jeudi, juin 09, 2011

Mère

ça craint... Vous savez quoi ? Je culpabilise... et moi, la culpabilité, ça me coupe tout... je culpabilise de ne pas mettre un bon coup de collier à mes lectures psycho pour mon mémoire... Je culpabilise et ça me bloque ; ça me bloque dans l'avancée de mon tricot (qui s'avère être le boulet de l'année 2011... Après le boulet de l'année 2010 encore en chantier) ; ça me bloque dans l'écriture ; ça me bloque dans la lecture sereine et décontractée de tous vos blogs. Comment je gère ma culpabilité ? En me goinfrant tous les soirs de nougat de Montélimar (en provenance directe) acheté en blocs de 1 kilo et dans plusieurs versions. Je gère en faisant une fixation sur les chaussures à talons (là, vous avez le droit de dire que je débloque complet... J'en achète un peu - je suis une faible- mais je résiste quand même beaucoup -je sais être forte-).

Promis, cet été je dévore d'une traite et en apné ma merveilleuse pile à lire, au dessus de laquelle trône Enseigner en EGPA : adolescents en difficultés scolaires graves et durables, ex-aequo avec Les intelligences multiples. Pour la suite du menu je n'ai que l'embarras du choix... entre Psychologie des apprentissages scolaires ou Lecture et dyslexie : approche cognitive.  Et d'autres. Je réitère ma requête faite il y a quelques mois et qui n'a eu aucun écho, :  si certains ont envie de me faire des petites fiches de lecture, n'hésitez surtout pas, hein, je vous fournis le livre !


Voilà les nouvelles. Entre autres. Celles qui m'occupent le plus l'esprit, à défaut d'occuper mes nuits (mes journées sont occupées à autre chose, mon vrai boulot du moment, par exemple) Bref bref bref. Bientôt les vacances !

En rentrant ce soir, sur la route je pensais à mes fils (c'est fou ce qu'on pense en conduisant...) et je me faisais de contradictoires réflexions sur mes attentes de mère.

Je ne voudrais pas qu'ils passent leur temps dehors, offerts aux mauvaises rencontres, dans les champs, dans les bois, dans les villes
Je ne voudrais pas qu'ils passent leur temps collés devant leur écran,  protées modernes enfermés dans la pénombre de leur chambre, des heures à jouer en ligne
Je n'aime pas quand ils sont loin de moi, ailleurs, sans moi
Je m'inquiète quand ils semblent avoir trop besoin de moi, au quotidien, pour gérer les rendez-vous et les paires de chaussettes
Je voudrais qu'ils soient capables de prendre leur envol d'adulte, sans heurts et sans à-coups
Je voudrais les garder près de moi encore longtemps, mes poussinous tous chauds
J'aime qu'ils aient une vie sociale riche et satisfaisante,
J'aime qu'ils aient des amis, qu'ils soient aimés et entourés
J'aime qu'ils aient de la répartie, qu'ils sachent faire la part des choses
J'aime qu'ils aient le sens de la palabre, de la discussion étayée, 
Je n'aime pas quand leur entrainement à la répartie se fait contre moi,
Je n'aime pas qu'ils discutaillent et négocient tout tout le temps avec moi
J'aime qu'ils sachent ce qu'ils veulent dans la vie et qu'ils ne se fient pas aveuglément au dernier qui a parlé
J'aime l'idée que lorsqu'ils seront adultes, je pourrais continuer de les voir lorsque le manque d'eux se fera trop sentir
J'aime l'idée que chacun d'entre eux ait un projet d'avenir et professionnel qui l'entraine au bout du monde,
J'aime qu'ils aient envie d'aider les autres et changer le monde
J'aime leur indépendance, leur volonté de se tester pour aller plus loin
Je n'aime pas qu'ils trouvent la vie que je leur offre trop rigide et codifiée
Je n'aime pas qu'ils se cognent trop souvent  à mon goût aux limites que je leur impose
Je n'aime pas l'idée qu'ils ne puissent pas s'insérer dans le monde en marche
J'aime l'idée qu'ils soient aujourd'hui emplis d'énergie et d'idéaux
J'aime qu'ils soient ce qu'ils sont, et non pas ce que je voudrais qu'ils soient.
J'aime finalement qu'ils testent ici ce qu'ils seront demain.
La famille est un terrain d'experimentations, un champ d'essais
La famille n'est pas un camp de redressement, une usine à clones,
La famille est le lieu où le Ying et le Yang s'affrontent,
se domptent, se maîtrisent.
J'aime me dire qu'ils seront bientôt prêts à être lâchés, que le plus gros est fait, et pas trop mal fait,
Je n'aime pas me dire qu'ils devront affronter la vie tous seuls.

Les gosses, moi je vous le dis, c'est rien que du bonheur. Et zéro angoisse(s) !

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16 Comments:

Anonymous Babs'girl said...

.....je culpabilise de ne pas mettre un bon coup de collier à [mes cours] pour [mon concours]... Je culpabilise et ça me bloque ; ça me bloque dans l'avancée de tout et de rien ... ......
Merci, j'ai l'impression d'en être au même point mais toi tu sais mettre des mots sur cette culpabilité de mère qui un jour ou l'autre nous attrape sournoisement et puis plus rien n'avance comme si on avait peur d'avancer et de lacher nos pious pious. Mais en se posant touts ces questions, est ce qu'on avance pas un peu quand même, allez courage, je file lire un chapitre d'histoire, toi aussi ?

9/6/11 23:05  
Blogger Lapunaise said...

