samedi, mai 31, 2008

Chers, chers, chers petits...

Ainé porte des lunettes depuis deux mois. Trois mois maxi. Depuis ce moment là, j'ai beaucoup d'appréhension...

- Ben, qu'est-ce qui est arrivé à tes lunettes ?

- Bah, elles sont cassées.

- Comment ça CASSEES ?! Tu plaisantes ?!! Comment tu t'es débrouillé pour casser la branche ?!

- Je les ai mises dans ma poche...

- Ah ben ça c'est malin.. franchement. Et ton étui rigide, il sert à quoi ?

- je l'ai perdu...

- Bravo... Où ça ? au collège ? A la maison ? Chez ton père ?

- J'en sais rien... quelque part...

- Ben tu vas prendre la paire de rechange, même si elle ne te plait pas, hein.

-...

- Quoi , qu'est-ce qu'il y a ?

- Beeen... la paire de rechange, elle était dans l'étui...



Vite, une corde que je me pende...

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jeudi, mai 29, 2008

Avec mes gros sabots...

13h30.
Les 6è C déferlent dans la salle, comme les eaux furieuses de l'Arc ces deux derniers jours.

- Madame, madame... vous ètes encore là l'année prochaine ?

- non, je ne crois pas, il y a peu de chances...

- Ooooh, dommaaage, madame...

-vous serez où l'année prochaine, madame ?

- Ah bon, vous serez plus là ?

- Vous partez en retraite ?


... soupir....


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Il y a quelques jours, mon Ainé de presque 15 ans feuilletait un magazine qui retraçait une rétrospéctive en photos. Tout à coup il s'exclame, lui si peu expansif d'habitude :

- HAAAN ??!!! Y avait déjà la photo couleur en 1987 ??!


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Ami quadra (et plus...) , nous sommes bien peu de choses, n'est-ce pas ....

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lundi, mai 19, 2008

Jéremie et Sérena


Il a appuyé son front sur la vitre pour voir à l'intérieur de la grande salle. Il est resté longuement, à la regarder, du dehors, sans être vu. Elle était assise à une table, concentrée sur le classeur ouvert devant elle. Sa tête était penchée vers la table, ses cheveux blonds faisaient un rideau de chaque coté de son visage et nul n'aurait su dire si elle travaillait vraiment ou si le temps s'était suspendu pour elle, dans l'attente... Après un long moment à l'observer, il est rentré dans la salle et il ne s'est pas dirigé vers elle.

Au bruit de la porte, elle n'a pas bougé. Elle se tenait de profil, elle a du le voir, elle a du reconnaître son pas mais elle n'a pas bougé. Pas levé la tête. Peut être que ses yeux l'ont discrètement caressé à distance. Ou peut être pas.

Il s'est installé devant un des ordinateurs à disposition des élèves, puis ses doigts ont bidouillé n'importe quoi, au hasard. Pour donner le change.

C'était la première fois que je les voyais l'un sans l'autre... l'un loin de l'autre. Un fort joli couple de 17 ans... le grand brun et la petite blonde. Un fort joli couple, ma foi. Attendrissants, touchants, plein de promesses et d'idéaux. Touchés depuis quelques mois par la grâce des violentes amours adolescentes. Heureux.

Lentement, elle a levé le visage de son classeur bleu. Discrètement. Ses cheveux ont bougé à peine. Elle est restée immobile ainsi un long moment, le regard fixé sur le dos de sa chemise blanche. Sur sa nuque. Sur ses mains. Un long moment. Avant de poser à nouveau ses yeux sur le papier ligné de bleu.

A ce moment-là, il a reculé sa chaise. Presque sans bruit. Comme s'il réfléchissait en même temps à ce que serait son action suivante. Il a déplié son corps comme au ralenti, puis il s'est levé. Comme si de rien n'était, il s'est approché de sa table. Dédaignant les six autres espaces de travail de la pièce, comme si c'était la seule place disponible dans la grande salle de lecture. Comme si de rien n'était, il s'est assis près d'elle, ni en face, ni sur le même côté de la table mais à la perpendiculaire. Tout près. Dans le coin de la table. Comme si de rien n'était.

