mardi, octobre 17, 2006

Comment ça marche ?

Il y a des choses comme ça dont on se dit que ça doit être pratique d’en posséder soi-même, que ça doit simplifier le quotidien d’une formidable façon, que ça doit même vous rendre la vie aisée et lumineuse… Et puis un jour on découvre qu’on en avait un chez nous sans le savoir… que le machin dans lequel on s’empêtre depuis un bon bout de temps, c’est ça… Ah. Alors comment s’en sert-on, finalement ? De quelle façon le prend-on pour ne pas l’abîmer (parce que c’est très fragile, et on l’ignorait…). De quoi je parle ?
J'ai un EIP chez moi. Enfant-Intellectuellement-Précoce. Et honnêtement , je n’y suis pas pour grand-chose, l’éducation qu’il reçoit non plus d’ailleurs, et à part chez lui, développer une paresse certaine, il n’en fait à 13 ans aucun glorieux usage.


Comme tous les aînés, il a essuyé les plâtres de notre parentalité toute neuve ; un bébé très curieux, petit dormeur, avec déjà un caractère comment dire, plutôt bien trempé ; qui a vite fait comprendre à sa mère que le bras de fer et l’usage de la force ou de l’autorité n’avait pas lieu d’être avec lui. Alors j’ai changé mon fusil d’épaule rapidement , la vie, il l’apprendrait par l’expérience directe, avec moi à ses cotés toujours, filet de sécurité plutôt que mousqueton et corde. J’ai dû , de fait, apprendre à refreiner mes angoisses de mère (ooooooooups, mondieumondieumondieu il va tomber ! Oups, tombé, même pas mal.) Le conduire maintes fois aux urgences de divers hôpitaux et le regarder se faire recoudre, dès l’âge de 18 mois. M’évanouir alors que lui restait stoïque, à peine anesthésié. Ne même plus être surprise par les coups de téléphone de l’école sur mon lieu de travail
- Madame, c’est à propos de votre fils… il a fait une chute.
- Oui, laissez-moi deviner lequel…bon, ben, j’arrive.

J’ai appris à avoir en permanence dans mon sac une vraie pharmacie. Aîné piquait des colères, faisait parfois de très mauvaises blagues comme à 2 an ½ , sur un parking de supermarché, alors que j’essayais de le faire monter dans la voiture, hurler « au secouououours !!!! » comme un affolé. Je vous laisse imaginer l'imbroglio... prouver que JE suis bien la mère, si si je vous jure.
Aîné épuisant, toujours en demande, tout en questions , tout en expérimentations personnelles diverses, de façon autonome et de sa propre décision. Ni Dieu ni maître. Aîné et la non reconnaissance de l’autorité, le refus de l’arbitraire et du non-expliqué de façon satisfaisante. Aîné qui pousse jusqu’au bout, pour voir si les piquets des limites maternelles sont bien plantés. De piquets paternels il n’y en a jamais eu, le papa-copain, c’est plus gratifiant et plus facile au quotidien. N’en pouvant plus, lorsqu’il a eu trois ans je l’ai emmené chez un pédopsy, « au secours, il ne tient pas en place , il n’en fait qu’à sa tête qu’il a de bois, c’est usant . Jenpeuxplus-jenpeuxplus ! ». La dame l’a regardé jouer, m’a écouté parler d’un débit saccadé de mère à bout de nerfs et au bord de la crise de nerf, puis m’a suggéré de prendre du repos, que cet enfant était tout ce qu’il y avait de plus vif et intéressé.

