jeudi, novembre 03, 2011

L'affaire du lapin-nain

Dans mon jardin il y a ... un lapin-nain. Mais un lapin-nain qui n'est pas le mien. Un lapin-nain échappé de sa cage voisine, et qui a élu domicile dans mon jardin depuis 10 jours... Un lapin-nain qui fausse souvent compagnie à ses maitres étourdis, qui le sortent de sa cage pour jouer comme avec une peluche. Un lapin-nain de 4 mois, qui succède à un précédent lapin-nain, qui avait lui aussi l'habitude de faire ses fugues dans mon jardin. Mais qui, s'étant nourri trop jeune à peine sevré, des gras pissenlits qui ornent ma "pelouse", avait succombé à ces trop abondantes agapes.  M'ont dit par la suite ses jeunes maitres. Ai-je entendu comme un lointain air de reproche d'avoir fait périr le bébé ?

20 fois, que dis-je, 50 fois nous avons, ma progéniture et moi, pourchassé lapinou 1 puis lapinou 2 pour le remettre à sa famille propriétaire. Famille ma foi, peu, à chaque fugue, fort peu pressée de récupérer son animal. Ce sont les jeunes maitres, penauds, qui viennent, du haut de leurs 5 et 7 ans quémander notre aide de chasseurs. Leurs parents jamais je ne les vois, venir aider les jeunes maitres à quérir lapinou et leur apprendre ainsi les vertus de la chasse en plein air dans le jardin du voisin. Voisin, d'ailleurs, le scélérat, qui "a des trop gros trous dans ton grillage qui laissent passer mon lapin".
Ah diantre, quel coquin voisin que vl'à qui s'en va mettre exprès du grillage à gros trous pour laisser venir à lui tous les lapinous domestiques du voisinage, les attirant sournoisement par de la bonne herbe grasse d'un jardin non traité offert aux oiseaux, papillons et hérissons.

Cette fois, en méchante voisine que je suis, aigrie, acariâtre, je me suis refusée à pourchasser Lapinou 2, tout choupinou soit-il. "Demande à ta maman ou à ton papa de venir t'aider". Les jeunes maitres s'en trouvèrent fort marris lorsque, dépités par tant d'indifférence, ils se tournèrent vers mon fils Numéro 2  (qui lui n'a, du haut de ses 16 automnes, pas plus sa langue dans sa poche que de compassion lorsque poussé à bout) et que celui-ci leur répondit d'un laconique "Ben non, tu te démerdes" sans appel. J'attendais juste que se déplaçassent pour la 1ère fois les parents des jeunes maitres, de la même manière que lorsque s'échappaient mes chats tous petits, je prenais ma part de responsabilité adulte en allant quérir le vilain sur la terrasse voisine. Si je répondais aux jeunes maitres de se faire aider par leurs géniteurs, c'était pour expliquer de vive voix aux inconstants qu'il était inutile d'insister et d'offrir un animal domestique aux enfants si on ne leur accordait pas un minimum de surveillance... Après le chat qui se sauva au bout de 3 j parce que consigné dans le garage car "moche et pas beau", le 1er lapin qui fugua maintes fois, le lapinou numéro 2 qui trouve l'herbe plus verte ici qu'en face, il faut se rendre à l'évidence : il est des familles qui ne sont pas destinées à accueillir un animal domestique.

Les nuits se rafraichissent et le lapin-nain n'est pas réputé, loin s'en faut, pour sa rusticité... Il s'abrite sur ma terrasse, sous la haie libre, sous les voitures mais lorsque chuteront plus encore les températures, je ne souhaite pas le retrouver les 4 pattes en l'air sur mon gravier le matin en prenant ma voiture... D'autre part, nous saturons d'avoir à courser la bête, la maintenir bien serrée  (ça griffe fort ces bestiaux-là, et ça hurle aussi !) et faire les dizaines de mètres jusqu'à ces maitres les mains en sang ou presque ...pour le voir revenir la semaine suivante.

Alors voilà, je remets le destin de ce jeune lapereau de 4 mois entre tes mains : que fais-je ?
1/ le laisser batifoler dans mon jardin en féline compagnie, jusqu'à ce que.... ce que quoi ?
2/ le récupérer moi-même une N.ième fois et le remettre à ses jeunes (ou moins jeunes...) maitres, quitte à le retrouver encore chez moi peu après ?
3/ le récupérer et le garder pour moi. Mais là, l'ami, c'est  carrément du vol... Et le vol, C'EST MAL

A vous les studios...

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