand tu sors avec moi tu mets un jean correct, propre de préférence et UNE CEINTURE MERCI. Tes cheveux tu en fais ce que tu veux, longs, courts, des dreads ou pas, POURVU QU'ILS SOIENT PROPRES. Lâcher du lest également sur la propreté ou la décoration de leur grotte individuelle.
Je parlais du comportement à table. Je ne remercierai jamais assez mes parents pour l'éducation qu'ils m'ont donnée dans ce domaine, éducation que j'ai pu appliquer (sans honte aucune) et développer dans une famille de marquis lorsque j'étais au pair en Italie mais surtout dans mon EX belle-famille de comtes qui ont sournoisement traqué le faux pas (pas de bol, je sais jusqu'à peler et manger une oranger ou une pêche au couteau et à la fourchette, idem pour la crevette facétieuse). Je tiens donc à ce que les enfants aient une tenue à table qui soit plus que correcte (et ça demande une énergie, mes aïeux... 100 fois sur le métier de parent tu remets ton ouvrage...)
Entre autres exigences (on ne vient pas à table dépoitraillé, on met ses deux mains sur la table, on ne sort pas son portable à table on le laisse carrément dans sa chambre, on vient également sans ses écouteurs...) nous tenons à ce qu'ils mangent de tout, ou à défaut, goûtent de tout ce qu'on leur sert. Au mieux, qu'ils finissent leur assiette.
Et pas la peine de manger à vitesse supersonique pour retourner vaquer à ses occupations, on attend que le dernier ait fini son assiette pour passer au dessert ou sortir de table. Quand tu seras tout seul chez toi tu pourras même manger devant la télé avec les doigts à même la barquette si tu veux mais en attendant...
Donc, on goûte de tout. Et on ne dit jamais "C'EST PAS BON", y en a qui se sont pris des baffes pour moins que ça. On dit éventuellement "je n'aime pas". Mieux, on ne dit rien. Bien sûr, l'ado en famille se lâche sur les convenances et les platrées de soupe sont accueillies avec la liesse générale que je vous laisse deviner... Idem pour certains légumes qui ne font pas l'unanimité. Mais voyez-vous, la cuisinière s'en tape royalement, la cuisinière c'est elle qui décide, c'est elle qui fait les courses, c'est elle qui fait les menus et c'est elle qui se met aux fourneaux. Donc, elle cuisine ce qu'elle veut. Si certains ne sont pas contents, ils peuvent quand ils le souhaitent et sans préavis préparer le repas familial. la critique est aisée mais l'art est difficile, n'est-ce pas.
Je fus prise il y a quelques jours, d'une frénétique envie de potée. Une bonne potée, avec des bons saucissons à cuire du fermier près de chez mes parents, fermier qui élève ses propres gruicks qui gambadent dans sa forêt. Le cochon a été tué il y a peu et mon congel s'est rempli. Des bonnes carottes toutes biscornues et pleines de terre, pas les carottes oranges fluo toutes droites comme des surligneurs, du bon poireau idem, en provenance de mes paniers du vendredi, des patates du même endroit, pleines de vraie terre elles aussi.
Les grands ont grimacé pour la forme, la mayo maison a fait passer le tout et certains se sont même resservis. Pendant ce temps... Le Zébulon pleurait à chaudes larmes sur son assiette. Et chacun sait que si on n'aime pas les poireaux ni le chou, froid c'est encore meilleur, n'est-ce pas, tu as raison de prendre ton temps mon gars. Je veux bien qu'on n'aime pas certains légumes, qu'on ne les aime pas au point de ne pouvoir en faire un repas complet mais à 13 ans, ce n'est pas comme s'il n'en avait jamais mangé... C'était juste là, cette fois, chou+poireaux ça faisait beaucoup d'un coup. Pas même voulu goûter. Ou alors en faisant mine de vomir... (là c'est une attitude que j'adore... 13 ans, hein, pas 3...) Il est resté à pleurer sur son assiette. Bonne fille (on n'est pas bourreaux quand même) je lui ai rappelé que s'il n'avait plus faim, il n'avait pas faim pour le dessert non plus... et qu'au goûter, s'il avait vraiment faim, son assiette l'attendrait... Idem pour le dîner. OK, il a dit, pensant que sa vieille mère avait la mémoire courte et pouvoir échapper ainsi à la potée de 16h.