J’ai pris une claque, mes envie de six enfants se sont effondrées, alors c’est donc ça un enfant en vrai ? ils seront tous comme lui les suivants ?!
Avec sa gnack et sa détermination inébranlable, il avait appris à lire tout seul en moyenne section de maternelle. Il posait des questions en regardant les lettres, « cékoiçaaaaa ? » « et celle là cé koiiiiii ? » « et là c’est écrit koiiii ? » Et sans avertir personne, sans rien dire, il avait appris à décomposer les mots, à associer les syllabes qu’il reconnaissait pour lire le mot complet, qu’il déchiffrait à voix haute tout seul dans son coin. Et puis à l’école,il intégrait les consignes de la maîtresse d’une oreille distraite, dessinait pendant ce temps , regardait dehors ou chahutait ses camarades ; puis il faisait ses petits exercices en moins de deux et s’en allait faire le tour des tables. Pour aider ces camarades, le gentil petit ? Que nenni… « ah, t’es trop nul t’as fait faux ! » « n’importe quoi, c’est même pas comme ça qu’on fait les « ponts », t’as débordé t’as tout raté ». En grande section, la maîtresse m’a convoquée (en vrai , elle NOUS a convoqué son père et moi mais lui n’était que peu intéressé, ou alors de très loin…) Elle a suggéré le faire passer en CP, trop pressé qu'il était d’apprendre à lire couramment, trop pressé pour tout… toujours.

Et il l’est encore aujourd’hui, à courir après Dieu sait quoi, avec frénésie et compulsion, avec avidité et de façon très superficielle semble-t-il au commun des mortels. Non, il n'ira pas tout de suite au CP, il est de la fin de l’année, toujours le plus jeune de sa classe, d’une immaturité affective telle qu’il n’aurait pas été à l’aise avec des enfants plus âgés. Paradoxalement. Mauvaise mère, je l’empêchais de s’épanouir en sautant une classe. Nous en avons entendu des remarques, comme si j’avais refusé le gros lot du Loto, là, en plus, je refusais d’offrir à mon fils les clés de la réussite ! On lui ouvrait le Saint Graal et… non, merci ! Incompréhensible ! Soeuranne dit ça très bien et ça me rassure, je ne suis pas la seule à avoir refusé les sirènes de la gloire pour mes enfants. On m'a même reproché d'être jalouse de mon propre fils ! Tout de même, avant de refuser, j’avais pris des avis, qui m’avaient confortée. Le nourrir intellectuellement à domicile, ailleurs, partout, tout le temps.

Alors, la première des formidables enseignantes qui l’ont «subi» s’est mise à préparer un programme spécialement pour lui, en parallèle de sa classe habituelle. Je me doutais bien d’un truc, cet enfant qui posait des questions de grand, qui n’avait de cesse de mettre l’adulte en flagrant délit d’ignorance, qui demande encore aujourd'hui d’aller jusqu’au bout des réponses qu’on lui offre. J’ai appris grâce à lui pourquoi la mer est salée (ah ouais, hein, sacrée colle !) et pourquoi on appelle une table Table et pas Chaise ou n’importe quoi d’autre (partir dans l’étymologie avec un gamin de 4 ans c’est pas simple !).

Lorsqu’il est entré au CP ça a été la cata. Il découvrait une nouvelle école , une nouvelle région, il intégrait un groupe d’enfants soudés depuis la Petite Section et il était l’intrus. Il passait ses récrés à accepter d’être la tête de turc, plutôt se mettre en boule et se faire rouer de coups par les autres que rester tout seul… ne pas se défendre… et ne plus répondre en classe pour éviter les quolibets à chaque fois qu’il ouvrait la bouche. Alors il n’a plus rien dit en classe. Et plus rien fait non plus. Un enfant amorphe. Tout mou, sur lequel les choses glissent… Alerte, conseil avec l’enseignant, la psy scolaire, orthophoniste. Test. Bilan. Verdict. On aurait dû sauter de joie, le superbe cadeau de la vie. Son père était fier, c’était sa belle revanche personnelle sur l’Ecole. J’ai soupiré longuement, et j’ai pensé « C’est donc bien ça…va falloir faire avec».

Et le temps apprend qu’on fait avec « tout seul ». J’ai ingurgité les ouvrages concernés, jusqu’à la nausée. J’ai surfé sur les sites, visité frénétiquement les forums, rencontré d’autres parents par le biais d’associations… n'y ai pas trouvé notre place, nid de parents glorieux et d’enfants champions. Nous n'étions rien de cela, juste à la recherche du mode d'emploi.

