L'art est difficile...
Je me suis couchée hier soir en repensant au dernier billet de manman d’ados… qu’il est difficile… tellement difficile d’élever un adolescent au rang d’adulte, lui donner (contre son gré parfois…) les quelques menues bases qui lui permettront de trouver sa place dans notre monde… Je me suis couchée avec des pierres dans le ventre et le cœur dans un étau. Je me suis couchée alors que j’aurais préféré aller courir dehors et hurler à la lune pour évacuer ma colère et mon impuissance.
Je me suis couchée après une bouleversante altercation avec un ado en évidente souffrance, pétri de rage et de colère. Imaginez que vous avez devant vous un hérisson géant électrifié, qui irradie du 20 000 V tout autour de lui et qui crache des flammes à intervalles irréguliers. Qui se cogne à vous, qui se jette volontairement contre vous avec la force d’une division de panzers… Roseau, avec amour vous pliez… parfois à terre vous vous cognez le nez… puis vous vous relevez parce que vos tripes vous disent qu’il a besoin de vous solide, qu’il se heurte pour mieux tester votre résistance, pour savoir jusqu’où votre pont de singe est solide et fiable…. Savoir s’il peut en confiance avancer vers la rive de l’âge adulte…
Je me suis relevée hier soir en l’entendant pleurer bruyamment dans la salle de bain, caché dans le noir derrière la porte… j’ai embrassé son mètre 67 mais je n’ai pas pu éteindre sa douleur. Il a gardé les bras ostensiblement croisés sur sa poitrine, il est resté plié en deux. Il m’avait jeté sa rage au visage peu de temps auparavant , il avait déversé sur moi des flots de mots durs qui probablement ne m’étaient pas destinés. Mais c’est moi qui étais là, parce que je suis toujours là, parce que mon amour pour lui est inébranlable, parce qu’il sait que quoi qu’il ose me dire, il restera mon poussinou. Parce qu’il sait qu’il PEUT le faire sans risques majeurs.
Mais tout ça m’use, à la longue…Tous ces coups de bélier. J’ai sombré dans un sommeil englué de 01h à 02h15… puis plus rien. Bien réveillée. Avec des kilos de pierres aiguisées qui dansaient la java dans mon estomac.
Comateuse, j’ai pris à la route ce matin à 7h15. J’ai mis un CD dans la voiture, poussé le son jusqu’à saturation et j’ai roulé… j’ai laissé derrière moi l’aube aux doigts de rose illuminer la crête du Grand Arc. La toute première neige a poudré le sommet de la Vanoise et le givre cristallise chaque brin d’herbe. La voix poignante et étrange d’Antony and The Johnson dans le lecteur m’apaise un peu parce qu’avec lui je chante à tue-tête I am very happy, So please hit me, I am very very happy, So come on hurt me, I'll grow back like a starfish.
Qu’il est dur d’être parent d’ado(s)…qu’il est épuisant de traverser la tourmente, leurs tourments. Mais ce n’est qu’à posteriori que nous saurons si nos mots, nos gestes, nos faiblesses et nos injustices maladroites ont été bienfaisants… En attendant, on fait au moins pire et on sauve sa peau de parent.
Tant bien que mal. Souvent mal…
"Pour obtenir une vérité quelconque sur moi, il faut que je passe par l'autre" Sartre, l'existentialisme est un humanisme. C'est ainsi que se construit l'adolescent... il lui faut passer par/à travers ses parents...
Merci à Mme Troll/ Poussiiiin de cette parenthèse dans notre tourmente familiale… une trêve bienvenue de quelques heures.
Je me suis couchée après une bouleversante altercation avec un ado en évidente souffrance, pétri de rage et de colère. Imaginez que vous avez devant vous un hérisson géant électrifié, qui irradie du 20 000 V tout autour de lui et qui crache des flammes à intervalles irréguliers. Qui se cogne à vous, qui se jette volontairement contre vous avec la force d’une division de panzers… Roseau, avec amour vous pliez… parfois à terre vous vous cognez le nez… puis vous vous relevez parce que vos tripes vous disent qu’il a besoin de vous solide, qu’il se heurte pour mieux tester votre résistance, pour savoir jusqu’où votre pont de singe est solide et fiable…. Savoir s’il peut en confiance avancer vers la rive de l’âge adulte…
Je me suis relevée hier soir en l’entendant pleurer bruyamment dans la salle de bain, caché dans le noir derrière la porte… j’ai embrassé son mètre 67 mais je n’ai pas pu éteindre sa douleur. Il a gardé les bras ostensiblement croisés sur sa poitrine, il est resté plié en deux. Il m’avait jeté sa rage au visage peu de temps auparavant , il avait déversé sur moi des flots de mots durs qui probablement ne m’étaient pas destinés. Mais c’est moi qui étais là, parce que je suis toujours là, parce que mon amour pour lui est inébranlable, parce qu’il sait que quoi qu’il ose me dire, il restera mon poussinou. Parce qu’il sait qu’il PEUT le faire sans risques majeurs.
