vendredi, septembre 25, 2009

Ne pas être une mère parfaite...

Il est parfois de ces jours où nous nous sentons peu glorieuses dans notre rôle de mère. Enfant, j'étais admirative devant un livre de lecture de jeunesse de ma mère dont les personnages étaient un petit garçon en culotte courte à boutons (forcément blond), sa soeur (forcément à couettes et en jupette gonflante) et leur maman, forcément souriante et toujours dans sa cuisine, empaquetée dans un seyant tablier à carreaux rouges et blancs (fort probablement un ouvrage d'Edouard Jauffret) L'image de cette mère toujours souriante et forcément disponible a dû me marquer plus que je n'aurais cru.

Même si quelques 60 années séparent cette image (d'Epinal) de la vie d'une mère active d'aujourd'hui, les clichés ont la peau dure. Nous travaillons toute la journée, nous courrons pour rejoindre nos pénates (lesdits pénates s'avèrent souvent tout sauf paisibles et accueillants -ils le deviendront passé 22h une fois les enfants couchés-) afin de sacrifier à une deuxième journée, plus ingrate celle-là.

Je ne manque pas à la règle. J'ai des journées très denses, partageant ma semaine sur deux établissements, je fais dans chacun autant de projets que si j'y étais à temps plein. Double investissement et une course haletante. Mais c'est mon choix. Je ne parle pas des élèves à gérer et des gueulantes à pousser. Je rentre donc chez moi, vidée, souvent hagarde, pour me coller à la surveillance des devoirs de ma progéniture à moi, me désespérant une nouvelle fois devant leur manque abyssal de motivation (j'vous jure, y a des claques qui se perdent...)

Hier soir, donc, après une de ces journées où le coucher du Lapin est expédié plus rapidement que de coutume (soit en une demie-heure au lieu d'une heure) l'histoire racontée en deux pages et la sacro-sainte chanson du soir chantonnée sans ferveur aucune... Voilà-t-y pas qu'une fois couchée, elle se met à braire de toutes ses forces (oui...ma fille hurle, elle braie ,elle beugle, au choix...)

MA-MAAAAAAAAAAAAAAAANNNNNNNNNNNNNN !

Je laisse dire. Sourde.

MA-MAAAAAAAAAAAAAANNNNNNNNNNNNNN !

Impérieuse capricieuse.

Une boule monte dans mon estomac, me coupe le souffle, me bouleverse le plexus solaire. Je respire comme au yoga... je fais la zen comme je peux. Et je remonte les escaliers le pas lourd, en poussant des soupirs de taureau.

- y sont attachés !

Elle a deux horribles peluches Diddl-porte-clé (des abominations de provenance inconnue...) qu'elle avait attaché ensemble et qu'elle n'arrivait pas à séparer.

Quand la mère sort de ses gonds, la mère est tout sauf glorieuse...

J'ai pris les (affreuses) peluches, tiré sur les têtes comme une damnée (purée c'est super solide c'truc !) jusqu'à en arracher une pour séparer les choses. J'ai jeté sur son lit les cadavres de velours sale.

- voilà, ils sont détachés ! Maintenant, DODO !

Elle en est restée bouche bée..."collée au mur" comme diraient mes ados. Silencieuse...

Elle n'a remis sa sirène en route que lorsque j'ai eu tourné le dos et commencé à descendre les escaliers. Elle a appelé son père (sage précaution !)

Qui a fini par monter. Gronder. Puis redescendre, l'objet à la main. Sereinement, il a recousu la tête du cadavre.

Comme lorsque, sans rien dire, il va chercher la pelle et ramasse les éclats de verre par mes soins rageurs explosés.

Il attend que passe l'orage. Il est d'une patience qui ne me rend pas fière de mes (rares) colères ...mais ceci est une autre histoire;

Mon Lapin n'oubliera pas que sa maman lui a déchiré sa peluche. Pas plus que moi-même n'ai oublié le magnétophone que m'a mère a cassé de colère lorsque j'avais 16 ans (okêêêêêê.... je tardais à venir à table... ne dites rien à mes fils, surtout !)