Une autre fois encore il nous a été proposé de le passer en classe supérieure, parcequ’il s’ennuyait dans son niveau. Chaque fois, lui ne voulait pas quitter ses rares copains, d’une part (tout de même, son avis compte, non ?) et d’autre part, il n’y aurait pas été plus à sa place. J’en étais fermement convaincue, qu’on ne me demande pas comment, et surtout qu’on ne me dise pas que je lui ai fermé des portes, empêché d’avoir une vie enviable. Parce qu’à part lorsqu’il s’agit d’essuyer des critiques de ceux qui savent et qui feraient tellement mieux , on est bien seuls, à l’intérieur du foyer, à affronter les colères tonitruantes de l'enfant, son instabilité, ses sautes d’humeur, son impatience rageuse (cet enfant n’a JAMAIS voulu faire UN SEUL puzzle de sa vie…), l’immense sentiment de décalage et d'impuissance qu'il ressentait, les pensées trop rapides, le corps et les mots qui ne suivent pas, la boulimie jamais rassasiée… Je ne sais pas s’il y a pire pour un enfant que cette impression vertigineuse et angoissante d’être autant en décalage, de vouloir sans pouvoir… ça doit être comme dans Le scaphandre et le papillon (de Jean-Dominique Bauby), un esprit brillant coincé dans un corps qui ne répond pas. C’est ce que j’ai compris des messages que Ainé envoyait.


Alors j’ai parlé avec lui, beaucoup. Presque comme à un adulte. De façon aussi poussée et appronfondie mais avec des mots à sa portée. Expliqué ce qui se passait en lui, ce qu’il avait de différent des autres. Différent. Pas «en plus». Ne pas faire naître le sentiment d’être «mieux» ou «au dessus», n’en tirer aucune gloire, parce qu’il est né avec (on n'a à tirer gloire d'une chose dont on n'est pas responsable), ne pas développer chez lui de sentiment de supériorité. Mais apprendre à faire avec. Concrètement, c’est apprendre à s’adapter à un système scolaire inadéquat (inadéquat pour ce type d’enfant, j’entends) Refus de le ghettoïser dans un établissement à «classes adaptées spéciales EIP ». Discuter chaque fois longuement avec ses enseignants (en trouver toujours de compréhensifs et disponibles), « non non, il n’est pas stupide, c’est juste qu’il n’a pas envie ». Et quand pas envie ou pas intéressé, il fiche la classe en l’air, vous torpille un cours en moins de deux. Belle gageure pour un enseignant : (re)donner le goût. Et sauf exception, y parvenir.

Parallèlement, le gaver de tout ce qu’il demande, prendre un abonnement à la bibliothèque du coin, des descentes régulières en librairie, expliquer tout, sortir partout et rencontrer des gens, parler beaucoup, s'enrichir tout le temps, rester humain et les pieds sur la Terre avant tout. Profiter justement de cette étincelle supplémentaire pour rendre le monde meilleur, lui apprendre la justice, l’équité, la compassion, le partage, l’amour des autres et de soi-même. Respecter ses choix, c’est-à-dire accepter qu’il déteste le jeu d’échec (comme de nombreuses activités, il a testé , intégré les règles et zou, on passe à autre chose…), qu’il adore les jeux vidéo de stratégie, accepter qu’il préfère les rudes sports de glisse au badminton , accepter les joutes verbales avec lui et tenir fermement la barre de parent sans céder à la démagogie, même et surtout en cas de gros grain et de coups de chien dans la grand'voile.

Il porte aujourd’hui un regard sans compassion sur les autres, c’est un peu dommage peut-être car il perd en sérénité ; il a appris sans docilité à s’adapter au fonctionnement du monde et aux tourbillons de sa courte vie, et finalement, il est un ado comme les autres, grognon le matin au réveil, à traîner ses bas de jeans éffilochés par-dessus des baskets délacées et à porter son sac à dos au bas des fesses.
Sa précocité lui permet, hélas, d’avoir des moyennes convenables sans travailler trop dur… peut être que j’aurais du me battre encore plus pour lui apprendre le goût de l’effort (toute seule ? parceque le combat du «fais tes devoirs », je l’ai menée toute seule…) Peut être que … qui sait… Mais en tous cas, c’est un ado heureux (heureux comme peut l'être un ado !) et curieux, et il est passé si près de l’échec scolaire et de la déprime à un moment de sa scolarité qu’aujourd’hui est une petite victoire. Je sais à présent qu’il pourra survivre dans le grand marigot. Rassurée.

