mercredi, mars 14, 2012

Revue de courriels

Cher inconnu,

Je sais comment tu as eu connaissance de mon adresse électronique... mais ça n'est pas moi qui te l'ai donnée directement, avoue-le.

Mais tout de même, je n'aime pas être envahie par des inconnus. Toi et moi ne nous connaissons pas, même si tu te présentes toujours aimablement et que tu connais mon nom. Tu t'appelles Tania, Rucker, Mailody, Lionel, Mélanie, Jessica, Natasha, Alan et j'en passe des plus farfelus. Parfois, en toute honnêteté tu affiches la couleur : tu es mon "conseiller mutuelle" et tu me proposes une mutuelle adaptée à mes besoins ; tu es "croisière****" et tu me proposes en exclusivité des croisières à très très bas prix à des périodes où je ne peux pas prendre de congés (je comprends qu'en ce moment tu sois un peu aux abois, ton fonds de commerce prend l'eau).

Je te le dis tout de suite, je ne vais pas te faire perdre ton temps outre mesure, je suis sûre que toi aussi tu as d'autres chats à fouetter dans la vie. sache donc que je ne suis pas intéressée par les articles ou services suivants :

* Croisières, même si tu proposes la gratuité à mes gosses.

* Un outil facile pour rédiger ma newsletter. Tu es gentil de me flatter mais ma notoriété n'est pas telle que j'aie besoin d'une newsletter pour faire coucou à mes amis.

* Je ne souhaite pas faire racheter mon crédit immobilier, je te remercie. Même si tu me le proposais à un taux défiant toute concurrence et en francs suisses.

* C'est gentil mais je ne peux accepter ta proposition à me faire gagner un an de courses ou un an de carburant. Merci quand même de m'avoir tiré au sort et d'avoir pris la peine de me prévenir. Offre-le à quelqu'un qui est plus dans la mouise que moi (il y en a, si tu veux je peux t'indiquer des organismes caritatifs)

* Eliminer mes kilos difficiles. Alors là je te trouve limite insultant, tu ne m'as jamais vue mais tu pars du principe que puisque je suis une femme et que nous sommes à l'approche des maillots de bain, j'estime avoir de difficiles kilos à perdre...

* Je n'ai pas d'or à vendre au poids, et je n'en aurai pas plus la semaine prochaine (je n'ai pas de lingots du pépé à déterrer, ni de bijoux précieux, tiens-le toi pour dit.) Donc, pas le peine de me renvoyer  l'invitation dans quelques jours.

* Mon avenir dans les cartes ne m'intéresse pas, même si tu me promets un événement majeur en mars, j'aime les surprises alors j'attendrai la fin du mois pour voir. Il ne me reste que 2 semaines de suspense, je vais pouvoir tenir, t'inquiète !

* Comme ton copain qui trouve que j'ai des kilos en trop,  ça me vexe que tu m'offres une épilation rapide, simple et indolore. Tu sais, ça ne se fait pas, quand on ne connait pas intimement une dame c'est un peu indélicat ce genre de proposition. 

* C'est gentil, Jessica, de jouer les bonnes copines et de me prévenir qu'un célibataire a flashé sur moi mais tu vois, je n'ai aucune curiosité de ce coté-là, le seul dont ça m'intéresse qu'il flashe sur moi est actuellement à l'étage d'en dessous pas loin, je dors avec lui ce soir et nous avons même déjà mélangé nos ADN. La semaine prochaine, le mois prochain et dans 6 mois je te ferai la même réponse. Capito ?

* Je vais te dire la même chose, "rencontres sans lendemain", tu peux tenter de m'appâter avec "la chasse est ouverte, des rencontres légères et sans lendemain près de chez vous", ça n'est pas mon trip. Oui je sais je suis une fille conventionnelle, j'ai trouvé mon MIEN et j'ai un peu passé l'âge des coups d'un soir (si tant est que ce fût un jour un de mes fantasmes...) Bien essayé quand même mais non, même si tu précises "en toute discrétion".

* Non, je n'aime pas les jeux télé en ligne non plus... Si je n'ai pas la télé à ton avis c'est pour quelle raison ?!

* Je ne veux même pas essayer le "soutien gorge qui va résoudre tous mes problèmes", même si j'ai eu la curiosité d'aller voir à quoi il ressemble. Comment oses-tu proposer des telles horreurs tue-l'amour ?! Il faudrait vous mettre d'accord, les gars, ce n'est pas avec un soutif de sport que je vais faire se pâmer mes rencontres sans lendemain.

* Pas envie non plus de gagner jusqu'à 850 euros en misant sur la ligue des champions. Je ne sais même pas de quel sport il s'agit, c'est te dire... Comment veux-tu me faire gagner, avec une telle inculture ?!