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jeudi, septembre 24, 2009

Vade retro...

Dans 10 minutes, la sonnerie de midi retentira. Il est assis en face de moi, sur une table avec trois autres de ses camarades. Tout de suite, en même temps que sa trousse et ses cahiers, dès le début de l'heure,il a sorti un petit flacon de liquide bleu. Et un paquet de mouchoirs en papier. Je n'y ai pas prêté plus d'attention que ça.
Il a posé sa calculette sur la table et avec ses camarades, se sont partagé les outils et les informations. Je n'ai levé le nez qu'à l'apparition d'une odeur inhabituelle. L'odeur de ce produit que j'utilise parfois (mais rarement...) pour nettoyer les livres, décoller les étiquettes fondues sur le plastique des couvertures .

Consciencieusement, avec une méticulosité admirable, il était en train de nettoyer, au mouchoir en papier imprégné de liquide bleu, chaque objet posé sur sa table. Chacun de ses stylos, comme comme on essuie un couvert après la vaisselle. Sa calculette qu'il avait partagé avec les autres, touche après touche. Le plastique rouge de sa pochette à rabats élastiques. Le MP3 sorti de sa poche. Les écouteurs qui vont avec.


Je présuppose qu'à la cantine, il passera ses couverts au désinfectant, son plateau, son verre, les bords de la carafe métallique... regardera d'un air ennuyé les spaghetti bolognaises gisant dans son assiette non désinfectée par ses soins...
Effarée, je n'arrive pas à quitter des yeux son stupéfiant manège. Et je me dis qu'aux yeux de certains, je dois probablement passer pour une mauvaise mère. Je n'ai pas fourni à ma tribu les flacons de désinfectant comme autant de gris-gris protecteurs, je ne les ai d'ailleurs pas acheté par packs de 6 à la pharmacie en promo. J'aurais pu en faire moi-même au naturel mais je me suis abstenue de succomber à la furie galopante. Mes enfants, pas plus que moi, ne vivons dans un monde aseptisé. Il y aura d'autres grippes, il y aura la vilaine gastro, il y aura les inévitables rhino de l'hiver, les angines et peut être même une ou deux otites en cadeau avant le printemps.
Alors, je n'en fais pas tellement plus que les autres années à la même saison, je fais confiance à leur système immunitaire et à leur bonne santé entretenue avec attention tout au long de l'année.

Parce que pour eux, ça n'est pas ce qui m'effraie le plus aujourd'hui...

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dimanche, septembre 20, 2009

Preuve d'amour...

"Il n'y a pas d'amour, il n'y a que des preuves d'amour", disait le poète (lequel ? cette citation est attribuée à la fois à Eluard, à Cocteau et à Shakespeare...)

Je l'ai connu les cheveux courts. Très courts. C'est le souvenir que j'en avais. C'est l'image de lui dont je m'étais imprégnée pendant près de 15 années. 13, pour être juste. Je l'ai retrouvé le cheveux... ni long ni court... indécis. Comme lui-même. Entre deux vies. Plus vraiment celle qui s'achevait. Pas encore une nouvelle. Il a ensuite décidé qu'à nouvelle vie, nouvel homme.

De mon côté, à nouvelle vie, nouvelle femme. Je découvrais les escarpins à talons, les froufrous et le maquillage. Lui se découvrait le cheveux plus long.

Mimétisme ? Identification ? Toujours est-il que ce pater familias a inspiré nos 4 garçons aujourd'hui adolescents. Qui portent le cheveux long. Raide ou bouclé selon ce que la nature leur a donné. Quant à moi, c'est court. Très.

Le Lapin, ce sont de longs frisottis dorés, avec lesquels je me bats tous les matins. Elle peste aussi et je la comprends, la pauvre.

Elle a fait ce que font tous les enfants de son âge. Elle a fermé la porte de la salle de bain, s'est saisi des ciseaux qui trainaient et a taillé dans le vif. Uniquement d'un côté, c'est plus drôle comme ça.

