samedi, janvier 30, 2010

Semaine de...

****. 3 : Le retour de Pasdbol

Semaine 1. Achevée en apothéose par un largage manu-militari de 3 garçons à leur père. Prévenu au dernier moment. "ça fait longtemps qu'ils ne t'ont pas vu, on est là dans 2 heures". On s'est dit que ça lui ferait du bien de voir ses fils. La réciproque est moins vraie mais c'était une urgence vitale pour nous. Garçons toutefois équipés d'un billet de train retour. Avaler les kilomètres un vendredi soir et rentrer fort fort tard. Mais légers.
Souvenez-vous, c'était la semaine où j'ai proposé de vous les céder pour pas cher. Il y en a même qui ont fait mine de ne pas comprendre... Tant pis pour vous, vous n'avez pas voulu profiter de l'aubaine, maintenant les produits sont un peu abimés. Défaut d'aspect (voir plus loin).
Et comme une contrariété n'arrive jamais seule, recadrage des exs en règle et sans pincettes.
Que chacun s'occupe de son pré et les vaches seront bien gardées... Autrement dit, on voit la paille qui est dans l'oeil du voisin mais pas la poutre qui est dans le sien.

Semaine 2. Je sers l'École et c'est ma joie.
C'était cette semaine-là. Entendu en salle des profs "c'est à vous dégoûter du boulot. Parfois j'y pense.... mais qu'est-ce que tu veux que je fasse d'autre, c'est ce métier-là que j'aime..."


Mais l'adage de la semaine précédente qui veut qu'une contrariété n'arrive jamais seule se vérifie à nouveau. Ainé, fils de la neige et de la montagne, agile sur la planche de bois comme l'écureuil sur la branche, téméraire, invincible et immortel, s'essaie depuis peu au "freestyle", discipline qui fait frémir d'effroi le coeur de toute mère... Et c'est casqué-blindé qu'il s'abîma la partie de lui non protégée : l'épaule. J'ai trop mal, je peux même pas faire de l'ordi, c'est te dire ! Le voilà cloué au sol pendant 2 semaines, privé de toute activité sportive. Mon coeur de mère s'emballe, rétrospectivement.

Semaine 3. On ne change pas une formule qui gagne.
Mercredi, je récupère Numéro 2 de retour du ski. Lui aussi, fils de la neige et de la montagne et grand adepte de glissades sur planches. Un peu cassé, le garçon. Les parties de lui non protégées. Le nez. Et une entorse du coude. Jamais il ne s'est autant félicité d'avoir son casque à ce moment-là. 3 h aux urgences, à regarder en souriant deux autres parents qui accompagnaient également chacun leur jeune encore vêtu de sa combinaison, forfait de ski à la boutonnière. Deux semaines sans ski, sans karaté et sans tennis de table. Larmes de rage pour lui.

Que me réserve la semaine 4 ? Une chose est sûre, ça ne sera pas jours de liesse pour autant, L'Instruction Publique ayant instauré cette semaine-là comme semaine "Mémoires de la Déportation", j'accueille à nouveau le vieux monsieur, l'exposition façon Nuit et Brouillard et sortie au Musée de la Résistance. Rien de bien riant, certes mais de l'utile.

Janvier c'est le mois du blanc, le mois des soldes mais aussi le mois de la scoumoune top qualité.
Heureusement, j'ai un Doux qui sait toujours ce qui est bon pour moi. Virée à 2 à la grande ville, visite à la boutique Chantelle et un Doux très inspiré...

Félicitons-nous, aminautes, à partir de demain, c'est Février !

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jeudi, janvier 28, 2010

Speciale dédicace pour Delphine et Manderley




You've got to get yourself together
You've got stuck in a moment
And now you can't get out of it...

dimanche, janvier 24, 2010

Toujours plus haut

Il y a des semaines plus difficiles que d'autres. Il y a des jours qui se suivent, et se suivent et s'empilent ...

C'est une tentative de suicide au collège, un matin...

C'est une bagarre acharnée et violente pour des broutilles...

C'est une matraque tombée d'un sac en plein cours...

C'est un inquiétant mouvement de foule à la récré vers un coin de la cour...

C'est une tension palpable qui s'épaissit chaque semaine un peu plus... on se demande quand ça va craquer... mais quand donc...

Dans cette attente, c'est une ambiance qui se plombe chaque jour un peu plus dans la salle des profs...
Que les kilos de chocolats engloutis quotidiennement ne parviennent plus à adoucir...