C'était sans compter sur la filouterie dudit Zébulon, dont ,coup de chance ,c'était également le tour de débarrasser la table (oui parce que non contents de les forcer à manger de tout, nous les utilisons comme esclaves et les faisons débarrasser table, le lave-vaisselle et mettre le couvert à tour de rôle.) Voilà donc le Zébulon qui balance tout le contenu de son assiette à la poubelle (même pas dans celle qui va au compost !) et que je te planque tout ça sous montagne d'essuie-tout. Trop discret ! Là, mon sang n'a fait qu'un tour...
Non seulement il a eu droit à l'interminable leçon de morale, mais je lui en ai également servi une nouvelle assiette au dîner. J'ai été sympa, il a eu droit au reste de la mayo, quand même. Il a pleuré, je lui ai laissé tout le temps dont il avait besoin (soit 45 mn) et il a terminé son assiette. Et il est venu s'excuser d'avoir jeté sournoisement sa nourriture à la poubelle. Jamais auparavant il n'avait eu cette attitude aussi extrême, et moi non plus.
Goûter de tout, à défaut d'aimer tout, est quelque chose auquel je tiens ce qui concerne mes enfants (quand je dis "mes" j'inclus mon beau-fils, je parle des enfants qui vivent chez nous.) J'ai "récupéré" il y a presque 10 ans un beau-fils fâché avec les légumes ET les fruits. Des repas pâtes-patates-purée-riz et un menu pour chacun des 7 membres de la famille, ça n'est pas possible. Des efforts d'imagination pour planquer le navet, le poireau ou la carotte, moi je vous le dis ! Aujourd'hui il mange de tout, apprécie même avec une joie certaine les épinards-béchamel ou les tartes aux légumes (un excellent moyen de planquer plein de trucs, la tarte ou le curry de légumes et lait de coco ou les légumes au cumin ou au ras-el-hanout accompagnés de boulgour !)
J'ai consolé le Zébulon aujourd'hui en préparant son plat favori : chili con carne.
Ce soir... Soupe. Avec le reste ds légumes de la potée !
Qui a dit "éduquer sans contraindre" ?!
Je parlais du comportement à table. Je ne remercierai jamais assez mes parents pour l'éducation qu'ils m'ont donnée dans ce domaine, éducation que j'ai pu appliquer (sans honte aucune) et développer dans une famille de marquis lorsque j'étais au pair en Italie mais surtout dans mon EX belle-famille de comtes qui ont sournoisement traqué le faux pas (pas de bol, je sais jusqu'à peler et manger une oranger ou une pêche au couteau et à la fourchette, idem pour la crevette facétieuse). Je tiens donc à ce que les enfants aient une tenue à table qui soit plus que correcte (et ça demande une énergie, mes aïeux... 100 fois sur le métier de parent tu remets ton ouvrage...)
Entre autres exigences (on ne vient pas à table dépoitraillé, on met ses deux mains sur la table, on ne sort pas son portable à table on le laisse carrément dans sa chambre, on vient également sans ses écouteurs...) nous tenons à ce qu'ils mangent de tout, ou à défaut, goûtent de tout ce qu'on leur sert. Au mieux, qu'ils finissent leur assiette.
Et pas la peine de manger à vitesse supersonique pour retourner vaquer à ses occupations, on attend que le dernier ait fini son assiette pour passer au dessert ou sortir de table. Quand tu seras tout seul chez toi tu pourras même manger devant la télé avec les doigts à même la barquette si tu veux mais en attendant...
Donc, on goûte de tout. Et on ne dit jamais "C'EST PAS BON", y en a qui se sont pris des baffes pour moins que ça. On dit éventuellement "je n'aime pas". Mieux, on ne dit rien. Bien sûr, l'ado en famille se lâche sur les convenances et les platrées de soupe sont accueillies avec la liesse générale que je vous laisse deviner... Idem pour certains légumes qui ne font pas l'unanimité. Mais voyez-vous, la cuisinière s'en tape royalement, la cuisinière c'est elle qui décide, c'est elle qui fait les courses, c'est elle qui fait les menus et c'est elle qui se met aux fourneaux. Donc, elle cuisine ce qu'elle veut. Si certains ne sont pas contents, ils peuvent quand ils le souhaitent et sans préavis préparer le repas familial. la critique est aisée mais l'art est difficile, n'est-ce pas.
