dimanche, mars 18, 2007

Sans titre...

Je réalise que ça fait longtemps que je n'ai pas posté de billet. Pourtant, les idées ne manquent pas, des drôles, des moins drôles sans pour autant être graves, de grandes histoires et des historiettes du quotidien. Mais voilà... je suis à nouveau atteinte du syndrome de la mère de famille... malgré ma vigilance, syndrome de celle qui arrive en fond de réserve d'énergie et de bonne humeur.


Il n'y a pas eu d'hiver, l'automne a étendu ses jours de pluie jusqu'au printemps, mon horloge biologique en est chamboulée, comme jet-laggée. Avec l'explosion des forsythia et des cognassiers du Japon, la vie se réinstalle. Je ne m'en réjouis même pas. Et les remontées des sèves botaniques équivalent aux montées de testostérone chez l'adolescentulus communis, dont je possède trois spécimens mâles dans leur version domesticus (plus un jeune en cours de mutation...) L'adolescentulus communis, contrairement à l'adorable chose qu'il fut à une étape antérieure de son développement, est tout sauf calme, serein, obéissant et de bonne foi. Il est en outre doté d'un sens de la justice aussi aigu que très personnel, et versatile. Bref, son élevage est délicat et requiert au quotidien une énergie loin de toute image d'Epinal, au-delà de la capacité de renouvellement de l'énergie parentale. Et c'est bien là dessus que compte l'adolescentulus pour parfaire sa fulgurante croissance. Il saute d'une humeur peu agréable à l'autre, vampirise, jusqu'à l'usure, son hôte. Donc moi, pour le cas qui nous concerne. Avec une fréquente tendance au braiment et à la gesticulation désordonnée, comme pour effrayer l'adversaire. Votre dévouée en est toute usée, lasse, fatiguée. Fatiguée de courir le matin, fatiguée de battre le rappel dès potron-minet, fatiguée de courir après des bus, après des sonneries de début de cours, fatiguée de se muer tour à tour en chien de berger, en Mary Poppins sans les superpouvoirs, en garde-chiourme, en bonnàtoufaire, en chauffeur, en serveur externe de sauvegarde de données d'autrui... de justifier devant un jury à la dent dure la moindre de ses décisions.

Mais parfois, il arrive que la Mater Familias qui officie également à l'extérieur de son doux foyer puisse trouver, sur son lieu de travail, en plus de beurre dans les épinards familiaux, réconfort, calme et sérénité afin de recharger un peu ses piles de lapin-tambour. Las ! Dès qu'il sort du nid, l'adolescentulus domesticus se déplace en meute, ravageuse, sourde mais non point muette, loin s'en faut. Il devient alors adolescentulus selvaticus et son élevage s'en trouve d'autant moins aisé. Une fois délestée à 8h du matin de mes exemplaires de domesticus, je prends en charge une horde de selvaticus. En fin de mutation, certes, mais rodés au maniement du bélier et dotés d'une patience d'évadé d'Alcatraz.

Peu de temps calme, donc. Peu de temps sans «donner», sans être dans la représentation, dans l'ouverture à l'autre, dans l'effort souvent.


Et quand c'est trop, quand tout ça devient lourd, pesant, quand je n'y prends plus de plaisir, je deviens autiste pour me préserver. Je ne parle plus. Ou alors le minimum, pour entretenir le lien vital à l'autre. Je ne dis plus tout ce que j'ai à dire. Je retiens les mots, les émotions, les colères, les sentiments, les sourires. J'en fais des angines, de toutes ces choses qui me restent coincées en gorge. J'en fais des trous dans mes nuits noires. Des nuits longues comme des jours sans pain. Le vice du cercle.

Je viens chez vous, souvent, je lis. Je reviens et je relis. Mais je commente peu. Je n'ai pas plus envie d'écrire que de parler, dans ces moments-là. Juste besoin , envie, de me poser/pauser. D'arrêter les courses, la course, les «obligations» diverses et nécessaires, juste envie de ne plus être là où l'on m'attend. Mais plutôt là où JE m'attends moi-même.

J'ai une superbe vie à portée de main, sous le coude, un amoureux qui m'ouvre ses bras doux et chauds et que j'aime à en perdre le souffle, des enfants qui, ma foi, ne sont ni des délinquants, ni des voleurs ni des violents, juste une horde jeunes cerfs qui combattent pour le passage à l'âge adulte, le bruit des bois est impressionnant mais ils n'en meurent pas ; un boulot qui treize ans plus tard m'intéresse toujours, avec des adolescentulus qui me font encore bien souvent rire... Juste qu'en ce moment je pédale moins vite ...

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13 Comments:

Blogger tirui said...

oh la la ça fait un peu peur (et rire en même temps, heureusement) pour les parents de bientot adolescentulus.
Peut-être qu'il te manque quelques vitamines, magnésium, ou autres éléments essentiels aux corps sur-éprouvés des parents-enseignants ?