Mais tout ça m’use, à la longue…Tous ces coups de bélier. J’ai sombré dans un sommeil englué de 01h à 02h15… puis plus rien. Bien réveillée. Avec des kilos de pierres aiguisées qui dansaient la java dans mon estomac.
Comateuse, j’ai pris à la route ce matin à 7h15. J’ai mis un CD dans la voiture, poussé le son jusqu’à saturation et j’ai roulé… j’ai laissé derrière moi l’aube aux doigts de rose illuminer la crête du Grand Arc. La toute première neige a poudré le sommet de la Vanoise et le givre cristallise chaque brin d’herbe. La voix poignante et étrange d’Antony and The Johnson dans le lecteur m’apaise un peu parce qu’avec lui je chante à tue-tête I am very happy, So please hit me, I am very very happy, So come on hurt me, I'll grow back like a starfish.
Qu’il est dur d’être parent d’ado(s)…qu’il est épuisant de traverser la tourmente, leurs tourments. Mais ce n’est qu’à posteriori que nous saurons si nos mots, nos gestes, nos faiblesses et nos injustices maladroites ont été bienfaisants… En attendant, on fait au moins pire et on sauve sa peau de parent.
Tant bien que mal. Souvent mal…
"Pour obtenir une vérité quelconque sur moi, il faut que je passe par l'autre" Sartre, l'existentialisme est un humanisme. C'est ainsi que se construit l'adolescent... il lui faut passer par/à travers ses parents...
Merci à Mme Troll/ Poussiiiin de cette parenthèse dans notre tourmente familiale… une trêve bienvenue de quelques heures.
Libellés : L'aventure du quotidien, Mes poussins, vie de recompo
21 Comments:
Y a vraiment pas de quoi Nous avons été très heureux de vous recevoir dans notre Grotte !
Je ne peux que préssentir ce que tu vis actuellement vu que mon Troll n'a que 10 ans et même s'il est précoce et qu'il a déjà commencé sa crise il est encore jeune et n'ose pas encore se rebeller ouvertement contre l'Autorité Parentale.
En tous cas tu as tout a fait raison de dire que ces paroles ne t'étaient peut etre pas destinée. Mais l'adolescent est un petit animal curieux qui vide son sac avant et réfléchis après. Jusqu'au jour ou il se rend compte qu'il s'en est pris à la mauvaise personne pendant longtemps tout simplement parce que c'était celle qui était présente !!!
PS :"un hérisson géant électrifié, qui irradie du 20 000 V tout autour de lui et qui crache des flammes à intervalles irréguliers. Qui se cogne à vous, qui se jette volontairement contre vous avec la force d’une division de panzers…" ??? J'Veux pô qui grandiiiiiiiissent !!!!
* Ma'ame Poussiiiin, ben y va grandir quand même, ton Troll, et c'est tant mieux ! Mais au moins maintenant t'es prévenue...! OK, les colères d'Ainé ne me sont pas toutes destinées mais quand même, ce serait bien une fois ,une seule, qu'il ait ce courage d'adresser sa colère à KIDEDROI, bon sang d'bois !
Dodo tôt ce soir, à peine 1h de sommeil la nuit dernière, je zombi-ize trop, là ! J'y va...
cela me terrifie d'avance cette période d'adolescence... Tout les parents font le même constat : c'est difficile.
Mais je vois que tu as su lui transmettre le principal en le prenant dans tes bras : tu es là et tu l'aimes. N'est-ce pas le plus important ?
En tout cas, j'espère être capable de faire comme toi (dans quelques années), laisser de côté ma propre colère pour lui dire que je l'aime...
Bravo à toi !
Dis donc, on devrait se relayer sur la toile... un coup toi, un coup moi. Même combat, soeurette!
Perso, quand c'est aussi violent, je n'arrive pas à écrire après... j'ai besoin de recul. D'où mes fréquents silences...
On se serre les coudes, épaule contre épaule, et on tient le coup?
Je t'embrasse fort.
Chapeau Madame...