Elle n'a pas bougé. Peut être ses yeux ont-ils tressailli. Peut être ses mains se sont-elles raidies sur le stratifié beige près du classeur bleu. Il a croisé ses bras sur la table et y a posé la tête. Le visage tourné vers elle. Et il l'a regardée intensément de ses yeux bleus bordés de cils noirs. Il l'a regardée longtemps. En quête. Elle n'a pas bougé. Elle n'a rien dit.

Il s'est redressé, sans la quitter des yeux. Il s'est penché vers l'arrière, a appuyé son dos contre le bois de la chaise puis a étendu ses longues jambes sous la table. Sans la quitter des yeux. Au moment où leurs jambes se sont rencontrées, elle a levé la tête, puis l'a baissé rapidement tout en glissant les siennes sous sa chaise, comme brûlée vive. Il n'a rien dit. Il n'a pas bougé. Elle n'a rien dit. Ni bougé non plus. Eux et moi étions seuls dans la grande salle. Je fais partie des meubles. Ils étaient seuls dans la grande pièce lumineuse.

Il a posé ses mains sur la table, paumes vers le haut... elles ont lentement glissé tout droit... se sont arrêtées devant le classeur bleu. Elle n'a pas bougé. Elle n'a rien dit. Peut être son regard, abrité derrière le paravent blond a-t-il discrètement dérivé vers le bord du classeur... peut être a-t-elle caressé des yeux les mains implorantes... Mais elle n'a pas bougé. Elle n'a rien dit.

Alors, il s'est levé à nouveau, s'en est retourné tapoter distraitement le clavier d'un ordinateur en s'essuyant l'oeil. Puis l'autre. A cet instant, elle a enfin levé la tête. Complètement. Je pouvais ainsi clairement voir son visage. Son regard. Ses yeux rougis. Son regard qui criait. A mon tour, je n'ai pu m'empêcher de la regarder avec insistance.

J'aurais voulu leur dire « Parle-lui, mais parle-lui, bon sang...» Mais je fais partie des meubles. Je ne suis pas supposée faire ça... Elle m'a vu, elle a repris sa rêverie au dessus du classeur jusqu'à ce qu'à nouveau, il revienne s'asseoir près d'elle, feuilletant aussi bruyamment que distraitement une revue de cuisine, saisie au hasard sur le présentoir.

Puis rien. Toujours rien. 40 minutes se sont écoulées ainsi dans un calme pesant, chargeant l'air d'une tristesse infinie et contagieuse. J'aurais voulu ouvrir les fenêtres sur la route, laisser entrer les bruits de la ville et de la vie. Le chant des oiseaux et le bruissement des feuilles.

Lorsqu'a retenti la sonnerie, elle s'est levée, elle a rangé ses affaires sans précipitation. Peut être pour lui donner l'occasion encore une fois de lui offrir les mots qu'elle attendait. Il n'a rien dit. Il n'a pas bougé. Peut être pour lui donner à elle l'occasion encore une fois de lui offrir le regard qu'il attendait. Elle n'a rien dit. Elle n'a pas regardé vers lui. Elle a mis son classeur bleu dans son sac puis elle est sortie, elle m'a dit au revoir en passant. Ses yeux étaient humides.

Il est resté assis quelques secondes, les yeux rivés sur le présentoir à revues. Puis il s'est levé précipitemment lorsque la porte s'est refermée, a attrapé son sac au vol, marmonné rapidement un au revoir à mon intention et s'est rué à sa suite.


Je n'ai pas pu m'empêcher de me retourner pour regarder par les grandes baies vitrées qui donnent sur la cour. Je les ai cherché du regard.


L'a-t-il rejointe l'air de rien? L'a-t-elle attendu l'air de rien ? Lui a t-il parlé ? Lui a-t-elle parlé ?