Mais non, mon poussin, pour autant JE NE T’ACHETERAI PAS DE SCOOTER.

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25 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Pas de scooter t'es vache quand même !!!
Enfin je dis ça mon Troll n'en aura pas non plus !

C'est vrai qu'on est dépassé avec un enfant précoce. Le Troll s'intéresse à tous pose des questions sur tout lit tout ce qui lui tombe sous la main. A l'école il pertubait la classe comme il finissait plus vite que les autres il s'imaginait que tous avaient finis. J'ai eu beau en parler aux enseignants tout ce qu'on me répondait c'était "il est bavard".
De mon côté je me disais peut être qu'il s'ennuie en classe. Nous sommes allé voir un pédopsy (j'aurai mieux fait de garder mon argent et faire faire des économies à la sécu).
Nous l'avons changé d'école cette année, il n'a toujours pas passé de tests mais ces deux intitutrices sont plus attentives. En plus ils ont un système en classe pour ceux qui ont terminés le travail demandé. En effet, tout au long de l'année, ils ont à faire un travail personnel ce qui fait qu'il est toujours occupé et ne perturbe plus les autres.

Nous ne voulons pas qu'il saute une année tout ce que nous voulons c'est enfin SAVOIR être fixer une bonne fois pour toutes.

La troll Family

17/10/06 11:51  
Blogger FD-Labaroline said...

C'est un cadeau empoisonné, en fait. C'est formidable dans un sens parceque ce sont des enfants très interessants, qui obligent à rester en éveil, mais qui justement sont tellement en demande permanente qu'il faut les suivre, les "nourrir" sinon ça part en vrille. Et il vaut mieux qu'il tombe sur un enseignant qui saura s'adapter (pour l'enseignant lui-même s'il veut sauver sa classe !).Mais c'est vrai que si ça ne colle pas avec l'enseignant... c'est fichu, c'est pas le genre de gamin à qui on dit "tu te tiens tranquille, tu écoutes et voilà, parceque c'est la règle et c'est comme ça". ça ne fonctionne pas du tout, ça !
Bonne chance pour la suite de la scolarité du Troll, restez vigilants et pour un test, les psy scolaires le font (sinon c'est un psy en ville et là c'est hyper cher)Mais ça confirme juste un diagnostic, ça ne donne hélas aucune recette ...

17/10/06 12:32  
Anonymous Anonyme said...

Bravo bravo bravo...
Comme tu exprimes bien ce que je pensais, à savoir qu'élever un enfant précoce n'est vraiment pas facile.
Je pense sincèrement que tu as pris pour lui la meilleure des décisions. Pourquoi lui faire perdre tous ces repères pour satisfaire un orgueil mal placé de parent ?
Honnêtement, ma Donzelle me pose quelques soucis, elle s'ennuie à l'école parce qu'elle trouve qu'on lui répète trop souvent la même chose, mais je suis persuadée d'avoir fait le bon choix. Et le frère est pareil, mais déteste l'école !!
Alors comme vous, je vais dans les bibliothèques, nous avons des abonnements, nous visitons des choses, nous expliquons tout ce que nous pouvons, et j'ai appris une chose importannte : Quand je n'ai pas la réponse, je leur dis "Je ne sais pas", "Nous allons regarder dans le livre"...
Et le Père Noël apporte des dictionnaires et des encyclopédies junior !!

17/10/06 12:42  
Blogger FD-Labaroline said...

Non, pas facile, très peur de se tromper, de gâcher,de faire de mauvais choix, irréversibles. Et ils nous mettent en déséquilibre rapidement, sans concession et souvent. On doûte toujours. Je n'adhérais pas aux discours des associations existentes, pas toujours à leurs revendications non plus et du coup nous avons été assez isolés. Heureusement,il n'est jamais tombé sur un enseignant buté et si sûr de lui qu'il l'aurait braqué (de toutes façons,quand il se braque c'est fichu, plus personne n'avance!)
Le pirate déteste l'école ?! pas facile à gérer tous les matins,ça...pfiou. L'école à la maison ?

17/10/06 13:21  
Anonymous Anonyme said...

Et bé ca laisse songeur ... je n'en suis qu'aux prémices avec mon fils.