Ce sont nos visages qui se ferment lorsque retentit la 1ère sonnerie de fin de récré...

Ce sont des vannes de trop-plein qui lâchent en plein cours...

Ce sont des élèves qui filment l'inadmissible au portable et qui balancent sur le Net...

Ce sont des jeunes qui devraient être dans d'autres structures plus adaptées mais qui sont chez nous par manque de place...
Ce sont des éducateurs trop peu nombreux, débordés eux aussi et avec lesquels on aimerait bien travailler en tandem...

Ce sont des gamins cabossés de partout qui explosent dans l'Ecole... parce qu'ici, au moins on les écoute.
On fait attention à eux.
Pour l'instant encore.

Ce sont des dépressions à la pelle...

Des absences non remplacées...

Des replis sur soi pour éviter porter le fardeau des difficultés de l'autre... parce qu'on a déjà du mal avec les siennes, trop similaires...
De la parole qui se libère en flots intarissables à la cantine mais qui ne soulage point.
Parce que ça n'est pas nous qui détenons les solutions.
C'est cette impression de souquer de plus en plus vite de nos petites mains inutiles...

Faire mieux avec moins.

Consoler, rafistoler, faire en sorte que... Jongler toujours plus rapidement.

Prendre de plein fouet les maux et misères du dehors.

Les écouter parler de leurs parents dépassés, de leurs grands frères en prison et de leur expérience du Juge pour Enfants
De leur dégoût de la société
De l'immense attente qu'ils ont de nous...

Faire mieux avec moins...

Toujours...
Plus haut
Avec de moins en moins.

Plus haut parce qu'on part de plus bas, d'un peu plus bas chaque année

Inventer chaque jour
Se réinventer chaque jour la motivation
Indéfectible malgré tout.

Beaucoup s'en vont ailleurs.
La mort dans l'âme de n'avoir pas pu ...

Finir la semaine, sonnée, par un coup de fil furieux d'une mère d'élève, dont le fils a oublié son blouson dans ma salle. Madame, je ne peux pas, aux 150 adolescents qui me passent dans les mains quotidiennement, rappeler en sortant "prenez-vos-moufles-vos-bonnets-vos-trousses-vos-crayons-votre-équerre-votre-gomme-votre-sac-de-sport-votre-blouson"
M'entendre rétorquer que j'ai la belle vie, moi...

Et rester zen.

Profiter des trop courts week end.
Et reprendre la bête à bras-le-corps dès le lundi.
Pour une nouvelle semaine pleine de surprises...

Mais parfois, les trop courts week end ne suffisent plus à repartir de zéro le lundi...

Me dire que dans 5 ans, 10 ans, j'aurais encore moins pour faire encore mieux...

C'est trop de frustration...

Car je suis incapable de miracles...

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vendredi, janvier 15, 2010

P.A.

Cède contre bons soins (bah oui, on n'est pas des brutes, quand même !) meute d'adolescents mâles.
Nombreux modèles au choix, éduqués à la propreté et à la politesse, sportifs et très sociables.
Vaccinations OK (sauf immunisation récente déjà existante)
Scolarité OK
Dotés d'un esprit d'initiative maximum
Livrés avec quelques amplis de 500 w et enceintes ad hoc, guitares et basses, de nombreux amis et copains, quelques planches de snowboard et chaussures adéquates.
Disponibles de suite.
Articles d'occasion, ni repris ni échangés.




Voilà, ça va mieux.

Pour de vrai.

Et c'est reparti pour un tour.

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jeudi, janvier 14, 2010

Doûtes et certitudes

Il y a des jours où l'évidence vous apparait aussi clairement que la montagne après la pluie. Des jours où cette évidence s'évapore, devient aussi opaque que le brouillard de Janvier.

La certitude du jour... qui n'en sera probablement plus une demain :

La famille recomposée, à terme, est un leurre. Un mirage.


Qu'on se le dise.
Les blogueurs "recomposés" kimelisent sauront de quoi je parle... c'est un sentiment qui nous étreint tous à intervalles réguliers...

J'y reviendrai.

Ou pas.

PS : rappelez-moi, dans une prochaine vie, de me réincarner en mineral. Rien de vivant en tous cas.

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dimanche, janvier 10, 2010

de Bourgogne et d'autres choses...