* Thank you Tania but I don't need any bigger, harder, longer-lasting erection ... désolée pour les non-anglophiles, je réponds à Tania dans sa langue, elle n'a pas l'air de parler français.

* Investir dans un projet immobilier "Loi Sellier" et économiser jusqu'à 63 000 euros d'impôts ne me parle pas non plus... même avec un prêt immobilier en francs suisses (oui, je fais une fixation sur cette affaire tant le procédé m'a choquée) C'est gentil d'avoir pensé à moi quand même.

* Ne me demande pas d'argent même si tu es coincé au bout du monde et que tu as un urgent besoin de 3000 euros. Je vais faire ma méchante mais mes vrais amis ont mon numéro de téléphone en cas de pépin et ne m'écrivent pas sur cette adresse. Essaie le consulat ou l'ambassade, plutôt.

* Idem pour celui/celle qui a de l'argent planqué en suisse ou aux îles Caïman et qui a besoin de mon innocence candide pour le faire sortir. Je décline ton offre de gagner 100 000 $ facilement, je préfère le dur labeur.

* La palme revient à celui qui me propose régulièrement une convention obsèques... je crois que j'ai encore un peu de temps, du moins laisse-moi le croire...

Ou alors c'est pour ça qu'on me propose de façon impérieuse de découvrir mon avenir proche et de m'en donner à coeur joie avec des rencontres sans lendemain... y aurait-il un truc que toi tu sais et que moi j'ignore ?!

Ces mises au point étant faites, j'espère que tu arrêteras d'encombrer ma boite-à-spam parce que même si je te déclare en indésirable, tu sais changer de nom et d'adresse à chacune de tes visites, petit coquin ! Allez, j'avoue, parfois tu me fais rire, mais tu tombes toujours à coté de la plaque !

vendredi, mars 02, 2012

Le bon air de la montagne

Une fois n'est pas coutume, petit coup de gueule par ici.  Avouez que c'est plutôt rare, n'est-ce pas...

J'aime ma montagne. Vous le savez, je l'ai déjà dit et redit souvent. Je l'aime et les années (nombreuses...) où j'ai été loin d'elle, elle m'a manqué. Même la chaleur d'ailleurs, même la mer d'un autre ailleurs n'ont jamais remplacé. Je l'aime parce que j'y suis née, peut être. Mais pas seulement. J'aime qu'elle me protège de ses massifs enveloppants, j'aime qu'elle m'obstrue l'horizon dont le vertige m'angoisse, j'aime qu'elle me donne des repères dans l'espace que je n'ai plus sans elle. J'aime voir le soleil rosir ses crêtes à l'opposé de l'endroit d'où il surgira, j'aime qu'elle m'indique quel temps il fera (quand je vois le Mont Blanc, c'est qu'il va faire beau), j'aime qu'elle me donne une idée erronée des distances.

Je l'aime de loin, je l'aime de près, j'aime ses couleurs, je ne me lasse pas de l'automne et je m'extasie des ses camaïeux, j'aime ses odeurs, sa masse imposante et sombre à la tombée de la nuit. J'aime ses vallées, les rivières qui s'y sont creusées, ses routes vertigineuses parfois et même son autoroute la plus chère de France. J'aime croiser des familles de cervidés ou de sangliers sur le bord de la route. J'aime voir, de loin , les chamois farouches.

Nous, les "gens des vallées", sommes lovés dans cet espace plus ou moins étroit où les hommes se sont posés il y a des millénaires et où, avec énergie et foi ils ont installé leurs chaumières, à l'abri des envahisseurs tout en maitrisant les accès à leur environnement. J'aime l'histoire de mes montagnes, des Allobroges à "Hannibal le Carthaginois", de Umberto 1 au Risorgimento, jusqu' au développement de la "houille blanche" qui fit la fortune des vallées... du teigneux Duc de Lesdiguières aux prémices de la Révolution Française.
Avec le temps, l'homme a développé cette industrie sise le long des rivières, la houille blanche, cette énergie venue de l'eau, et par la suite les industries voisines, papeterie, métallurgie. L'homme, donc, s'est installé dans les vallées, le long des cours d'eau. L'homme a crû (du verbe croître, bichette...) et s'est multiplié pour finalement devenir quelques centaines de milliers d'individus dans une région au taux de chômage moins élevé que la moyenne nationale.

Bref. J'aime son histoire, paradoxalement ouverte aux autres, à l'extérieur, à l'étranger, malgré la barrière naturelle du roc protecteur et les accès restreints.

