vendredi, novembre 23, 2007

Aujourd'hui on rase gratis...

J'étais partie pour vous raconter mes colères sourdes ... les propos racistes d'un jeune élève (dans l'enceinte d'un établissement scolaire de la République) qui ne sait pas ce qu'il dit... la non-réaction d'une surveillante "bah quoi, tout le monde a le droit d'avoir ses idées..." (chargée d'âmes... ça fait peur)... l'automobiliste sur l'autoroute qui vide son cendrier par la fenêtre pendant que je le double (j'ai été très tentée de lui arracher le bras au passage) ...


Mais finalement, je vais laisser la bêtise là où elle est, je ne vais pas l'inviter sur mon blog aujourd'hui.


Sourions, plutôt.


La Linea


(Vous avez vu comme je me la joue flemme, en ce moment ?! depuis 1 semaine je tambouille à fond, j'ai des pots plein le frigo à les confondre avec les desserts ! je vous reparle plus tard)



Libellés :

samedi, novembre 17, 2007

Manettes et dépendances


Aux Etats-Unis, un adolescent de 16 ans va être jugé pour avoir tenté d'embaucher un tueur à gages contre ses parents qui lui avaient confisqué sa Playstation. Heureusement, le faux tueur à gages n'était autre qu'un policier ami de ses parents qui lui avaient tendu un piège afin de voir jusqu'où allait son addiction à la console de jeux. L'adolescent était prêt à payer le tueur avec la voiture de son beau-père.

C'est

Un doute m'assaille...

Chéri... tu les as mises où, les manettes des gamins ?!!

************************

Chez nous, dans le Haut-Rhin,
une opération, "Deux jours sans écrans" s'achève (du 12 au 16 novembre) dans quatre lycées , à raison de deux jours par établissement. 6 000 élèves étaient concernés.

Et toi, t'es cap ?!


Libellés :

mardi, novembre 13, 2007

Jonglage...

Ce matin c'était les 6è S. Sixième SEGPA, si t'es pas initié. 2è séance d'initiation à la recherche documentaire. Là comme ça au débotté, allez hop... c'est ça la vie du Titulaire sur Zone de Remplacement. TéZèdèRe toujours prêt. Donc, ce matin, 11h-12h, 8 élèves de 6ème S. Je me suis dit «ah cool, 8, petit groupe, ça va être royal». J'avais oublié ce que voulait dire le S de la 6è S. On va commencer doucement, on va commencer par l'ordre alphabétique. C'est jamais gagné d'avance ce truc...

Blaaaam!!!!! Une porte de collège ça doit résister au passage des gnous. Ils marquent un temps d'arrêt en entrant ...

Elle est pas là la dame de d'habitude ?!

S'interrogent mutuellement du regard. J'ai ma tête de killeuse.

- Bonjour, asseyez-vous... euh non... 6 par table ça ne va pas aller... Non mais... ne vous déplacez pas tous les six... toi, toi et toi, hop, là.

Je prends mon temps... on va les laisser s'installer, s'imprégner de ma présence. Je les observe... Les secondes passent... puis repassent... la transhumance des gnous se poursuit... ils changent de table... puis de chaise... puis de coté de la table... avec la chaise... puis de chaise. Re-de table...

- ça y est, là, on va dire que c'est bon, hein ? Je suis Madame FD et aujourd'hui je prends le relai de Mme B.

16 yeux me fixent... de haut en bas. De bas en haut. Un arrêt sur mes bottes. Une blondouillette se penche vers sa voisine, murmure. Sans discrétion. La voisine se retourne sans discrétion. Matte mes bottes. Sans discrétion.

- Ne te balance pas sur ta chaise, s'il te plait... La dernière fois vous avez fait une visite du Cdi et vous avez du compléter le plan...

- Madaaaaame...


-
Oui..?

- Je peux aller chercher ma trousse ?


- ?! et où est-elle ?


- Ben je l'ai laissée sur l'autre table...


- Bon vas-y... Non non non non finalement reste assise... passez-lui sa trousse s'il vous plait... C'est bon, tu es prête ?Il te manque quelque chose encore ?