Vite, avant que ne s'effacent les souvenirs doux de ces quelques jours. Quelques jours volés à personne. Quelques jours rien qu'à nous deux. Trois jours par an. Trois journées, deux nuits. Sur 365. C'est peu, dit comme ça. Mais pour nous c'est immense. Vital.

Nous avons hésité entre Bruxelles, Londres... ou moins loin. J'ai de trop froids souvenirs d'Amsterdam en Décembre. Ce fut donc moins loin. La Bourgogne.

Les garçons ayant rejoint leur autre parent (ce qui a bien failli ne pas se faire... mon ainé nous ayant fait revivre comme chaque fois la scène du "j'irai-pas-c'est-mort"... sauf que cette fois ses 65 kgs de muscle ont été posés manu militari sur le siège arrière de la voiture par un "père" excédé au bout de 30 mn de tergiversations et d'allées-venues dans le froid), nous avons déposé la grenouillette chez ses grands-parents.

Et zou. On trace la route ! Vous n'imaginez pas cette sensation de légèreté, cette euphorie, cette liberté si précieuse : monter juste nous deux dans la voiture, sans avoir une grenouillette remuante à attacher, à détacher, à trimballer, à faire taire, à calmer, à gronder... sans avoir à se dépêcher pour être de retour à telle heure... Sans avoir non plus une meute d'ados ronchons à gronder, à calmer, à faire taire...

Je n'ai hélas pas de photos de la terre Burgonde à vous montrer... (là je vais cafter, c'est pas beau je sais) Doux est le préposé aux photographies. Il fait ça tellement mieux que moi... Doux a bien pris son bel appareil photo... mais au moment d'immortaliser l'instant, Doux s'est rendu compte qu'il n'avait pas chargé la batterie avant de partir... Il est comme ça, mon Doux... comme mon Zébulon... Etourdi. Très. Très très. ça fait son charme, je ne lui en veux jamais. Parce que ça n'est jamais grave, j'en ris souvent. Et avec lui, j'aime l'improvisation. Qu'il a érigée au rang d'art. J'apprécie enfin, parce que je lui fais confiance, d'être portée par son sens de la "dernière minute". Un bouquet de belles surprises.

Au gré de zig-zags campagnards, notre inspiration nous a déposés aux Hospices de Beaune. Belle architecture, sublimes toits polychromes. Fascination extrême : la vitrine des instruments anciens, clystères en tous genres et outils de trépanation... J'en frémis encore.

Des châteaux, des ruisseaux qui serpentent, un véritable paysage de peintre ("une vue d'artiste", dit mon Doux), des villages et hameaux vides de population et partout cette pierre jaune... Les bonbons à l'anis de l'Abbaye de Flavigny, achetés au kilo... la truffade d'andouillette au Chaource d'un certain petit restaurant à la déco design... Le Pommard... le Chassagne-Montrachet... le Volnay... le gentil petit producteur dont la cave est cachée dans un recoin du village de Pommard... une dégustation au débotté, explosion de saveurs, de découvertes, un vrai moment de grâce...

L'Abbaye de Fontenay, grandiose sous le ciel orageux, le clair-obscur sous ses arcades et les rares rayons de soleil, magiques, se glissant entre les étroites ouvertures. Les bâtiments religieux anciens me fascinent. Ado, je déstestais que ma mère, fan de vieilles pierres, nous inflige ces visites, guide vert à la main. En vraie prof ;-) Adulte, j'adore ça... J'adore quand mon Doux me fait l'histoire de l'art et de l'architecture (j'adore faire les musées avec lui également pour cette même raison... ) J'adore être écrasée par l'Histoire des lieux, ce sentiment d'humilité, de petitesse face au temps qui passe. Mais j'évite de (trop) faire subir ça à mes ados... un peu quand même, pour garder leur curiosité en éveil mais pas trop pour ne pas les écoeurer. Fascination extrême : l'église de l'abbaye, imposante, immense, dépouillée (c'est un peu le principe des Cisterciens, cet ascétisme...) Elle m'a laissé sans voix. Le temps couvert ce jour-là et le peu de visiteurs ajoutait à l'ambiance du lieu.

Une jolie chambre d'hôte, avec sa table opulente et sa maîtresse de maison genéreuse (et ses bons tuyaux de cuisinière pour un dos de cabillaud rôti tout simple à s'en relever la nuit), les deux jeunes familles belges avec enfants avec qui partager la table et les bons mots (c'est très plaisant de voir les autres se dépatouiller avec leurs enfants et de n'avoir pas à s'y coller avec les siens ! Liiiiiiibres !)