MAIS... MAIS... Voilà... dans les goulots de ses vallées, ses "cuvettes" favorisent l'accumulation de polluants lors de phénomènes atmosphériques particuliers. Et nous sommes contraints, il en va de notre santé,  d'adopter un comportement civique au volant : nos autoroutes affichent des messages lumineux bien visibles "Pic de pollution - moins 20km/h obligatoire". Depuis quelques jours, il a fait très beau et ces températures clémentes et l'absence de vent sont propices à cette pollution à l'origine encore mal identifiée. Certes, c'est rageant lorsqu'on a un timing le matin où chaque minute compte afin d'ouvrir une porte aux élèves à 8h pile à plus de 20km de son domicile. Mais c'est de bonne grâce que mes compatriotes et moi-même levons le pied. 110 km/h. Pas 130. Encore moins 160.

Là où j'enrage et où j'ai envie de ne pas être accueillante envers ces touristes qui font vivre nos stations, ce sont des jours comme ce jour d'hui où, ayant terminé ma journée (et ma semaine) dans la vallée qui mène aux grands blancs, je me glisse sur l'autoroute dans les files des touristes qui rentrent chez eux. Et qui eux se foutent comme de l'an 40 que mes vallées soient polluées et foncent à 130 (voire plus, hein, soyez honnêtes...) Et nous restons, dociles autochtones, glués à 110 sur la voie de droite pendant que les grosses berlines dotées de coffres de toit et d'immatriculations d'ailleurs doublent à vive allure.
Et quand je m'énerve trop comme ce soir, je me cale sur la voie de gauche, à 110 et je fais ma mauvaise tête, sans tenir compte des pressés qui font des appels de phares et cornent derrière moi. Avis au impatients, ma voiture aussi peut rouler à 200km/h, je n'ai jamais besoin d'aller jusque là pour prouver que j'existe et que j'en ai une plus grosse, je ne fais la course avec personne. Et comme,  dans mes mauvais jours, je suis perfide jusqu'au bout (et qu'avec l'habitude des lieux je connais l'emplacement des radars mobiles), je me remets sagement à droite quelques centaines de mètres avant la maréchaussée, laissant l'énervé de derrière s'emballer pour chasser sa frustration. Et bing ! Lorsque, quelques tous petits kilomètres plus loin je vois déboucher d'une encoignure la Mégane surpuissance prendre un étourdi en chasse, excusez-moi de jubiler du malheur d'autrui (je sais, c'est pas charitable mais c'est plus fort que moi !)

Alors, vous qui venez en nos villages pourrir not' neige déguster nos spécialités, vous repaitre du "bon air" et des grands espaces que nous vous offrons, je vous croise chaque vendredi de vacances scolaires (même s'il m'arrive de faire un détour campagnard pour éviter les bouchons aux péages), même si je vous aime parce que moi aussi je viens chez vous, pensez à nous la prochaine fois que vous circulerez sur l'A43, l'A41 ou leurs adjacentes.

Nous vivons ici, nous respectons notre lieu de vie, notre nature. Vous l'aimez, vous y revenez, alors merci d'en prendre soin également si vous voulez qu'elle continue à vous offrir ce qu'elle a de plus beau.
Et si un jour vous tombez, sur l'autoroute, sur une voiture qui vous donne envie de la traiter de bouseux local, demandez-vous juste si vous ne roulez pas un tout petit peu trop vite...




Je vous l'ai dit, je suis très énervée !

dimanche, février 26, 2012

Une après-midi studieuse...

14h30. La grenouillette est à la sieste, je m'installe pour travailler, au milieu des livres et des notes en vrac sur feuilles fluo vertes et jaunes.
14h32. Devant mon ordinateur, j'hésite un peu...

14h35. J'irais bien à la sieste moi aussi. Mais non... Faut pas.

14h37. Un p'tit tour sur Facebook, sur ma boite mel et c'est bon, je m'y mets.

14h38. Pas de mels. Voyons sur facebook s'il y a des nouveautés. Juste pour me donner du courage.

14h58. Haaaaan il est déjà bientôt 3h ! Vite vite quand même !

14h59 " Lire, c'est reconnaître les mots d'une part — et automatiser cette identification des mots en quelques dixièmes de secondes—, et traiter le contenu, comprendre d'autre part. Comprendre, c'est faire des liens, mettre en relation les informations qui se succèdent dans le récit, c'est la capacité à construire au final une représentation mentale cohérente." ça, c'est bon... Allez, go pour la suite...

15h40.  Pfiou. J'ai beaucoup lu, de quoi écrire une suite, j'ai tout compris, j'ai pris des notes, j'ai organisé... Je mérite bien une pause chocolat. Descente au rez-de-chaussée dans la planque à  chocolat.