Envoie moi le bouquin sur la dyslexie... je te fais une fiche

Et aussi Les intelligences multiples tiens...

Psychologie des apprentissages scolaires, ça me titille pas mal...

Bon, t'envoies ce que tu veux sauf Enseigner en EGPA, ça non vraiment ça ne me botte pas.

Pour les enfants, hen, euh, pareil :-)

10/6/11 06:50  
Blogger Laurence said...

Non pas angoissante du tout la vie de mère....c'est vrai ça!!!!
Et oui, les bouquins de psycho, c'est moi bien qu'un intervenant palpitant mais ce n'est pas en les faisant lire à d'autres que tu les intégreras tes bouquins!! Certains sont certes moins palpitants qu'un polar mais la découverte des théories, si elles sont écrites avec pédagogie peut être motivante. Très bon courage à toi donc, je retourne à mes lectures didactiques elles aussi. On n'arrête pas d'apprendre.

10/6/11 09:48  
Blogger FD-Labaroline said...

* Bab's girl, oui, voilà, on va se motiver mutuellement... Tu en es où, de ta prépa au concours ? C'est bientôt, là, tu sais...quelques mois c'est vite passé... Allez, au boulot !

* Lapunaise, merci de ton aide, après faudrait brancher ton cerveau sur le mien pour transférer les données, ça serait vraiment l'idéal ! J'en ai besoin pour étayer ma pratique pour le mémoire pro, du coup va falloir que je m'y colle toute seule I'm afraid. Merci de la proposition mais je peux te les passer pour ta culture perso après si tu le souhaites. Les intelligences multiples c'est le mieux, le plus accessible, il se lit comme un roman (ou presque)

* Laurence,disons qu'en tant que parents on se met du stress tous seul ! Oui, les intervenants sont passionnants, vraiment, mais ça ne suffit hélas pas et mon cerveau trop fatigué actuellement pour être receptif à ces lectures denses. Je sens que ça va faire partie de mes livres de l'été les pieds dans l'eau et le stabilo à la main. Cela dit, ça me plait vraiment beaucoup mais concilier ça avec vie pro à temps plein, vie de famille multiple... j'en vois les limites :-(

10/6/11 10:28  
Blogger Unknown said...

Zero angoisse? T'as fume quoi avant d'ecrire ta note dis? Je suis preneuse...

Pour tes bouquins, good luck...

Pour les shoes, y a plus ta taille on t'as dit -p

10/6/11 11:35  
Anonymous Myosotis said...

Ouhla, ce billet résonne chez moi comme un écho :-)

10/6/11 21:31  
Blogger Valérie de Haute Savoie said...

Oui aucune angoisse tout comme toi.... Nonnnnnnnnnnnn j'rigole :o)
Je maîtrise mes angoisses et m'interdit d'en faire part à mes enfants. Ne pas les culpabiliser avec cela, c'est mon grand défi constant, mais les enfants c'est vrai que ce n'est que du bonheur, même si parfois ce bonheur, je me tue à le dire et redire à mes collègues persuadées que lorsque leurs enfants seront plus âgés, elles n'auront plus de plaisir ne pouvant plus materner. Je travaille avec de toutes jeunes femmes :o)

11/6/11 06:13  
Blogger FD-Labaroline said...

* Kaki, zéro angoisse c'est de l'humouuuuur of course :-) Pour les shoes, euh...je me suis consolée/vengée sur une autre paire... Je suis sûre que tu me comprends !

* Myosotis, toutes dans le grand et même bateau !Tu crois qu'on est apaisées, un jour ?

* Valerie, j'envie ta sérénité et ta capacité à ne pas transmettre tes angoisses... les années de yoga pour acquérir la zénitude me permettent juste de garder la tête hors de l'eau en cas de gros grain...

11/6/11 08:54  
Anonymous Soeur Anne said...

Je crois bien que nous sommes nées avec le gène de la culpabilisation, ahem...

Alors, pas question pour les livres, sinon je te passe "Pour une comptabilité analytique efficiente" rapport en 112 pages.

Ceci dit, la thérapie par les chaussures, c'est pas si mal...

11/6/11 09:04  
Anonymous co de contes said...

je te suis sur les chaussures..
et sur le zéro angoisse aussi...bien sur ;-))))
pour les bouquins ,bon courage..je vais m'y coller aussi..plus dans le management et la gestion de taches pour moi...
bon week-end!

11/6/11 11:36  
Blogger Anne said...

Tu décris si bien la difficulté d'élever des enfants...
J'ai moi aussi depuis peu une passion pour les talons! C'est grave docteur?

11/6/11 17:51  
Blogger Anne said...

Je passe mon tour pour les bouquins.. J'ai mis trois semaines à potasser pour un entretien dont je suis sortie déçue!!!

11/6/11 17:53  
Blogger ms said...

Pffft, comment t'es rentré dans ma tête ? Le pire, c'est que je me demande si on arrête de s'angoisser/culpabiliser un jour !

12/6/11 13:24  
Anonymous Anonyme said...

Hum, je vois bien le topo, je nage dedans... et je n'en ai qu'une !
Bisous,
Man

12/6/11 20:09  
Blogger *isadora* said...

j'aime te lire... et pour y être passée, c'est normal, cette phase, tes pensées s'ordonnent sans toi.
et quand c'est fini, pouf, ton tricot avance tout seul ;-)

et j'aime lire tes pensées de mère, aussi.

13/6/11 17:31  
Anonymous Cocotine said...

Quelle bonne idée j'ai eue de passer chez toi ce soir. On y rigole toujours autant ! Bon week-end.

18/6/11 22:03  

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