Injustice que de prendre ce qui ne nous est pas dû !...
Mais je crois que cet appel, tout violent qu'il soit, s'adresse à la personne qui est susceptible de mieux le comprendre et de mieux l'aider.
Oh la la ça peut devenir comme ça un petit garçon adorable?
Merci pour le hérisson électrifié. C'est vraiment l'image.
Mon révolté actuel a 10 ans. C'est le seul domaine dans lequel il fait preuve de précocité. Il fait aussi preuve de beaucoup de générosité. Il est passionné et totalement hystérique. Il hurle, tempête, cogne un peu les murs et les meubles, envoie des mots grossiers, violents, annonce qu'il veut mourir et qu'on sera débarassé de lui vu qu'on ne l'aime pas, le prend pour une merde et qu'il n'est qu'une merde, puis se terre sous sa couverture en pleurant.
Après, comme il est encore petit, il demande un calin ou une histoire.
J'ai connu beaucoup d'ados qui allaient de vraiment très mal à au delà de très mal(mon frère et beaucoup de ses copains), les enfants de ma meilleure amie, un neveu, quelques copains de mes aînés.
Des ados qui s'éteignent, se renferment, se réfugient dans l'alcool, la drogue ou la violence.
Alors, je me trompe peut-être, mais je crois qu'un ado qui parle à ses parents (même en hurlant) et qui se heurte à eux n'est pas un ado qui va vraiment mal.
C'est comme une tempête à traverser avec de très brèves acalmies et d'où l'on sort épuisé, vidé. Le temps ramène le calme et la sérénité mais je n'y retournerai pour rien au monde. La vie avec ces écorchés vifs est si difficile.
J'avais de la lecture en retard..C'est absurde de dire que je me suis régalée mais j'aime tellement ton style. J'ai une ado (15)et 2 "ado-naissant" (9 et 11 ans)et s'il est vrai que des ados dorment beaucoup, mon sommeil est inversement proportionnel aux leurs...Bon c'est sûr que si en plus le bibou de 2 ans s'y met...Moi aussi la note de M'ados m'a fait cogiter. Je suis parfois effrayée devant l'ampleur de notre tâche. Mais l'amour maternel fait bien des "miracles"!!
Ca fait mal, notre coeur de maman ne voudrait qu'amour et harmonie et non ...
Et puis comment les aider ?
J'ai peur, j'ai une Crapule déjà passablement difficile qui crie, tempête et hurle à l'injustice ... je sens que ça sera terrible !!!
Courage à toi et accorde toi un petit break histoire de te ressourcer.
Ca fait peur pour l'avenir de lire ça. Surtout quand on contemple le caractère bien affirmé de sa progéniture.
Un jour, il le dira à KIDEDROI tu verras. mais quand il sera adulte, sans doute.
Bon courage à toi...
Ces situations "normales" sont difficiles à vivre même si on sait que ça va passer, terrible quand la situation d'adolescent(e) se prolonge au-delà de la norme....
Qu'il est dur de lire ses maux et les tiens dans tes mots. Qu'il est dur de se sentir impuissante à vous aider. (Et qu'il est dur de se dire que bientôt on va passer par là).
Je suis admirative de la façon dont tu gardes le cap de ton amour pour lui. Tu es dans le juste et juste une mère, la sienne, la bonne.
Gros câlins virtuels à vous deux.
Ma belle :
je l'ai vécu, et je le vis encore, même si c'est un peu moins vif.
J'ai appris avec le temps, mais pas seule, guidée et conseillée, que nous devions leur dire au moment adéquat, quand le calme est revenu,
que nous sommes certes leurs parents, là pour leur apprendre tout ce que l'on peut, mais que nous ne sommes nous aussi que des êtres humains et que nous ne savons pas tout, et ne POUVONS PAS TOUT GERER !
Leur faire passer ce message, les déculpabilise de leur sentiment de faute, même s'ils ne le montrent pas, et aide au dialogue, à une construction à deux.
Bref, faire tomber notre masque, les aide à en faire autant.
Et on avance mieux ensemble.
Et surtout surtout , dis toi que tu es un être humain, et que tu ne peux pas tout faire.
Moi aussi, il m'est arrivé de me retrouver au sol en miettes, écroulée dans les larmes. Comme eux.
Il faut laisser passer la tempête, et faire place plus tard au dialogue entre quatre yeux.
ça recommencera je sais que j'y aurai encore droit.