Elle était contente et fière d'elle ; depuis le temps qu'elle réclamait le coiffeur... comme maman.

Elle a demandé à ce que ce soit son père qui l'accompagne pour sa première coupe de grande.
Père et fille sont revenus, une heure trente plus tard. J'ai d'abords vu la fille, un carré court tout bouclé, un visage espiègle. Belle comme un coeur.

Quand j'ai levé les yeux, je suis restée bouche-bée. Immobilisée sur place. Il avait tout coupé lui aussi. Après 7 ans. D'un coup. Comme ça. J'en ai été toute émue. Très troublée. Souffle coupé.

Depuis hier, je ne me lasse pas de le regarder à la dérobée (tellement je le trouve beau !)


Merci, mille mercis, mon Doux, d'avoir exaucé mon souhait... (et puis non, ça n'est pas vrai, ça n'était pas un défi que je t'avais lancé hier matin au saut du lit...!)








Tout vient à point à qui sait attendre...

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dimanche, septembre 13, 2009

Pedicu-lux

Hier soir, je vois mon Lapin se gratter la tête. En bonne mère un peu parano, je lui demande de s'approcher.

- Viens là ma grenouillette que je regarde ta tête.

Je scrute ses boucles dorées.

- Est'que z'ai des ampoules ?

- Des ampoules ? Dans la tête ?! ben non, t'as pas d'ampoules sur la tête !!

- Qu'est-ce que tu cherches alors ? J'en ai pas, des lampes ?


Finalement non, ma fille n'avait pas de lampes dans les cheveux !

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vendredi, septembre 11, 2009

Gros bonnets

Dans les années 80, ma mémé me tricotait des bonnets. Des vrais en vraie laine. Des qui me grattaient le front à mort. Des gros bonnets en bonne grosse laine blanc cassé, agrémentés (soyons fous, mon dieu quelle fantaisie !) d'une, voire deux si elle était en veine d'inspiration, bonne vieille rayure rouge ou verte ou orange. Vous savez, les bonnets dont on retrousse le bord en côtes 2x2 (un max de fantaisie, vous dis-je !) Qui néanmoins couvrent bien les oreilles... Avec son écharpe assortie. Qui elle aussi me grattait le cou à mort, bien entendu. Comme nombre de mes concitoyens, je ne supporte pas la pure laine brute à même la peau. Si l'écharpe m'irritait ma délicate peau, je n'avais qu'à porter les fabuleux sous-pulls acryliques aux couleurs chatoyantes dont tenait à me parer ma mère les jours de grand froid. C'était mon entorse personnelle et consensuelle à la mode. Ainsi lainée et chauffée, je pouvais alors porter des jeans taggés AC/DC, IRON-MAIDEN ou STATUS-QUO, des Stan Smith volontairement salies aux pieds ("tiens, je t'ai acheté du blanc pour tes baskets, elles sont sales".... Mamaaaaaannnnnn !) et un sac de cours à longue bandoulière en grosse toile kakie siglé US ARMY. Je passe sur le pin's Solidarnosc... accessoire hyper hype de l'époque.

Mais ces bonnets, nom de d'là, ils ont hanté mes 12-18 ans (rien que pour ça, jamais au grand jamais je ne souhaiterais revivre mon adolescence !), le pack complet bonnet+écharpe+pull. Oui, il y avait également le pull à torsades. Mémé adorait tricoter les torsades. Une de chaque côté sur le devant. Encolure V s'il vous plait ("avec le sous-pull ça fait plus joli"). Du fameux blanc cassé si cher à son coeur, orné dans le bas de la célèbre rayure de couleur vive. J'ai déjà parlé de ces collections de pulls torsadés qu'elle offrait à toute la famille et que nous portions tous vaillamment le jour de Noël.