Edit du 27/05

Je les ai observé du coin de l'oeil. Elle toute seule. Lui tout seul. L'un sans l'autre. Puis, ce matin, l'un... suivi de l'autre... sur les chauffeuses du coin lecture. Douces messes basses.

Mon coeur a fait ouf... Pourvu que ça dure ! A l'adolescence, l'immensité et la fulgurance de la passion égale celle des désespoirs...

Nous leur souhaitons du bonheur.


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dimanche, mai 11, 2008

Tambouilles de Jouvence...

Ne soupirez pas d'ennui, ça fait quand même un moment que je ne vous ai pas saturés de mes récentes tambouilles.

Voilà les dernières nées :


Une crème pour le corps au beurre de mangue

*
Eau de source
* beurre de mangue (nourrissant et adoucissant)
* Macérat de carottes (très riche en vitamine A, favorise la régénérescence de l'épiderme, assouplit la peau)
*
glycérine végétale (protège la peau de la déshydratation, nourrit)
* lécithine de soja (nourrit, assouplit et hydrate)


* Extrait de Canneberge (nourrit, hydrate, protège, ultra riche en oméga 3)
* Huile essentielle de bois de rose (astringent, régénérant des tissus et adoucissant) Je l'utilise de moins en moins malgré ses qualités, l'arbre dont cette huile est issue se fait trop rare, il est à préserver. On peut remplacer par le Bois de hô qui a une meilleure odeur)

* huile essentielle de carotte (revitalisante, régénérante, antiride cutanée puissante)
*
Arrow-root ou poudre de marante pour un effet non-gras et soyeux.

photo au flash pas terrible du tout.

Fluide anti-rides contour des yeux

* hydrolat de ciste (lisse et régénère les peaux matures)
* hydrolat de bleuet (apaisant ,réparateur et tonifiant)
* glycérine végétale
* huile de son de riz (adoucissante et restructurante, elle stimule la micro-circulation)
* huile d'avocat (régénérante et adoucissante, agit sur l'élasticité de la peau)

*lecithine de soja
* vitamine E
* extrait de rose musquée (bourrée d'oméga 3 et de vitamine A)
* extrait de canneberge
* pseudo collagène végétal (appelé aussi "ingrédient de rembourrage", il imi
te l'action du vrai collagène en lui apportant une meilleure élasticité et la prévient de la déshydratation).
* polysorbate 20 (agent émulsifiant de façon à mélanger les huiles et les eaux tout en conservant la texture fluide)
Extrait de pépins de pamplemousse pour un minimum de conservation
Une jolie couleur jaune d'or au final.

Le tout dans un mini flacon roll-on de 15 ml, désinfecté bien sûr et on garde au frais. (photo à venir)

J'ai bien travaillé, hein ?

J'ai fait d'autres trucs mais à force de me concentrer sur les matières premières et leurs effets, j'en oublie la couleur finale et l'odeur.. il m'arrive donc souvent de me retrouver avec des produits aux effets tip-top mais à l'odeur et à la couleur moyennement appétissante !

Voilà plus de deux ans que je n'achète plus aucun cosmétique du commerce (sauf shampooings mais ça fait partie de mes projets), et pourtant, je suis plutôt fashion-victime et j'avais tendance à succomber aux dernières innovations cosmétiques pleines de blabla.

Maintenant c'est un peu pareil mais je jongle moi-même avec les ingrédients qui font rêver et que j'achète aux quatre coins du monde (et en plus je me mets à étudier la biochimie !)

A celles qui se posent la question, non, ça ne revient pas moins cher de les faire soi-même si l'on se prend au jeu des ingrédients originaux. Et, tel un Graal, la quête de LA texture idéale devient une véritable obsession...


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mercredi, mai 07, 2008

Pyrale mon amie...

Bien entendu, cela est une antiphrase ( Figure de style qui consiste à employer un mot, un syntagme ou une phrase dans un sens contraire à son sens véritable - définition qui vient de , site très utile soit dit en passant)

L'été est là. Il y a des signes qui ne trompent pas. Et dès que les beaux jours semblent s'installer, je suis prise d'une angoisse. Je veille. Je guette. Je surveille. Je scrute. Je soulève, je tourne et je retourne en tous sens. A la limite de la paranoïa. Je traque la pyrale, la mite alimentaire, de son petit nom Ephestia kuehniella.