15h42. Mince, j'ai presque fini ma réserve spéciale de 15 tablettes de Valrhona noir...Va falloir réapprovisionner le stock d'urgence...

15h43. Et un p'tit tour sur Facebook et ma boite mel. Et lire les sites de news en ligne aussi, tiens, ça me changera les idées. Et après je m'attaque à d'autres théoriciens de la lecture...

15h55. Après un tour sur Rue89, mon oeil est attiré par un titre sur le site Culture visuelle, média social d'enseignement et de recherche, qui décrypte la... Culture visuelle. 

16h03. La grenouillette sort de sa chambre, trempée comme une soupe (oui j'ai une fille qui s'enfouit sous sa couette pour dormir !) Ah bah, ça ne serait pas déjà l'heure du goûter, par hasard ? Un thé rapido.. Juste rapido et puis après je m'y mets à fonds, là... 

16h15. Je pose ma tasse sur un tas de papier. Je vais essayer de ne pas en renverser sur mon clavier. Pas comme la dernière fois... La grenouillette est aux mains de ses grands frères. Ou alors elle trifouille mon téléphone avant de décréter qu'il est nul, l'écran est trop petit et elle a du mal à jouer à Angry Birds. 

16h17. C'est chaud...le temps que ça refroidisse, si je me faisais une petite pause-vernis ? Hein ? 

16h18. Me voilà devant l'armoire de la salle de bain, face à une armée de flacons colorés. C'est tellement joli, toutes ces couleurs, j'en suis toute retournée. Fascination. Tentation. Hésitation. Révélation. Ce sera le violine grisé numéro 320 de Kiko. 

16h20. J'installe sur le bureau devant moi les flacons. Base. Vernis. Top coat.

16h22. Base. Fait sur les 10 doigts.

16h23. Un peu de lecture le temps que ça sèche. Ah, non, le thé a refroidi, il est devenu tout à fait buvable.

16h30. ça sèche vite, dis donc, la base, je peux passer la première couche... Ouais, on va faire comme ça. 

16h32. Couche 1, doigt 1. Main gauche. C'est très joli, cette couleur ...

16h40. Couche 1, doigt 8. Main droite. C'est laborieux. Oui, je suis très lente en pose de vernis de la main gauche et ... rhâââ, flûte, le pinceau a dérapé sur le coté. Zut.

16h41. Aller chercher dans la salle de bain coton tige et dissolvant.

16h41. Finalement non, on verra toutes les bavures à la fin.

16h50. Constat. Ouais bof, ça m'éteint un peu les mains cette couleur... On va attendre la 2è couche pour juger.

16h51. Retour à la concentration... le temps que ça sèche.

17h30. " Cette habileté à la lecture implique la maîtrise du vocabulaire employé et de disposer d'un lexique riche et diversifié. C'est en lisant et en écrivant que l'élève va acquérir et enrichir son vocabulaire. En accédant à la lecture experte, un individu devient capable de s'approprier la culture et le monde qui l'entourent". Pfiou, ben j'ai bien bossé, dis donc... Vite, ma deuxième couche de vernis...

17h45. Mmmmh... Je confirme, ça m'éteint les mains cette couleur. Mais bon, elle est très jolie et c'est une couleur d'hiver. Allez, le temps que ça sèche on va organiser ses notes de bas de page...

18h. C'est très long et très très très pénible, d'organiser ses notes de bas de page, c'est moi qui vous le dis. 

18h01. Zut, j'ai oublié le top coat. Bah tant pis, de toutes façons je l'enlève dans 48h pour retourner bosser, ma couleur de doigts.

18h02. Pfff... On va faire une longue pause, faire un bisou au Doux qui vient de rentrer et lui dire que oui on a super bien travaillé. Ce qui est vrai, ne ricanez pas, s'il vous plait.

Je m'y remets dans la nuit, tard, lorsque la maison est silencieuse, lorsqu'il n'y a plus les bruits du dehors. C'est le moment que je préfère... La journée, j'engrange des données, je lis, je reprends des notes, je regarde les petits voisins faire du vélo dans la rue et le camion de livraison de fuel passer pour la 3e fois de la semaine. L'hiver a été rude... Les chats prennent le soleil, comme 2 commères au pied de la boite aux lettres et la voisine monte son poney, portable vissé à l'oreille. La nuit, j'avance, j'avance, mon cerveau met en ordre et construit des phrases, jargonne comme il se doit des paragraphes dont j'aurais demain du mal à reconnaitre l'auteur.
Mais la nuit, comme j'ai aussi un boulot qui suppose que je LISE ce que je propose aux élèves, la nuit jusque très tard, je lis des livres. 5 en 2 semaines, moins que prévu... Manque de temps.