Et me voilà à leur parler de l'alphabet, de classement alphabétique... Avec force exemple. Je brandis un roman d'Eric Boisset en guise de démonstration. On va reprendre du début, faire un rappel...

- Vous vous souvenez comment on appelle cette partie-là du livre ? Dis-je en montrant le dos de l'ouvrage.

- Le bord du livre !

- Le plat du livre.

J' abrège leurs souffrances.

- Non plus, on l'appelle le DOS. C'est sur le dos qu'on inscrit la...
Je tends une perche mais je n'y crois pas moi-même.
Arrête de te balancer, je crois l'avoir déjà dit... on inscrit la COTE. Qui est l'adresse du livre sur les rayons.
Portée par mon élan, je continue la présentation de l'objet-livre, un petit rappel ne fait pas mal...


-Et cette partie-là c'est la..
.? Je désigne la tranche du livre

- Le ventre du livre !


L'assemblée glousse. Certains regards jusque là éteints s'éclairent un instant... Je saisis cette furtive lueur d'intérêt pour ce qu'elle est ... Il faut savoir rester humble. Une grassouillette me regarde en...

- Mais qu'est-ce que tu fabriques avec ton surligneur ?!!!
Attends là j'hallucine... elle se gloss les lèvres de surligneur jaune !!!

- rieeeennn madaaaame ...

Le temps de me retourner pour en voir un étalé à plat ventre sur la table les pieds en l'air.

- M'daaaaame y m'a pris le bouchon de mon stylo plume. 'Tin rends-le moi "lacond'tar***" !!

Un leste jeté de bras et un périlleux grand écart plus tard, j'arrive à intercepter l'objet sans perdre de ma crédibilité . Dans mon dos les filles papottent en se balançant sur leurs chaises. Je donne 3 mn avant que l'un d'eux ne vienne se fracasser le dos en basculant sur le lino gris. On va vite revenir à l'alphabet. Un autre est tout concentré à enlever à l'effaceur les traces d'encre sur ses doigts... J'ai toujours mon livre de Boisset entre les mains. J'ai un truc à faire, je vais le faire...nondidjou!

- Madaaaaame... c'est qui sur le livre ? C'est le héro ?

- Non, ça n'est pas le héro c'est son meilleur ami Bonaventure...


- Pourquoi il a des «dreads» ?


- Il vient des antilles, c'est pour ça qu'il est représenté avec ...


- Oh madame, respect, moi je suis né à la Réunion.


On s'égare... ça glisse...ça ne dérapera pas. Je souris tout grand.

- C'est quand que vous allez nous lire une histoire ?


- Ah je suis jamais allée à la Réunion, moi... mais chuis allée au Maroc avec mes parents...
Madame, chuis allée au Maroc une fois avec mes parents. Madame, chuis allée au Maroc une fois avec mes parents. Madame, chuis allée au Maroc une fois avec mes parents. Madame, chuis allée au Maroc une fois avec mes parents.

Puisque je fais la sourde oreille, elle le répètera 5 fois jusqu'à ce que je tourne la tête vers elle...
Là tu te dis que t'as un truc à faire, tu es même payée pour ça, il faut juste trouver la bonne entrée...

On passe à l'étape alphabet directement, ça sera plus concret... Je distribue une feuille de petits exercices. Tous petits, les exercices. Je parle des encyclopédies, des dictionnaires... ils écrivent l'alphabet au complet sur leur feuille... quand tu prévois ta séance, tranquillou, porté par ton bel optimisme éducatif, tu dis « ils écrivent l'alphabet » comme tu dirais "bon là ils prennent leur stylo" Pouf, comme ça, 2 mn chrono à tout casser. En comptant large. Ben non. Parce que dans une séance c'est rare que ça roule comme tu avais prévu. Soit il va te falloir 2 h pour faire 1h de ton planning ... soit c'est torché en 40 mn et après tu improvises les 10 autres minutes (oui, 10 mn, parce que sur des séquences de 55 mn tu comptes 5 mn d'installation en début d'heure ... au bas mot !) Les nez se collent sur la feuille, les langues s'étirent... les stylos restent suspendus en l'air... c'est question pour une champion ou quoi ?! Mon présupposé de départ s'éffondre... un doute m'étreint... connaissent-ils l'ordre des lettres de l'alphabet ?