Lointaine cousine de la mite textile, la notre s'attaque à la farine, aux céréales... Elle et moi, c'est déjà une très longue histoire. Je ne vous décrirai pas son processus de reproduction... la mite adulte en elle-même ne me dérange guère... c'est sa fraiche descendance rampante et grouillante qui me hérisse le poil et me rend hystérique. J'ai beaucoup jeté. Des paquets non ouverts. Des placards entiers. Jusqu'à devenir raisonnable et humble : je ne l'aurai pas comme ça, c'est elle qui aura ma peau.

J'ai cherché LA méthode, non pas le risque zéro car le risque zéro n'existe pas... mais le risque minimal. Et depuis deux ans je contrôle la situation. J'ai trouvé mon ami de l'été... (j'en ai un autre qui s'appelle Antihistaminique, aussi...) il s'appelle Mottlock. Je ne vous montre pas l'objet in situ, ça n'est pas très appétissant : il s'agit d'une petite bande de papier collant (nan, pas genre pièges à mouches qui font guirlande au dessus de la table !) sur un support cartonné et enduite (ça c'est le passage que j'aime le plus) de phéromones. Ainsi, les mâles pyrales, par l'odeur alléchés, foncent droit sur leur lit de mort. ZZZAAAAP ! collés au bidule alors qu'ils croyaient rencontrer la femelle copuleuse. Ainsi privée de son reproducteur, la lignée qui s'est invitée chez vous s'éteint doucement, dans l'indifférence générale ... et vos denrées alimentaires sont sauves...

J'adore le principe du piège à phéromones, vraiment... Mon Doux en frémit autant d'effroi que moi je trouve cela jouissif... aller voir de temps à autres tous ces mâles collés au carton, piégés par leur besoin de reproduction me donne un sentiment de puissance inquiétant... une sorte de féminisme anti-hommes malsain... Je ne peux pas m'empêcher de faire l'analogie et de me demander ce que ça donnerait si le système était appliqué à l'humain...

N'empêche, ça fonctionne bien. En supplément de la précaution première qui consiste à passer au moins 24 h au congèle toutes les céréales et farines pour tuer les éventuels habitants (parce que d'où croyez-vous qu'elles viennent, les bestioles ? vous croyez qu'elles patrouillent dans la rue et qu'elles entrent en voyant de la lumière chez vous ? Elle sont en général déjà dans vos paquets qui viennent du magasin... si si...) On congèle, on tamise la farine et on met tout dans des boites hermétiques avec un Mottlock à proximité. Avec ça vous êtes parés.

Sur un principe différent mais tout aussi glups, il y a l'anti-limaces au Ferramol, (inutile de vous dire que j'adore ce truc, sans rire !) celui qui vous évite la limace fondue en plein milieu du chemin d'accès, ou bien gluglu sur la terrasse... Le Ferramol n'est rien d'autre qu'un coupe-faim pour limace. La limace se précipite dessus. Miam miam miam. Hououou... dis-donc, j'ai bien mangé, je m'en vais digérer un peu à la maison. Et la voilà rentrée chez elle pour une petite sieste. Sauf que par la suite elle ne ressentira plus jamais la faim. Et son corps dépéri. Et couic. Tranquillou dans son terrier et pas sur votre terrasse. R.I.P.
C'est parfait, non ?!

Je sais, je suis une sadique de la pire espèce. Mais parfois j'ai besoin d'évacuer de la méchanceté. Ou de la colère. Alors je vais verser de l'eau bouillante sur les fourmilières, observer en gloussant les pyrales engluées, étouffer le puceron sous une mousse de liquide vaisselle dilué.
Et ouais, ça soulage. Je sais, c'est lâche de s'en prendre à plus petit que soi ...

Vous vous défoulez comment, vous ?