Je le reconnais dans certaines de tes anecdotes comme le fait de savoir lire et écrire dès la moyenne section ... en lisant les Asterix de son père !!

Aujourd'hui il a 7 ans, il est en CE1 ... outre le fait qu'il croit encore au Père Noel je dirais que cette année encore il va s'ennuyer et se balader comme l'année passée.

Il n'a jamais fait un seul devoir ... il était pourtant le premier de la classe. Lorsqu'il semblait aller à l'école à reculons, je l'interrogeais, il me répondait invariablement pfff je m'ennuie qu'est ce que tu veux, la maitresse ne parle que de choses que je connais déjà.

Il faisait surement partie des rares cas d'enfants heureux d'aller a l'école quand sa maitresse était absente ou faisait grève ... pourquoi ??, parce que dans ces cas là, il allait dans des classes plus élevées et pouvait faire de la géographie avec les CM1.

Le soir, il rentrait très fier de lui ... j'ai bien participé en classe, on a fait les chef lieu de département, j'ai su répondre à presque tout.

Parce que le souci avec mon fils (enfin quand je dis souci, le terme est inapproprié) c'est qu'il a une mémoire extraordinaire ... il passe donc ses journées à emmagasiner des informations. Il y a quelques mois, c'était la Grèce Antique, ou plutot la mythologie grecque, il sait sur le bout des doigts le nom des Dieux, leur role, etc ...

Ensuite au moment du Mondial, il s'est interessé au monde. Cela a coincidé avec le moment ou j'ai eu l'idée de lui acheter un atlas. Un jour il me dit, je peux écrire dessus, je lève les yeux et je vois qu'il a commencé à le faire ... han mais qu'est ce que tu as fait, il avait simplement reporté les capitalessous le noms des pays et drapeaux ... et il a tout appris par coeur.

Depuis il s'éclate avec notre Médecin traitant qui était très bon en géographie ... lors des consultations, entre les noms de médicaments on entend invariablement ... c'est quoi la capitale du Burkina Fasso (???!!!)

J'ai un peu peur en ce moment parce qu'il passe son temps de lecture, bon pas toute la journée non plus, à feuilleter son Larousse junior ...

De plus, il adore les jeux de stratégie et dixit son père, ce qu'il fait c'est pas mal du tout.

J'ai bien essayé de consulter un psy scolaire dans un premier temps, en effet, des 3 ans, le jeune homme semblait dans son monde, il était rêveur, en revanche il entendait tout, enregistrait tout ... sans en avoir l'air.

A cette époque là, il ne dessinait pas, il passait son temps à écrire des chiffres sur des feuilles. Quand on lui demandait ce qu'il faisait, il répondait, je recopie le radio réveil. On l'aurait cru en communication avec les martiens (comme dans les X files)

Le diagnostic de la psy : votre fils est terriblement angoisé, c'est pour cette raison qu'il se réfugie derriere les chiffres ... elle l'a envoyé au cmps de notre secteur ... apres quelques consultations avec la psy la bas, qui ont coute la bagatelle de 60 euros la séance, son seul diagnostic ... votre fils est timide et réservé ... ouais ouais d'accord, on avait pas remarqué et on se demande d'ou vient le trou de la sécu.

Alors ... on ne peut pas lui faire sauter de classe parce que oui il est réservé, manque de confiance en lui et on craint qu'il se fasse "bouffer" par les autres.

De même, je ne sais pas ce que doivent être réellement ses connaissances à son age.

Je place donc tous mes espoirs vers son enseignante qui est également la directrice de l'établissement, qui a beaucoup d'expérience et je l'espère une belle conscience professionnelle.

On verra ce qu'il en est lors de la première réunion et j'espère que l'on pourra commencer à faire un peu le bilan.

Parce que le plus important dans tout ca, ce n'est effectivement pas d'étaler,en parent très fiers que nous sommes, l'étendue de leur science. C'est de les aider à devenir des adultes bien dans leur peau.

Bises et bonne journée

17/10/06 13:51  
Blogger FD-Labaroline said...