- Tu vas arrêter, oui, de te tourner sur ta chaise dans tous les sens ?! Remets-toi face à la table. Si tu as fini d'écrire l'alphabet tu peux passer à l'exercice suivant. Tu vois, tu as 3 volumes d'une encyclopédie. Le volume 1 qui va de la lettre A à la lettre H, le volume 2 qui va de la lettre I à la lettre O et le volume 3 qui va de la lettre P jusqu'à Z.

J'ai du dire trop de mots d'un coup, je sens que l'attention décroche...

Sur ton exercice tu leur as dessiné de jolis carrés bien droits censés représenter les volumes de ton encyclopédie fictive. Tu as écris 1, 2 et 3 en dessous. A-H, I-O et P-Z dedans. Tu t'es dit qu'en expliquant directement à une table de 3 tu vas faire d'une pierre 3 coups... 6 yeux te regardent en attendant la suite... Tu n'oses pas demander s'ils ont compris parce que visiblement la réponse sera non... A la table d'à coté, pas mieux. Ton schéma c'était encore trop abstrait. Une idée surgit des tréfonds de ton...

- Chuuuuut, on se calme... qu'est-ce que tu as dans la bouche ? Eh bien crache-moi cette gomme dans la poubelle, tout de suite. Et toi tu arrêtes de donner des coups de pied à ton camarade sous la table, tu crois que je ne te vois pas ?!

Et là tu te rues sur la poubelle que tu lui tends sans sourire. Une fois qu'ils sont si bien rangés autour des tables, il ne faut surtout pas les déplacer, tu n'arriverais plus à les ranger, après.

Une idée surgit donc...

- On va faire des découpages !!!

Tu as dit le mot magique !

On l'a fini en totale impro, ils ont écrit les lettres de l'alphabet en gros, découpé des carrés de lettres avec application, les ont bien alignés (dans l'ordre !) sur 3 tables rapprochées, en 3 groupes,1 par table, 1 pour chacun de 3 volumes de l'encyclopédie; puis on a écrit les 12 mots à ranger en gros, un par feuille et ils ont rangé sur la bonne table sous le bon tas de lettres. Ça partait dans tous les sens, ça caquetait, ça n'était pas silencieux du tout... mais ça a été fructueux. Et on s'est amusés.

Totale impro.

- La prochaine fois vous allez nous lire une histoire ?

J'ai souri tout grand encore une fois. Et j'ai promis. Dans 15 jours je lis une histoire.







Libellés :

samedi, novembre 10, 2007

Post à rien...

Ce Week end, que du futile en vrac ...

Un test de grammaire, des expressions simples mais savez-vous vraiment les écrire toutes ?! moi non...

*************************

Ce week-end on souffle, c'est relâche, ils sont "en face"... ça fait du biiiiieeeeeen...

Frénétiques, toutes les deux semaines avec Doux on sort... Hier soir c'était concert. Une chanteuse du Cap-Vert et j'ai été au premier abords surprise de l'entendre chanter en... (chuis bête, j'aurais du penser à Cesaria Evora...)

Ah, ben tiens, une devinette... quelle langue parle-t-on au Cap-Vert ? (nan nan nan, sans triche, on va pas chercher dans Gougoule avant de commenter !)


*************************

La photo du jour est là, chez Doux... Je vous raconterai plus tard comment nous avons passé PLUS DE DEUX HEURES dans ce f**** magasin pour l'échange tout simple d'un micro-onde sous garantie...

*************************

Encore une frénésie de tambouillage cosméto à venir ... des volontaires ? (déjà l'une d'entre vous est sur ma liste de cobayes...)

Libellés :

jeudi, novembre 08, 2007

L'art est difficile...