Mais on se relève, et eux aussi, et à deux on avance, et ça soude.
gros bisous
* NatduVenez,toutes les traversées ne se ressemblent pas... il y en a de plus violentes que d'autres. Après tout, nos propres parents ont bien survécu aux nôtres...!
* Manman d'ados... l'inverse chez moi, faut que j'évacue sinon ça me mine, me bouffe au sens propre... heureusement qu'il y a des périodes de rémission pour qu'on se reconstruise un peu !
* Maky, oui, c'est ce que je me dis, il s'adresse à qui peut le comprendre et l'aider... je me le répète en boucle dans ces moments-là... ça aide un peu.
* BricolGirl, oh que oui, un adorable poussinou ça devient ça... mais ça n'est que temporaire... il parait !
* Marie-Helène, bienvenue ici et merci pour ça :"mais je crois qu'un ado qui parle à ses parents (même en hurlant) et qui se heurte à eux n'est pas un ado qui va vraiment mal." Reviens quand tu veux !
* Phélycitée, "écorchés vifs".. dire qu'on voulait les protéger de tout, du plus possible et qu'on est à peine capable de les aider à marcher...
* Jeolianne, une consoeur d'insomnies ! tu la traverses comment, l'adolescence de la grande ? J'ai survécu à celle de ma belle-fille (pas totalement achvée-son adolescence, pas ma belle-fille, je veux dire !!) et j'en garde des séquelles (une certaine paranoïa) qui ne me rend pas toute fraiche pour assurer les crises des suivants... l'ampleur de la tâche, c'est ça... être aussi "frais et dispo" pour le dernier que pour le 1er...
* Mlle Maupin... je ne peux que compatir à ce qui t'attend... mais t'inquiète pas, on sera là pour te prouver qu'on y survit :-) Mon break c'est ce WE, le "1 WE sur 2" sans eux !
* Soeur Anne, quand on prend la mer on sait qu'on peu y rencontrer une forte houle, même si au port la mer semble calme. On met les cirés et on affronte le grain, on s'accroche aux cordages et ça passe, parfois la tempête s'éloigne...
* Tanette, je pense à toi/vous souvent...
* Kamaïa, j'ai ingugité pendant des années Montessori, Alexander S. Neill, Bettelheim, Freinet... peut être qu'il en reste qq chose, que ça a été digéré et intégré à mon rôle de mère. Peut être que je ne suis même pas dans la bonne direction, dans celle qui conviendrait à mes poussins... je ne sais pas, je fais à l'instinct...
* Zaboo, ça ne me rassure pas de savoir que ça perdure encore des années, comme la queue de la comète... dans 10 ans j'attaque l'entrée dans la pré-adolescence de mon lapin... j'aurais plus de 50 ans... et une énergie plutôt vascillante suite aux chocs successifs de ses prédécesseurs... un bébé à 40 ans je me demande si c'était une si bonne idée que ça, finalement..! Pire que la retraite à rallonges, là j'en prends jusqu'à 70 ans tout compris..! AAAAAAAARGH !!!
Je te fais des bises, juste, et je t'envoie toute mon amitié
Je sais bien bien qu'il va grandir mon Troll et à peine aurai-je passé la crise du grand que les Trollettes vont débarquer toutes les deux en même temps avec leurs gros sabots !!!
Tout ce que j'éspère c'est que j'en aurai au moins un sur les trois qui me ressemblera et qui ne fera pas de crise (perso j'en ai pas fait !!!)
Pour Lapin ne te stresse pas d'avance et quant à l'age pour avoir des enfants je crois qu'il n'y en a pas de bon.
Courage et gros bisous à toi et toute ta p'tite/grande famille
qu'il est beau ce moment malgré tout. je n'ai pas d'ado..., sans doute pour éviter ces moments. je ne sais.
Quant à Anthony je partage !
* Lili, j'aime avoir de tes nouvelles, ça me rassure... tu vas bien ? Bises à toi aussi...
* Ma Troll, avec un peu de chance tes Trollettes se relaieront pas la crise..! ou n'en feront pas du tout, tu as raison... si ça se trouve. Tu n'en as pas fait toi de crise ? ben dis donc, tu frôles la perfection !
* Dam, il me semblait bien que nous avions des goûts musicaux communs... Je peux vous prêter des ados si vous voulez voir ce que ça fait... c'est un grand moment de remise en question (et de solitude, aussi !!)
J'étais seule ma belle, pas de doux avec moi.............
Et je le suis toujours.
Il y avait du positif dans mon com, du beau, n'en retiens que ça.
Pour la retraite à je ne sais quel âge, nous sommes deux....argggggg
bisous
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