Très drôle, le recopiage de radio-réveil !
Waw, hé bé... bon courage à vous, Titeknacky family, il vaut mieux que ce soit repéré tôt, avant que l'enfant ne s'enfonce dans l'ennui et l'abandon de l'école. Je lui souhaite de toujours tomber sur un enseignant qui fera en fonction de lui aussi. Et puis laisse-le feuilleter son Larousse junior, apprendre des définitions ou les drapeaux. Et fournir, fournir, fournir, chercher partout et tout le temps de nouveaux jeux, nouvelles lectures, nouveaux lieux de sorties, musées, ballades, se mettre à apprendre les noms des fleurs, des arbres ou des oiseaux avec eux (et même lui offrir un livre sur les champignons ou les pierres !)des étoiles, acheter un microscope pour voir les ailes des mouches, un téléscope pour les nuits claires, s'abonner à la fois à Sciences et vie junior Et à Mickey parade ! Là, le catalogue Eveil et Jeux (j'ai pas d'actions chez eux !)est une source d'inspiration inépuisable pour le Père Noel !

17/10/06 14:22  
Anonymous Anonyme said...

Je me pose exactement les mêmes questions. Ai-je tort de les laisser vivre et de ne pas les pousser à "exploiter leur potentiel" ? D'ailleurs, ont-t-ils un *potentiel* quelconque ? Peut-être juste des particularités de fonctionnement...

KaMaïa (maman de 2 *zipés*, pitête 3)

17/10/06 14:24  
Blogger FD-Labaroline said...

Kamaïa, bonjour et bienvenue . Si tu te poses la question c'est que tu as quand même déjà un embryon de réponse, non ? au fond, tout au fond... Leur "potentiel" ils se le nourrissent de ce qu'on leur fournit, notre rôle est là, pas faire du gavage, faut qu'ils vivent une vie d'enfant, avec des jeux, des espaces libres,des regressions autorisées, des pages blanches pour respirer...

17/10/06 14:56  
Anonymous Anonyme said...

J'ai oublié de te dire, je suis très flattée du lien, si si si !!

17/10/06 15:59  
Anonymous Anonyme said...

Oh mais je le laisse faire même si parfois ca m'intrigue un peu.

Il n'a pas jamais eu la chance d'avoir un enseignant qui s'interesse ne serait ce qu'un tout petit peu à son cas.

Du fait qu'il est timide, il est de toute facon, relativement effacé, ne participe pas en classe.

Ses appréciations sont invariablement : excellents résultats, dommage qu'il ne participe pas plus oralement.

C'est comme ca depuis le début... dans notre village comme sans doute partout ailleurs, les enseignants se font passer les dossiers scolaires avant de rencontrer les enfants et je trouve cela un peu dommage parce qu'ils sont catalogués dès le départ sans plus ... le mien c'est un grand rêveur, limite planeur, qui pourrait être une locomotive mais qui n'est en fait qu'un lamentable wagon (promis je me le suis entendu dire quand il était en moyenne section) ... bien évidemment je ne suis pas d'accord et je l'ai fait savoir mais bon.

Pourtant, je trouve que c'est un petit garcon très interessant (très objectivement parlant), il a toujours quelque choses a dire, il est plein de ressources.

J'essaie de le faire un peu privilégier les jeux parce que si je l'écoutais, il serait dans les bouquins à longueur de temps. Il y vient de plus en plus, il joue ... comme un enfant de son age, il a demandé à faire du foot, je trouve que ca le dégourdit de plus en plus.

Il a, je crois besoin de prendre confiance en lui, de s'affirmer autrement qu'intellectuellement ... il en prend le chemin en tout cas.

C'est marrant parce que sa soeur, c'est tout l'inverse. Elle ne se prend pas du tout la tête, elle est toujours très enthousiaste pour tout, elle est loin d'être timide en classe.

Bon allez j'arrete, je ne vais pas monopolyser les commentaires quand même ;o)

Bisous et bonne soirée

17/10/06 16:15  
Blogger bricol-girl said...

Oh la la on dirait que tu avais besoin de vider ton sac. Ayant travaillé dans l'enseignement spécialisé et y ayant toujours des contacts je ne comprends pas que l'on fasse moins pour ne pas dire rien pour des enfants comme ton fils que pour ceux ayant un QI inférieur à la normale. Les deux sont en souffrance, pas de la même façon mais en souffrance quand même. Sans parler du reste de la fratrie qui souvent souffre aussi.