Voilà que depuis quelques années, la mode étant, comme dit ma mère, un éternel recommencement, revient défiler sur les podiums (et en vitrine des boutiques de jeunes filles, de fait) LE bonnet en grosse laine tricoté main avec des aiguilles n°7. C'est là que j'ai commencé à me dire que peut être l'age me gagnait-il... au même moment où j'ai juré ne jamais racheter de pantalons pattes d'eph . Ni de sandales à semelles compensées (qui de mes lectrices est assez vieille pour se souvenir de ces sandales à semelles compensées en liège des années 70, qui me faisaient fantasmer à 11-12 ans mais que je n'avais pas le droit de porter, étant "trop jeune" ?!) Depuis deux ans à peu près, je regarde, très perplexe LE bonnet refleurir sur les jeunes têtes. Certes, je pourrais me la jouer tendance et me tricoter moi-même mon bonnet (mémé m'a appris à tricoter le bonnet, même plus, à 14 ans je savais tricoter les chaussettes- qui donc tricote encore des chaussettes de nos jours ?!- ça m'a juste servi deux ou trois fois à tricoter des chaussons de bébés et à épater les jeunes mamans avec un cadeau de naissance tellement vintage !) Mais voilà, je me refuse à porter de nouveau le bon gros bonnet tricoté main, même à le tricoter ! Je protège mon cerveau de la congélation saisonnière par l'apport de couvre-chefs plus...comment dire... genre bonnets de lutins, ou bonnets à plumes... de ces bidules qui font dire à mes fils "Warf, non mais, hé, tu vas pas sortir avec ça ?!"
Tant pis si je ne suis pas à la pointe de la mode...!

Ces jours-ci, les couturiers font leur show de saison. Nous présentent leurs collections pour l'été 2010. Ce qu'ils croient que sera la tendance dans un an... Intriguée, et comme je ne peux projeter ma garde-robe aussi loin, je suis allée farfouiller sur le net, voir ce qu'ils nous avaient prévu pour cet hiver. Ce que nous devrions trouver là-maintenant en boutique. La tendance générale, quoi. Les grandes lignes. Et là... horreur... Le gros bonnet a encore de beaux jours, ça c'est un fait acquis. Mais nous reviennent en force les années 80. Du satin brillant, de la robe-trapèze, de l'épaulette et du lamé... des couleurs neutres, du noir, du gris, du beige, du violet.

Le dress code de l'hiver 2009-2010 se situe entre Annie Lennox période "Sweet dreams" et Desirless période "Voyage voyage" (les plus jeunes, demandez à vos mères !)

Qu'on se le dise.

Je ne sais pas vous, mais moi, ça n'est pas cet hiver que je vais refaire ma garde-robe !

(Rassuré, mon Doux ?! )

mardi, septembre 01, 2009

Nouvelles neuves rapides


Pour celles qui s'inquiétaient de mon sort en ce début d'année scolaire...

Ce matin comme une grande j'ai fait ma pré-rentrée. Oui, ça s'appelle "pré-rentrée" comme si ça n'en était pas une mais pour nous c'est notre vraie rentrée, quand même... Et chaque année, j'ai une angoisse, une phobie, disons-le sans honte...

... C'est de me tromper de jour ! Non pas de débarquer dans l'établissement sans chaussures ou sans culotte (ma phobie quand j'étais élève) mais bien de débarquer le lendemain du jour prévu...

Alors, dix fois dans la semaine qui précède je vérifie bien que la date que j'ai en tête concorde avec les infos alentours. Ce matin-même, encore, dans la voiture je n'étais pas sûre...

Cette année encore je me partage en deux morceaux égaux. Lundi-mardi et jeudi-vendredi. Je vais retrouver d'un côté avec un plaisir immense (et réciproque, je l'espère) mes ex-6ème Segpa devenus 5ème S. Et la poignée de collègues de ce petit collège tranquille. Et de l'autre côté, un second petit collège tranquille, poste à partager avec une fille avec qui j'ai déjà souvent travaillé et que j'estime beaucoup.

Professionnellement, ce sera une année sympa, je le sens.
Pour le reste... ma foi... on fera comme d'habitude !

Allez zou, c'est reparti pour un tour dans la joie et la bonne humeur.

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