Les pains d'épices de chez Mulot-et-Petitjean à Dijon-sous-la-pluie.... faire les boutiques et me laisser offrir de jolies choses par mon Doux... se retenir de rire, happant en passant la conversation d'un couple de trentenaires bien propres-sur-eux : Monsieur dit à madame, l'index se curant bien consciencieusement la narine... "chais c'que j'ai mais j'ai plein d'croûtes en ce moment" Trop classe :-)

Trois tous petits jours. Trois petits jours, c'est peu, mais pour nous c'est immense. Enchainer sur 2 jours en montagne, basculer dans l'an neuf avec une amie-de-trente-ans les pieds dans la neige, apercevoir au cours d'une ballade,tout près, les chamois venus chercher l'herbe sous la neige à proximité des hommes . Se dire que décidément j'admire cette femme, mon amie, médecin de garde un soir de Nouvel An. Qui part pendant 3h sauver une vie alors que d'autres font la fête. Mais qui n'y parviendra pas. A qui il faudra tout de même souhaiter une bonne année, pour la rendre plus forte.

Et puis reprendre le fil d'une vie qui court. Qui galope. Qui file comme le vent. Qui effacerait tout ça s'il ne restait quelques images fugaces et quelques douceurs au coeur.
Et quelques bonbons à l'anis.
Et quelques grammes de pain d'épices.
Et quelques bouteilles docilement couchées dans la cave de mon père...

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lundi, janvier 04, 2010

Plein les bottes

Ils ont dit "7 cm" ce matin à la radio.
Je n'ai guère le compas dans l'oeil mais quand même, 7 cm, ça me semblait bien peu. En arrivant au collège, j'ai pris une règle et j'ai mesuré. Ah non, 7 cm, non !

Elle a commencé à tomber hier soir. Ce matin au réveil, poursuivait sa chute. J'aurais dû m'en douter, du dehors aucun bruit ne nous parvenait, filtrés qu'ils étaient par la ouate de glace. Au petit déjeuner elle tournoyait encore.

Il a neigé. Il a neigé plein. Tout plein. Les chats ce matin ont fait une tentative. "Bon ben moi je vais prendre l'air. Si tu veux bien l'ouvrir la porte et VITE !" Tout ça pour rester sur le seuil, une patte en l'air, hésitant... Hésitant encore... tout ça pour faire demi-tour et revenir se rouler en boule sur le tapis rouge.

Ils ont dit 7 cm mais chez moi, j'en avais jusqu'à mi-mollet en allant à ma voiture (le premier qui dit que je suis une naine, je le change en reine des neiges !) Et bien sûr, ma ruelle est à peine dégagée... le reste est à l'identique, d'ailleurs... J'aime sentir les pneus crisser sur la neige... glisser légèrement, devoir anticiper mes ralentissements, mes virages... regarder avec méfiance les éclats diamantés sur le bord de la chaussée.

Et elle continue de tomber. Vous n'aurez pas de photos, même si, à l'heure qu'il est, de là où je suis, j'ai une superbe vue sur un paysage de carte postale. Mon téléphone ne prend pas de photos, pas plus qu'il ne fait le café ou ne repasse mes jupes... il ne fait que ce que j'attends de lui, le vilain...

Et elle n'en finit pas de tomber. Et je ne me plains pas... Je peux sortir mes super moufles de Chewbaka (en laine à poils longs), mes bonnets de lutins et mes bottes qui font crrr..crrr dans la neige (Mmmmm... une naine, avec des mains de Chewbaka et un chapeau de lutin... wah !)

Je sais, j'ai beaucoup à vous raconter... la Bourgogne en amoureux... (notez que j'ai bien dit LA, pas LE...), les chamois de la Meije, la famille recomposée, mes tricotages et mes tambouillages...

Tout vient à point à qui sait attendre...

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samedi, janvier 02, 2010

L'Incontournable

Du bonheur, de l'amour (l'amour qu'ont les autres pour vous, de l'amour de vous-même, de l'amour à distribuer alentour...), de la sérénité et surtout un quotidien apaisé des tensions de 2009...

Rien de bien original, certes, mais sincère...

A présent, vous pouvez reprendre une activité normale...


Je termine mes lessives, je rassemble mes esprits, je me fais à l'idée de reprendre le boulot lundi..; et je reviens vous raconter !