17/10/06 16:25  
Anonymous Anonyme said...

Euh ... si c'est à moi que tu parles bricol girl, je trouve que j'ai en effet un peu poussé sur la longueur de mes comm.

J'avais pensé faire une note chez moi à ce sujet mais je ne savais pas comment la tourner alors je me suis abstenue.

Mais c'est vrai que le sujet me tient à coeur parce que j'ai peur de passer à côté de quelque chose, ca serait dommage qu'il rate sa scolarité parce qu'il n'a pas été compris et par l'EN mais surtout par nous ses parents.

Parce que c'est par contr indéniable qu'il a des capacités et franchement ca me ferait marner qu'il se mette à détester l'école parce quil s'y ennuie.

Alors bricol girl, si effectivement ton comm s'adressait à moi, puis je me permettre de te demander, en temps que professionnelle, ton avis sur ce qu'il serait bon que je fasse selon toi, l'attitude à adopter (dans les grandes lignes évidemment) je te remercie d'avance en tout cas

Bon c'est l'heure pour moi de rejoindre ma tribu de wagons, de locomotives ... mais non je ne me moque pas ... sérieusement, je rentre chez moi en train ;o)

Je vous souhaite une bonne soirée

Bisous

17/10/06 18:07  
Anonymous Anonyme said...

Ohhh ! Ca devient trop compliqué pour moi...Je n'ai pas le QI adapté ! ;)

18/10/06 00:08  
Anonymous Anonyme said...

J'ai tt bien lu, ton post et les com. Ben chez moi, C tt le contraire. l'aîné (25 ans ) a fait une scolarité on va dire normale...mais les deux p'tits loups (9 et 12) rament comme des malades. Ma fille, 12, refait son CM2 quant au cadet, il a repiqué son CP et a bien du mal à suivre en CE2. Leur chambre est pleine de livres, de jeux éducatifs. Depuis le début de leur scolarité, on enchaîne les aides de ttes sortes et je ne parlerai pas du temps que je passe avec eux...Il y des jours où G envie de me taper la tête contre le mur. Ma fille est incapable de "produire" un texte écrit, elle est perdue devant les consignes des problèmes...Quant à mon jeune fils, l'école...Je me dis que j'ai du rater un truc qq part, trop occupée dans mes bouquins, ma vie à moi...Alors tu sais qd je lis vos com et ton texte, je me dis que vous ne connaissez pas votre bonheur! Je les tiens à bout de bras pour leur donner le goût du vent mais ils ne s'envolent pas. Désolée d'avoir été aussi longue mais comme dit Mab, besoin de vider mon sac !

18/10/06 07:58  
Blogger FD-Labaroline said...

Eh bé dites donc, ça fait plaisir de voir tous vos com ce matin en arrivant au boulot (haaan je sais...pas bien ! )
Je pense que l'Ecole n'est qu'un passage,qu'un outil, pas une fin en soi. Fille d'enseignant et enseignante moi-même, paradoxalement je ne défends pas la scolarité/poursuite d'études àtous prix. Dans le lot de mes enfants, le dernier (supposé IEP mais non testé à ce jour, je n'y tiens pas trop, à quoi bon ?depuis 5 ans, aucune réponse adaptée à son cas) a de très gros problèmes aussi bien scolaires que autres (j'en parlerai peut être quand j'aurais assez de distance). Je sais que sa scolarité est vouée à s'achever sous peu et à bifurquer vers un institut spécialisé. Toutefois, même en échec scolaire "classique", s'il arrive à obtenir un BEP dans un secteur qui le motive, ce sera déjà une victoire pour tous.
* Bérangère, si ton plus jeune fils et ta fille n'accrochent pas aux études classiques rien de dramatique, juste qu'ils tiennent jusqu'en 3è bon an mal an et ensuite je suis persuadée (et de nombreux exemples autour de moi) qu'un bon bagage professionnel (l'apprentissage par exemple rélève certains enfants) vaut 100 fois mieux que des études classiques poursuivies dans la douleur.
En tous cas, vous semblez toutes être des mamans super concernées et impliquées, rien que grâce à cette chance qu'ont vos enfants, ils en sortiront malgré tout heureux et équilibrés. Qui a dit qu'élever des enfants était sans angoisse ?!
Chuis fière de vous, les blogcopines !