18/3/07 20:16  
Anonymous Anonyme said...

Ben dis donc !!!

Alors si tu veux souffler un peu sache que la porte de La grotte est toujours ouverte, que la bouilloire est toujour prête et qu'un gateau n'est jamais bien loin !!

Remets toi bien vite

Bises

18/3/07 22:02  
Anonymous Anonyme said...

Pense aux cerises qui seront bientôt là, et pense aux charmants adultes qu'ils vont devenir, enfin je te le souhaite!

19/3/07 07:26  
Anonymous Anonyme said...

Je t'ai lue avec attention, et je t'ai vraiment comprise.....
Tu as besoin de silence, tu sais comme si on pouvait tout arrêter, sauf toi.
Une île au soleil, un coin de verdure, sans des ados.
C'est usant un ado, j'ai vécu ça trois fois, et en plus le travail qui est fatiguant arrive à nous en protéger.
Tu n'as personne pour les garder, et partir à la campagne, ne serait-ce que le temps d'un week end, sans enfant?
Ou alors une petite semaine d'arrêt, lorsqu'ils sont au collège ou à l'école, la maison vide pour toi.
Il te faut une pause , mais seule.
Je t'embrasse,
Prends soin de toi.

19/3/07 10:39  
Anonymous Anonyme said...

Je me reconnais beaucoup dans ce que tu écris aujourd'hui et moi aussi, à l'orée du printemps, il me prend des envies d'hibernation. Pour les mêmes raisons... Enfin pas d'adolescentus, juste la version prédédente en mode survolté et en trois exemplaires.
Bon courage et plein de bises réconfortantes. Recharge tes batteries de "lapin-tambour" et reviens vite.

19/3/07 11:39  
Anonymous Anonyme said...

Pas d'adolescents...mais je comprends très bien ton besoin de "faire une pause"... Pas envie de parler, pas envie de bouger...
Est-ce envisageable pour toi de passer, un week-end, ou alors juste une journée, seule. Sans personne. Sans rien dire.
Ca fait un bien...
Bon courage et gros bisous, en tout cas...

19/3/07 12:00  
Blogger FD-Labaroline said...

Merci, et vos commentaires chaleureux et compréhensifs me font penser à qq chose... dans 2 semaines j'ai 43 ans... et je me demande si je ne vais pas m'offrir à moi toute seule cette journée, une journée entière à me vautrer dans l'eau chaude d'un centre de thalasso pas loin de chez moi... je me demande...
(kamaïa, ravie de te retrouver ici ! )

19/3/07 12:00  
Anonymous Anonyme said...

Ah oui, c'est une excellente idée.
Mes enfants m'ont offert ça pour mes 50 ans.
Une après-midi entière de bichonnage dans un centre de mieux être.
C'était fabuleux !

19/3/07 12:35  
Anonymous Anonyme said...

Saute sur l'occasion FD, tu as un besoin criant de ressentrage égocentrique (sans aucune connotation négative). Prends soin de toi, bichonne toi, ...

Les enfants, et les ados !! sont de véritable vampires d'énergie !

19/3/07 12:56  
Anonymous Anonyme said...

Fonce ! Si tu ne t'occupes pas de toi ce ne sont pas les autres qui le feront !!!

19/3/07 19:24  
Blogger Bellzouzou said...

juste pour te dire combien je comprends ce que tu dis.

19/3/07 21:00  
Blogger FD-Labaroline said...

* Zaboo, je fais ça tous les deux ans, à peu près. Là ça va faire 2 ans, justement , et je crois que mon corps réclame :-)

* Mlle Maupin, je sauterais bien encore plus haut si je n'étais tenu par un peu de culpabilité... encore... Des vampires d'énergies, mais ils pensent que nous n'en faisons jamais assez !

* La Troll, tu as raison ,mille fois... c'est sûr pour l'instant c'est pas eux qui vont compatir à ma fatigue, c'est clair !

* Bellzouzou, le coup de mou du printemps, et je vais attaquer magnesium par la face nord, ça ira peut être aussi un peu mieux...

19/3/07 21:31  
Anonymous Anonyme said...

je comprends tout ce que tu dis...because je l'ai vécu avec mon aîné ki a aujourd'hui 25 ans...là maintenat G un peu de répit...un tt petit peu car ma fille entre dans la pré...adolescence...et si chez les garçons c grâââtiné, chez les filles ça m'a l'air êêêpicé....alors ???? ben j'me dis que C mon chemin de vie, mon destin enfin un truc qui m'aide à vivre, à foncer dans le tas tête baissée sans trop me poser de questions...et puis kan les fôves sont couchés, je reprends possession de mon territoire....

20/3/07 18:11  

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