Des vacances, vous avez dit ?!  

PS : je réponds avant que vous ne posiez la question : non, pas de photos de mes mains vernies, il a déjà été enlevé !

PPS : deux billets en peu temps, ça va vous tenir jusqu'en juillet ça au moins, non ?!

Je plaisaaaaaaaaaaante !  

mardi, février 21, 2012

Billet de feignasse : le tag bienvenu !

Deux mois déjà que je n'ai pas donné signe de vie ici (bigre que le temps passe vite, ma brave dame !)
Non pas que je me lasse mais je suis prise depuis des mois dans un tourbillon qui cumule rédaction d'un mémoire et boulot à temps plein et préparation de moultes séances pour divers élèves à profils variés. Sans compter mes ados domestiques, ma brave dame l'adolescent c'est bien du souci vous n'imaginez pas.
Du coup, le peu de ressources créatives qu'il me reste est réservé à mon mémoire (qui avance...)
Néanmoins, histoire de me changer les idées de façon ludique, je vais à moitié répondre au tag de Mamanlit. Je vais répondre aux 2x11 questions mais je ne taggerai personne en retour (j'arrive après la bataille, on vous a déjà refilé la patate chaude à toutes !) et je ne préparerai pas 11 questions non plus, j'ai déjà eu du mal à trouver les 3 hypothèses pour mon mémoire, je suis à sec, là, ne m'en veuillez pas, je vous aime quand même !

11 choses que je vous révèle de moi

1/ J'ai l'impression d'avoir eu deux vies tellement la précédente est loin de moi et de ce que je suis... s'il n'en restait mes fils comme témoins.

2/ Même si je n'en parle jamais ici, la politique m'intéresse beaucoup, depuis l'adolescence. Depuis que j'ai vu les militaires prendre le pouvoir d'un petit pays par la force dans les années 70 et en un clin d'oeil faire régner la peur, la délation, les expéditions punitives, les disparitions. Transformer radicalement le quotidien de millions de personnes qui n'avaient d'un coup plus voix au chapitre. Du haut de mes 11 ans, j'ai su que l'expression "le pouvoir au peuple" ne doit pas être une expression creuse. Je me réjouis d'être en démocratie et je fais des choix réfléchis

3/ Dans le même ordre d'idées, je suis une grande naïve, je pense vraiment qu'on peut changer le monde et le regard du voisin par petites actions du quotidien, petit à petit, chaque jour. Bon, certains sont plus coriaces que d'autres, c'est sûr !

4/ J'adore cuisiner pour les gens que j'aime mais quelle que soit ma bonne volonté, je rate systématiquement ce que je cuisine pour des gens que je ne porte pas dans mon coeur. Et là vous me direz, mais pourquoi tu invites des gens que tu n'aimes pas ?! Et je vous répondrai "ça n'arrive plus, maintenant J'AIME tous les membres de ma belle-famille".

5/ Dans une prochaine vie je ne veux pas d'enfants. Pas même un chien. Ou peut être un chat. Limite de la limite, alors...

6/ J'adore me vernir les ongles des pieds. C'est caché, c'est mon petit truc à moi. C'est caché sauf au cours de gym du mercredi où je suis la seule à arborer d'improbables couleurs à mes orteils (tout sauf du bleu et du jaune !)

7/ Je suis asociale et un peu sauvage : lorsque je ne suis pas à l'aise je ne décroche pas un mot. Au mieux, je réponds aux questions de façon laconique. Dans certains établissements ils ont dû me prendre pour une fille de passage vraiment bizarre. Par contre je suis très volubile avec les gens que j'estime. En fait, je ne sais plus être hypocrite et j'ai appris à me moquer de ce que l'on peut penser de moi.

8/ C'est long... ça fait beaucoup, onze...

9/ Héhé, chuis arrivée à sauter une question, mine de rien ! J'aimerais bien avoir l'occasion de rencontrer certain(e)s d'entre vous mais j'ai l'impression d'habiter au fin fond de la vallée... Ah... ben oui, finalement... !

10/ Le monde est petit et la blogo encore plus. J'ai été "retrouvée" ici et reconnue par un (très bon) copain de fac perdu de vue depuis près de 20 ans. Je ne me suis pas remise ni de la joie procurée ni du "hasard" qui l'a fait arriver ici, lire et reconnaitre.

11/ Je n'aime ni les bananes, ni la noix de coco ni les fortes chaleurs. Mes gènes alpins doivent être les plus forts !

Maintenant, réponse aux 11 questions concoctées par Mamanlit (et puis après basta, hein !)