Je fus prise il y a quelques jours, d'une frénétique envie de potée. Une bonne potée, avec des bons saucissons à cuire du fermier près de chez mes parents, fermier qui élève ses propres gruicks qui gambadent dans sa forêt. Le cochon a été tué il y a peu et mon congel s'est rempli. Des bonnes carottes toutes biscornues et pleines de terre, pas les carottes oranges fluo toutes droites comme des surligneurs, du bon poireau idem, en provenance de mes paniers du vendredi, des patates du même endroit, pleines de vraie terre elles aussi.
Les grands ont grimacé pour la forme, la mayo maison a fait passer le tout et certains se sont même resservis. Pendant ce temps... Le Zébulon pleurait à chaudes larmes sur son assiette. Et chacun sait que si on n'aime pas les poireaux ni le chou, froid c'est encore meilleur, n'est-ce pas, tu as raison de prendre ton temps mon gars. Je veux bien qu'on n'aime pas certains légumes, qu'on ne les aime pas au point de ne pouvoir en faire un repas complet mais à 13 ans, ce n'est pas comme s'il n'en avait jamais mangé... C'était juste là, cette fois, chou+poireaux ça faisait beaucoup d'un coup. Pas même voulu goûter. Ou alors en faisant mine de vomir... (là c'est une attitude que j'adore... 13 ans, hein, pas 3...) Il est resté à pleurer sur son assiette. Bonne fille (on n'est pas bourreaux quand même) je lui ai rappelé que s'il n'avait plus faim, il n'avait pas faim pour le dessert non plus... et qu'au goûter, s'il avait vraiment faim, son assiette l'attendrait... Idem pour le dîner. OK, il a dit, pensant que sa vieille mère avait la mémoire courte et pouvoir échapper ainsi à la potée de 16h.
C'était sans compter sur la filouterie dudit Zébulon, dont ,coup de chance ,c'était également le tour de débarrasser la table (oui parce que non contents de les forcer à manger de tout, nous les utilisons comme esclaves et les faisons débarrasser table, le lave-vaisselle et mettre le couvert à tour de rôle.) Voilà donc le Zébulon qui balance tout le contenu de son assiette à la poubelle (même pas dans celle qui va au compost !) et que je te planque tout ça sous montagne d'essuie-tout. Trop discret ! Là, mon sang n'a fait qu'un tour...
Non seulement il a eu droit à l'interminable leçon de morale, mais je lui en ai également servi une nouvelle assiette au dîner. J'ai été sympa, il a eu droit au reste de la mayo, quand même. Il a pleuré, je lui ai laissé tout le temps dont il avait besoin (soit 45 mn) et il a terminé son assiette. Et il est venu s'excuser d'avoir jeté sournoisement sa nourriture à la poubelle. Jamais auparavant il n'avait eu cette attitude aussi extrême, et moi non plus.
Goûter de tout, à défaut d'aimer tout, est quelque chose auquel je tiens ce qui concerne mes enfants (quand je dis "mes" j'inclus mon beau-fils, je parle des enfants qui vivent chez nous.) J'ai "récupéré" il y a presque 10 ans un beau-fils fâché avec les légumes ET les fruits. Des repas pâtes-patates-purée-riz et un menu pour chacun des 7 membres de la famille, ça n'est pas possible. Des efforts d'imagination pour planquer le navet, le poireau ou la carotte, moi je vous le dis ! Aujourd'hui il mange de tout, apprécie même avec une joie certaine les épinards-béchamel ou les tartes aux légumes (un excellent moyen de planquer plein de trucs, la tarte ou le curry de légumes et lait de coco ou les légumes au cumin ou au ras-el-hanout accompagnés de boulgour !)
J'ai consolé le Zébulon aujourd'hui en préparant son plat favori : chili con carne.
Ce soir... Soupe. Avec le reste ds légumes de la potée !
Qui a dit "éduquer sans contraindre" ?!
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