18/10/06 08:17  
Anonymous Anonyme said...

Merci FD, t'as raison je sais . le grand on l'a porté jusquà la licence puis il a tt envoyé bouler. Il a passé un CAP et ajourd'hui derrière ses founeaux il s'éclate et nous régale...

18/10/06 10:39  
Anonymous Anonyme said...

Bérangère : C'est parce qu'il me semble que le plus important ... c'est de faire un métier que l'on aime, pas le chemin que l'on a emprunté pour y parvenir

18/10/06 14:20  
Anonymous Anonyme said...

Bon je reviens avec beaucoup de mal parce que blogger veut pas me laisser mettre des comms. Pfffffffffffff

Je me sens moins seule en vous lisant parce que je me dis que d'autres parents se trouvent confrontés au même mur que nous.

Par moment j'avais un peu l'impression que nous ne faisions pas ce qu'il fallait pour le Troll et qu'en cela nous n'étions pas des parents à la hauteur même si nous avons toujours fait en sorte qu'il ait tout ce qu'il lui fallait pour nourrir cette soif de connaissance qui parait inépuisable.

A bientôt (enfin si blogger ne me laisse pas revenir je le plastique ! Naaaaaan j'rigole ! Quoique !)

La Troll Family

18/10/06 19:42  
Anonymous Anonyme said...

Alors c'est vraiment décidé ???

C'est non pour le scooter ? ;o)

19/10/06 11:14  
Blogger FD-Labaroline said...

*MamanTroll, ça va mieux la dépose de comm' ? tu utilises quoi comme navigateur ? avec IE pas de soucis, avec Mozilla parfois ça marche pas les comm, parait-il.
On n'est jamais sûrs de faire ce qu'il faut pour nos enfants, on ne le sait qu'après coup. Sinon ce serait trop facile, haha ! et quand un truc fonctionne et que tu penses le reproduire sur le suivant, "chouette, une bonne recette !" ben non, sur celui-là ça ne fonctionne pas, on recommence tout.

* Titeknacky, pour moi c'est définitivement NON pour le scooter, je ne lâcherai pas. Les bus sont à 500m, y a une gare, il prend les transports, non mais. Et puis la voiture à 18 ans aussi, tant qu'on y est !

19/10/06 12:10  
Anonymous Anonyme said...

ça va mieux je te remercie ça ne venait pas du navigateur mais de ma connexion qui était faible alors j'ai secoué un peu le truc muche et maintenant ça va mieux.
Tu as raison pour la recette miracle qui ne marche que pour un et pas les autres je teste tous les jours avec mes Trolls.
La Troll Family

19/10/06 12:32  
Blogger Anitta said...

Ha ha, c'est marrant, le coup du "Au secours, on m'enlève !" sur le parking du supermarché, elle me l'a fait aussi, ma fille (c'est pas marrant du tout, d'ailleurs)... bien qu'elle ne soit pas ce qu'on appelle une enfant précoce. J'admire ton positionnement, sinon. Je ne sais plus qui a dit que les bonnes réponses importaient moins, parfois, que les bonnes questions, mais tu/vous me sembles/z te/vous les être posées... Et tiens/tenez bon pour le scooter !

20/10/06 07:52  
Blogger Neurone perdu said...

Très intéressant post FD et bon courage pour la suite.

22/10/06 17:33  
Blogger FD-Labaroline said...

Merci en tous cas à toutes, de confirmer que l'attitude la meilleure est de les écouter, de les laiser aller à leur rythme sans les booster/gaver façon bêtes de cirque. Je me suis retrouvée un peu seule sur le coup, pas vraiment soutenue par un entourage qui ne comprenait pas qu'on ne se réjouisse pas d'un changement de classe ; ni soutenue par le papa qui profitait de l'occasion pour faire la nique à une école avec laquelle il avait été en conflit plus jeune...
J'espère que leur vie d'adulte en sera riche, à tous nos enfants, quels qu'ils soient.

23/10/06 10:33  
Anonymous Anonyme said...

Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

7/12/06 09:49  

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