1. Tu te vois en blonde ??
Oui, j'ai déjà été malencontreusement pendant 72h orange flamboyant. J'ai détesté mais j'ai survécu !
2. Quel est le prénom que tu trouves le plus fun mais que jamais tu aurais donné à tes enfants? Myrtille. Ou Cannelle. Pourtant je les trouve adorables sur les enfants des autres.
  
3. Ton injure préférée? Que du classique, en général avec moi les vilains-méchants sont de vrais c*** :-) 
4. Ton plus gros regret ? Je n'en ai plus. J'en ai eu un qui m'a plombée pendant 13 ans, un choix, une décision que je n'avais pas prise 13 ans auparavant. Des choses non dites. Quand l'occasion s'est présentée à nouveau je l'ai prise comme un signe à ne pas négliger. Et depuis 10 ans je m'en félicite tous les matins lorsque je me réveille près de lui.
5. La dernière fois où tu t'es dit "Oh merde". Ce matin en me réveillant, quand je me suis rendue compte que j'avais oublié d'inscrire la grenouillette pour la cantine la semaine prochaine... 
6. Tu as Dieu (Boudha, Krishna) en face de toi...tu lui dis quoi ? "putain mais tu foutais quoi, depuis tout ce temps ? t'étais où ?"  
7. Je te donne un pouvoir de super héros, tu choisis lequel ? les pouvoirs de Mary Poppins, pouvoir faire du rangement et du ménage juste en agitant la main et en disant "supercalifragilistique" !
8. Un truc à changer, là tout de suite ? monprésident
9. Le truc que tu n'as jamais dis à ta mère et que tu crèves d'envie de lui dire? Euh... Non... Rien...
10. Ton homme revient ce soir en te disant "Surprise"...tu penses à quoi ? "t'es passé à la boutique Chantelle ?! Oh merci !" 
11. Sincèrement, si tu reprend les photos de tes enfants quand ils étaient bébé; ils étaient vraiment les plus beaux bébés du monde ?? Bien sûr, et ils le sont toujours ! En toute objectivité, bien entendu.

Bon ben voilà, vous savez tout, jusqu'à la prochaine fois ! ça valait le coup de rester muette pendant 2 mois, n'est-ce pas ?!

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samedi, décembre 17, 2011

Petits vracs décousus

Merci, merci pour vos suggestions concernant le lapin, même vos suggestions les plus culinaires et farfelues ! Merci à Mme et à Mr Cibou de m'avoir même déniché l'officiel concernant la divagation des animaux domestiques... je n'aurais même pas pensé l'appliquer pour un lapin nain !

Des nouvelles du lapin, donc... un mois après il était toujours dans le jardin... vaillant et en bonne compagnie (l'un de mes chats s'en est fait un véritable ami et ils passaient du temps ensemble, allongés l'un à  coté de l'autre sous les bambous) Je lui avais trouvé un nouveau foyer et les petits maitres devaient venir le chercher le mercredi... Hélas, dès le dimanche soir il avait disparu. En fait, il a eu des velléités touristiques et s'est engaillardi jusqu'au au bout de la rue, dans un autre jardin. Chez un voisin plus gentil (parce que plus novice, peut être...) que moi qui a posé dans toute la rue des annonces "trouvé lapin". Evidémment, les véritables propriétaires n'ont pu faire autrement que de récupérer leur animal. Depuis lors, je ne l'ai plus revu. Suite au prochain épisode au printemps...

Du mal cette année à jongler avec les deux établissements... j'ai l'impression de ne pas toucher terre ou de manquer d'organisation, la frustration de ne faire les choses qu'à moitié et en apnée; et puis j'avoue que faire des remplacements en complétant le service d'un(e) titulaire qui oriente LA façon de travailler commence à me courir sur le haricot (et je suis polie...) J'ai envie de mener ma barque comme je le souhaite, je sature des concessions permanentes ou des justifications lorsque je bouscule un peu l'ordre établi. Je songe sérieusement à me poser l'année prochaine...

Cette impression oppressante de courir après le temps est permanente... peut être que j'ai trop de choses au feu... comme si je devais vivre 4 vies en une.

