Madeleine de...
Hier j'ai croisé C. Enfin, quand je dis «croisé», c'est un bien grand mot, je l'ai plutôt aperçue à travers la vitre du café dans lequel j'étais.
Et tout d'un coup, là, moi qui n'avais que très peu pensé à elle depuis près de 20 ans, tout m'est remonté d'un coup dans la gorge, comme un étrange relent...
Nous étions en 4è et 3è ensemble. Pas tout à fait amies, tout juste copines. Elle faisait partie de ces filles émancipées que l'on regardait avec un mélange de fascination et de curiosité... tellement lointaines. Elles fumaient, elles avaient des petits copains, elles choisissaient elles-même leurs vêtements, personne chez elles ne pointaient leur heure de rentrée... Et surtout... elle avait un GRAND FRERE... qui venait l'attendre à la sortie du collège, puis à la sortie du lycée. Dans des circonstances dont je ne me souviens plus, j'avais été invitée chez elle à cette époque. Ils habitaient tout un étage composé de deux appartements réunis. C. partageait avec son frère une entrée indépendante de l'appartement familial et une sorte de studio rien qu'à eux.
Quelques années plus tard, nos chemins se sont croisés à nouveau, entremêlés pendant plusieurs semaines d'été, par l'intermédiare de son frère. M., son frère, qui trainait son romantisme dégingandé à la sortie du lycée; M. qui adorait sa soeur (qui le lui rendait bien... et je constaterai un peu plus tard à quel point ces deux-là s'aimaient...). Cet été-là, j'avais passé mon bac de français, j'avais des points d'avance, je passais en terminale, tout allait bien, mes 18 ans me souriaient à pleines dents. C. sortait avec B. Cet été-là, nous l'avons passé tous les 4, à la piscine, à faire du lèche-vitrine en ville, au cinéma beaucoup (M. avait ses entrées...), à écouter Al Jarreau. M. cuisinait pour nous dans leur studio, invitant parfois quelques copains étudiants plus âgés que nous, fascinants, drôles et cultivés.
Ai-je dis que le frère et la soeur s'adoraient ? C. adorait son copain B; M. m'adorait. Le frère et la soeur étaient très généreux... Nous nous aimions tous...bien. J'ai compris incidemment ce que s'aimer voulait dire pour eux... si nous nous aimions tous, nous étions tous interchangeables... J'ai mis du temps à décrypter ce qui se passait entre nous 4..., ce dont j'étais partie prenante sans m'en rendre compte; il a fallu que je me retrouve un après-midi dans une situation toute nouvelle pour moi, à laquelle je n'avais jamais pensé et qui ne me tentait guère. Cela semblait tellement naturel pour eux 3 que j'ai eu des scrupules à refuser le jeu. Mais mon envie de leur plaire avait ses limites...
Et le charme s'est rompu, je voulais m'émanciper mais ce n'était pas ça que j'envisageais comme découverte du monde ! 3, 4 interchangeables, méli-mélo, salade de bras et d'autres choses...
J'ai recroisé M., inchangé 3 ans plus tard... bonjour et prise de nouvelles furtive et polie... il habitait avec sa soeur, elle était tombée enceinte deux fois mais n'avait pas gardé les bébés... je n'ai pas osé demander s'ils étaient de son copain B, l'une des réponses possibles m'effayait. «Tu veux venir prendre un thé à la maison ? »; « sinon passe un de ces soirs, on se fera une bouffe brésilienne ».
Je ne suis jamais passée et je garde de ces semaines de l'été 1982 une certaine aversion pour l'eau de toilette au vétiver et Al Jarreau.
Et j'ai aperçue C. hier en ville... le même visage sec et émacié, juste vieillie, un peu. L'homme qui l'accompagnait n'était pas son frère...
Et tout d'un coup, là, moi qui n'avais que très peu pensé à elle depuis près de 20 ans, tout m'est remonté d'un coup dans la gorge, comme un étrange relent...
Nous étions en 4è et 3è ensemble. Pas tout à fait amies, tout juste copines. Elle faisait partie de ces filles émancipées que l'on regardait avec un mélange de fascination et de curiosité... tellement lointaines. Elles fumaient, elles avaient des petits copains, elles choisissaient elles-même leurs vêtements, personne chez elles ne pointaient leur heure de rentrée... Et surtout... elle avait un GRAND FRERE... qui venait l'attendre à la sortie du collège, puis à la sortie du lycée. Dans des circonstances dont je ne me souviens plus, j'avais été invitée chez elle à cette époque. Ils habitaient tout un étage composé de deux appartements réunis. C. partageait avec son frère une entrée indépendante de l'appartement familial et une sorte de studio rien qu'à eux.
Quelques années plus tard, nos chemins se sont croisés à nouveau, entremêlés pendant plusieurs semaines d'été, par l'intermédiare de son frère. M., son frère, qui trainait son romantisme dégingandé à la sortie du lycée; M. qui adorait sa soeur (qui le lui rendait bien... et je constaterai un peu plus tard à quel point ces deux-là s'aimaient...). Cet été-là, j'avais passé mon bac de français, j'avais des points d'avance, je passais en terminale, tout allait bien, mes 18 ans me souriaient à pleines dents. C. sortait avec B. Cet été-là, nous l'avons passé tous les 4, à la piscine, à faire du lèche-vitrine en ville, au cinéma beaucoup (M. avait ses entrées...), à écouter Al Jarreau. M. cuisinait pour nous dans leur studio, invitant parfois quelques copains étudiants plus âgés que nous, fascinants, drôles et cultivés.
Ai-je dis que le frère et la soeur s'adoraient ? C. adorait son copain B; M. m'adorait. Le frère et la soeur étaient très généreux... Nous nous aimions tous...bien. J'ai compris incidemment ce que s'aimer voulait dire pour eux... si nous nous aimions tous, nous étions tous interchangeables... J'ai mis du temps à décrypter ce qui se passait entre nous 4..., ce dont j'étais partie prenante sans m'en rendre compte; il a fallu que je me retrouve un après-midi dans une situation toute nouvelle pour moi, à laquelle je n'avais jamais pensé et qui ne me tentait guère. Cela semblait tellement naturel pour eux 3 que j'ai eu des scrupules à refuser le jeu. Mais mon envie de leur plaire avait ses limites...
Et le charme s'est rompu, je voulais m'émanciper mais ce n'était pas ça que j'envisageais comme découverte du monde ! 3, 4 interchangeables, méli-mélo, salade de bras et d'autres choses...
J'ai recroisé M., inchangé 3 ans plus tard... bonjour et prise de nouvelles furtive et polie... il habitait avec sa soeur, elle était tombée enceinte deux fois mais n'avait pas gardé les bébés... je n'ai pas osé demander s'ils étaient de son copain B, l'une des réponses possibles m'effayait. «Tu veux venir prendre un thé à la maison ? »; « sinon passe un de ces soirs, on se fera une bouffe brésilienne ».
Je ne suis jamais passée et je garde de ces semaines de l'été 1982 une certaine aversion pour l'eau de toilette au vétiver et Al Jarreau.
Et j'ai aperçue C. hier en ville... le même visage sec et émacié, juste vieillie, un peu. L'homme qui l'accompagnait n'était pas son frère...
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3 Comments:
yo soy el primero hehe !!!
Welcome !
OK, j'ai compris. Ne change rien !
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