Je me suis couchée hier soir en repensant au dernier billet de manman d’ados… qu’il est difficile… tellement difficile d’élever un adolescent au rang d’adulte, lui donner (contre son gré parfois…) les quelques menues bases qui lui permettront de trouver sa place dans notre monde… Je me suis couchée avec des pierres dans le ventre et le cœur dans un étau. Je me suis couchée alors que j’aurais préféré aller courir dehors et hurler à la lune pour évacuer ma colère et mon impuissance.
Je me suis couchée après une bouleversante altercation avec un ado en évidente souffrance, pétri de rage et de colère. Imaginez que vous avez devant vous un hérisson géant électrifié, qui irradie du 20 000 V tout autour de lui et qui crache des flammes à intervalles irréguliers. Qui se cogne à vous, qui se jette volontairement contre vous avec la force d’une division de panzers… Roseau, avec amour vous pliez… parfois à terre vous vous cognez le nez… puis vous vous relevez parce que vos tripes vous disent qu’il a besoin de vous solide, qu’il se heurte pour mieux tester votre résistance, pour savoir jusqu’où votre pont de singe est solide et fiable…. Savoir s’il peut en confiance avancer vers la rive de l’âge adulte…

Je me suis relevée hier soir en l’entendant pleurer bruyamment dans la salle de bain, caché dans le noir derrière la porte… j’ai embrassé son mètre 67 mais je n’ai pas pu éteindre sa douleur. Il a gardé les bras ostensiblement croisés sur sa poitrine, il est resté plié en deux. Il m’avait jeté sa rage au visage peu de temps auparavant , il avait déversé sur moi des flots de mots durs qui probablement ne m’étaient pas destinés. Mais c’est moi qui étais là, parce que je suis toujours là, parce que mon amour pour lui est inébranlable, parce qu’il sait que quoi qu’il ose me dire, il restera mon poussinou. Parce qu’il sait qu’il PEUT le faire sans risques majeurs.

Mais tout ça m’use, à la longue…Tous ces coups de bélier. J’ai sombré dans un sommeil englué de 01h à 02h15… puis plus rien. Bien réveillée. Avec des kilos de pierres aiguisées qui dansaient la java dans mon estomac.

Comateuse, j’ai pris à la route ce matin à 7h15. J’ai mis un CD dans la voiture, poussé le son jusqu’à saturation et j’ai roulé… j’ai laissé derrière moi l’aube aux doigts de rose illuminer la crête du Grand Arc. La toute première neige a poudré le sommet de la Vanoise et le givre cristallise chaque brin d’herbe. La voix poignante et étrange d’Antony and The Johnson dans le lecteur m’apaise un peu parce qu’avec lui je chante à tue-tête I am very happy, So please hit me, I am very very happy, So come on hurt me, I'll grow back like a starfish.

Qu’il est dur d’être parent d’ado(s)…qu’il est épuisant de traverser la tourmente, leurs tourments. Mais ce n’est qu’à posteriori que nous saurons si nos mots, nos gestes, nos faiblesses et nos injustices maladroites ont été bienfaisants… En attendant, on fait au moins pire et on sauve sa peau de parent.
Tant bien que mal. Souvent mal…

"Pour obtenir une vérité quelconque sur moi, il faut que je passe par l'autre" Sartre, l'existentialisme est un humanisme. C'est ainsi que se construit l'adolescent... il lui faut passer par/à travers ses parents...

Merci à Mme Troll/ Poussiiiin de cette parenthèse dans notre tourmente familiale… une trêve bienvenue de quelques heures.


Libellés : , ,

samedi, novembre 03, 2007

Quand j'entends KULTURE...

Culture... Culture... vous savez déjà comme nous avons à coeur, Doux et moi, d'instiller dans notre pédagogie quotidienne un peu de culture et d'art du beau à nos jeunes cerfs domestiques...

Ce Week end, nous les trainons . Une année sur deux il s'agit d'art contemporain (très contemporain !) . Le thème de cette année : L'histoire d'une décennie qui n'est pas encore nommée... ça laisse songeur, n'est-ce pas.
Ils ont adoré le spectacle de flamenco le mois dernier (surtout nos deux guitareux qui étaient fascinés par le jeu de doigts du musicien).

Non mais, y a pas que W.O. W. dans la vie d'ado !




Je vous laisse, ma MAP vient de sonner, je vais voir mon panettone... (OK, il n'aura pas cette forme-là et il aura deux gros trous en dessous !)

Bon goûter !