Cette année où la famille se retrouve à géométrie variable, passant de 7 à 4, ou à 5, me laisse un drôle de goût. L'ainé est chez son père à Lyon, et ça ne me satisfait pas même s'il a l'air plus équilibré et serein lorsqu'il rentre certains week end... Numéro 2 est à l'internat et ne rentre que le week-end... en nous faisant bien comprendre pendant les 2 jours de sa présence qu'il a tellement bien pris ses marques à l'internat que ça ne l'emballe pas (doux euphémisme...) de se séparer de ses potes pour retrouver ses darons qui lui prennent la tête... OK... Nous avons bien compris le message... Le beau-fils est la moitié du temps au CFA loin d'ici, tout près de l'ainé d'ailleurs qu'il retrouve fréquemment, ce qui n'est guère propice à l'assiduité aux cours...
J'aime quand nous nous retrouvons la semaine à 4, au calme, même si les babillages incessants de la grenouillette et du Zébulon emplissent l'espace sonore, j'avoue que le quotidien sans grands ados est vraiment, vraiment reposant !
Et je suis ravie de retrouver la nichée au complet le week end, tout en sachant bien que le foyer n'est que leur base arrière, le point de ralliement pour aller voir "les potes" de ci de là ; et que finalement, sur le week end, entre les grasses-matinées jusqu'à midi et les visites de potes jusqu'à pas d'heures ("Nous attendez pas ce soir on mange chez Machin t'inquiète j'ai mes clés") nous les voyons véritablement peu.
Le début de l'autonomie des uns, des autres... Où chaque membre de la famille prend une nouvelle place mais où les places de chacun sont réattribuées subtilement lorsque tous sont là. Et j'aime ça et je trouve ça reposant. Avec le Doux nous nous disons qu'ils prennent leur envol, même s'il est chaotique, mais c'est leur vie, c'est leur choix, nous les avons guidés tant qu'ils le voulaient et il est temps pour eux d'affronter leurs premiers choix d'adulte (avec nous en filet de sécurité, je vous rassure) 

Il neige, et le ballet des saleuses à commencé. Tant mieux, je suis en vacances, je n'aurai pas (je rirai moins en janvier) à m'inquiéter de savoir comment j'arriverai jusqu'au collège au sommet de la côte juste avant le col même avec les pneus neige (s'il faut chainer pour arriver au collège je vous le dis tout de suite... je fais demi-tour !) J'adore ma ruralité montagnarde mais elle a aussi ses inconvénients !

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jeudi, novembre 03, 2011

L'affaire du lapin-nain

Dans mon jardin il y a ... un lapin-nain. Mais un lapin-nain qui n'est pas le mien. Un lapin-nain échappé de sa cage voisine, et qui a élu domicile dans mon jardin depuis 10 jours... Un lapin-nain qui fausse souvent compagnie à ses maitres étourdis, qui le sortent de sa cage pour jouer comme avec une peluche. Un lapin-nain de 4 mois, qui succède à un précédent lapin-nain, qui avait lui aussi l'habitude de faire ses fugues dans mon jardin. Mais qui, s'étant nourri trop jeune à peine sevré, des gras pissenlits qui ornent ma "pelouse", avait succombé à ces trop abondantes agapes.  M'ont dit par la suite ses jeunes maitres. Ai-je entendu comme un lointain air de reproche d'avoir fait périr le bébé ?

20 fois, que dis-je, 50 fois nous avons, ma progéniture et moi, pourchassé lapinou 1 puis lapinou 2 pour le remettre à sa famille propriétaire. Famille ma foi, peu, à chaque fugue, fort peu pressée de récupérer son animal. Ce sont les jeunes maitres, penauds, qui viennent, du haut de leurs 5 et 7 ans quémander notre aide de chasseurs. Leurs parents jamais je ne les vois, venir aider les jeunes maitres à quérir lapinou et leur apprendre ainsi les vertus de la chasse en plein air dans le jardin du voisin. Voisin, d'ailleurs, le scélérat, qui "a des trop gros trous dans ton grillage qui laissent passer mon lapin".
Ah diantre, quel coquin voisin que vl'à qui s'en va mettre exprès du grillage à gros trous pour laisser venir à lui tous les lapinous domestiques du voisinage, les attirant sournoisement par de la bonne herbe grasse d'un jardin non traité offert aux oiseaux, papillons et hérissons.

Cette fois, en méchante voisine que je suis, aigrie, acariâtre, je me suis refusée à pourchasser Lapinou 2, tout choupinou soit-il. "Demande à ta maman ou à ton papa de venir t'aider". Les jeunes maitres s'en trouvèrent fort marris lorsque, dépités par tant d'indifférence, ils se tournèrent vers mon fils Numéro 2  (qui lui n'a, du haut de ses 16 automnes, pas plus sa langue dans sa poche que de compassion lorsque poussé à bout) et que celui-ci leur répondit d'un laconique "Ben non, tu te démerdes" sans appel. J'attendais juste que se déplaçassent pour la 1ère fois les parents des jeunes maitres, de la même manière que lorsque s'échappaient mes chats tous petits, je prenais ma part de responsabilité adulte en allant quérir le vilain sur la terrasse voisine. Si je répondais aux jeunes maitres de se faire aider par leurs géniteurs, c'était pour expliquer de vive voix aux inconstants qu'il était inutile d'insister et d'offrir un animal domestique aux enfants si on ne leur accordait pas un minimum de surveillance... Après le chat qui se sauva au bout de 3 j parce que consigné dans le garage car "moche et pas beau", le 1er lapin qui fugua maintes fois, le lapinou numéro 2 qui trouve l'herbe plus verte ici qu'en face, il faut se rendre à l'évidence : il est des familles qui ne sont pas destinées à accueillir un animal domestique.

Les nuits se rafraichissent et le lapin-nain n'est pas réputé, loin s'en faut, pour sa rusticité... Il s'abrite sur ma terrasse, sous la haie libre, sous les voitures mais lorsque chuteront plus encore les températures, je ne souhaite pas le retrouver les 4 pattes en l'air sur mon gravier le matin en prenant ma voiture... D'autre part, nous saturons d'avoir à courser la bête, la maintenir bien serrée  (ça griffe fort ces bestiaux-là, et ça hurle aussi !) et faire les dizaines de mètres jusqu'à ces maitres les mains en sang ou presque ...pour le voir revenir la semaine suivante.

Alors voilà, je remets le destin de ce jeune lapereau de 4 mois entre tes mains : que fais-je ?
1/ le laisser batifoler dans mon jardin en féline compagnie, jusqu'à ce que.... ce que quoi ?
2/ le récupérer moi-même une N.ième fois et le remettre à ses jeunes (ou moins jeunes...) maitres, quitte à le retrouver encore chez moi peu après ?
3/ le récupérer et le garder pour moi. Mais là, l'ami, c'est  carrément du vol... Et le vol, C'EST MAL

A vous les studios...

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samedi, octobre 01, 2011

Mollement

 Salutation au soleil



Je me rends compte que défile le temps, que les jours s'enchainent, se suivent et ne se ressemblent pas. Pas eu le temps de parler de la suite des vacances familiales en Italie au pays des campeurs Nollandais que déjà s'est imposée à moi la routine de la rentrée et son apnée quotidienne.


Un peu inapproprié de parler de vacances alors même que j'ai l'impression de n'en avoir jamais eu.
Une grenouillette qui découvre qu'au CP il n' y a plus de jouets dans la classe et qu'on ne fait pas rire ses camarades en toute impunité pendant que la maitresse parle.

Fait pour ma part une rentrée mitigée, partagée entre le bonheur de retrouver les élèves et une certaine lassitude, voire une lassitude certaine... Lassitude toutefois vite estompée à l'annonce d'un emploi du temps partagé sur 2 établissements. J'aime le changement. Ainsi je me fais plaisir d'un coté avec mes SEGPA ("difficultés d'apprentissage graves et persistantes"), et de l'autre je découvre les élèves d'ULIS (Unité Localisée pour l'Inclusion Scolaire destinée aux élèves atteints de troubles et handicap en collèges et en lycéess). La perspective d'avoir, depuis des lustres,  à faire à des élèves sans difficultés avec qui les séquences roulent et se déroulent comme du papier millimétré ne m'enthousiasme plus guère. Là par contre je m'amuse à élaborer des stratégies, sous forme de "jeux" utilisant le corps et l'espace afin de familiariser avec les livres, le classement, l'utilisation du dictionnaire ou d'un index ces enfants en délicatesse avec l'écrit, la lecture et les apprentissages.

Mais il va me falloir songer à demander un poste fixe, avant que le Grand Manitou ne me fixe d'office là où je n'aurais pas demandé.

L'envie de plus en plus persistante de faire autre chose, de reprendre un Master (mais qui n'a rien à voir avec ma discipline) ... Finir mon mémoire d'enseignement spé, tout d'abords. Je suis sur la bonne voie.

La lassitude quotidienne avec mézados domestiques, leur coté bougon, égocentré et lymphatique ne m'amuse plus, je perds cette patience-là... Au bout de 3 ça use un peu, et quand le 4è commence à son tour, ça fait nettement moins rire...

Et puis l'envie d'ouvrir un autre blog, où j'y compilerais mes recettes cosméto-maison, parce que oui, ma vie c'est ça aussi et pas qu'un peu, madame.

Allez zou, promis, j'essaie de ne plus être silencieuse si longtemps mais là, j'ai eu du mal à me mettre dans le rythme de la rentrée, même si finalement je m'y plais. Il me faudrait 2, voire 3 vies... et je sais que je ne dispose pas d'autant de temps.



Et puis là, je procrastine, je tourne autour du pot mais il va falloir que je me mette à rédiger le court texte que je lirai à la sépulture de ma mémé lundi après-midi...

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