jeudi, février 25, 2010

Boyz boyz boyz...

Ce matin, nos grands-16-ans se sont levés à l'aube. 10h et demi, en vacances, c'est l'aube pour eux, croyez-moi !

Après un petit déjeuner frugal (3 bols de lait, 1/2 paquet de céréales, 1 yaourt et 2 bananes) et une (longue) douche, ils se sont mis, chacun la sienne, à ranger avec frénésie leur antre. Ranger, ranger,empiler, jeter, aller même vider leur poubelle dans le container extérieur (houlàààà, ainsi donc ils savent où se trouve la poubelle extérieure...), sortir l'aspirateur et ... et... CHANGER LEURS DRAPS !! Si si ! Une première, foi de mater familias !

Le panier à linge de la buanderie a explosé tout d'un coup, débordant de chaussettes tirebouchonnées, de caleçons, de jeans aux bas déchiquetés, de T-shirts...

Pendant ce temps, je ricane en épluchant les oignons qui rejoindront les olives, les champignons et le sauté de porc du repas de midi.

Ils viennent tournoyer autour de moi "Quand est-ce qu'on mange ?" "Pas tout de suite".

Ils sont pressés... ils tournent en rond...

Moi je vous le dis, cet après-midi nous aurons des visites de filles ! Chacun la sienne.

Et ils profiteront de la configuration de la maison qui fait qu'ils peuvent recevoir leurs "invitées" directement dans leur antre, sans passer par la porte d'entrée principale, par la case "tu sonnes et tu rencontres les parents". La porte coulissante qui sépare leur domaine du reste de la maison sera discrètement tirée.


Et ils seront ce soir d'excellente humeur.



Ah, elles devraient venir plus souvent, les filles, à la maison ;-)

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samedi, février 20, 2010

To Manderley (private joke)

jeudi, février 18, 2010

Quelle mère seras-tu ?

Long-time-no-blogging...


Et pourtant, ça ne sont pas les idées de billets qui m'ont fait défaut, ça ne sont pas les sujets de conversation avec vous qui m'ont manqué... il y a le temps, d'une part et l'Energie, d'autre part qui tous deux lâchement m'ont abandonnée.

Toutefois, je ne suis pas restée sans rien faire, j'ai tricoté assidument ... C'est bien, le tricot, ça peut se faire machinalement la tête quasiment vide (à condition de n'avoir pas à trop compter de mailles !) et si tu maitrises bien le geste, tu peux lire en même temps, un livre calé par delà l'ouvrage ! J'ai cliqueté des aiguilles à m'en faire un début de tendinite au poignet droit, douleur aggravée par de la frappe intensive sur le clavier (d'où le silence du blog). Finalement, l'achat (hououou le prétexte !) de 15 paires d'aiguilles à tricoter en bambou ultra légères (oui, j'ai pris TOUTES les dimensions existantes, j'ai le droit de tricoter un pull en numéro 2 si je veux, d'abords ! ) a bien soulagé mon poignet. J'ai donc pu poursuivre mon ouvrage de dame... Tout en pensant me remettre à frapper les touches.

Pour des retrouvailles, j'aurais pu vous narrer ma belle journée de filles avec Meilleure-amie-de-20-ans. LA journée hammam. Les effluves de fleur d'oranger dès l'accueil. Les lumières tamisées, la descente dans le ventre chaud et humide... les conversations chuchotées, les corps alanguis sur la pierre tiède, les ombres juste devinées à travers la brume, l'odeur de savon noir, d'huile d'argan et d'huiles essentielles citronnées (penser la prochaine fois se préparer un masque capillaire...) Papoter. Oublier que nous sommes mères d'ados-en-crise, oublier nos élèves respectifs, oublier que nous sommes des épouses et ne se concentrer que sur le "rhaââ-c'est-trop-bien-on-aurait-dû-le-faire-plus-tôt", se laisser caresser la peau par le gratouilli du kessa. En ressortir un peu hébétées mais tellement légères, en se promettant de recommencer aux prochaines vacances.

Finalement, non, je ne parlerai pas ce moment de partage et d'intimité-là. C'est autre chose qui m'a fait bondir hier soir. Au détour de mes lectures net-informatives, je tombe, m'offusque, retombe, me re-offusque etc etc sur la polémique qui enfle au sujet du nouveau livre d'Elisabeth Badinter, Le conflit, la femme et la mère (Flammarion). Au-delà du sujet allaiter or not allaiter-travailler or not travailler, être une mère "parfaite" (perfection toute relative édictée, ne l'oublions pas, par une société à tendance masculine tout de même) ou ne pas en être une, ce que je ne trouve pas rassurant du tout est la pérennité de ce type de polémique... 60 ans après la fin de la guerre et le droit de vote des femmes, plus de 40 ans après le tournant des années 60 (petit rappel : ça n'est qu'à partir de 1965 que l'épouse est autorisée à exercer une profession sans l'accord de son mari). Longtemps, ça n'est pas une nouveauté, la femme a été aliénée à l'homme ; le mot volontairement violent est utilisé à dessein au sens littéral, les "sans droit", mais également au sens philosophique et sociologique : "Privation de libertés, de droits humains essentiels éprouvée par une personne ou un groupe social sous la pression de facteurs permanents (Hegel) ou historiques (Marx) qui l'asservissent à la nature ou à une classe dominante." (in http://www.cnrtl.fr)
Cela dit juste pour poser le contexte de mes interrogations. Je disais donc que nous en sommes encore aujourd'hui à la sinistre dichotomie entre "bonne mère" et "mauvaise mère", séparation qui se baserait non pas sur l'épanouissement visible d'un enfant, donc sur "ce que j'apporte à mon enfant comme bien-être" mais plutôt sur "comment j'agis avec lui, ce que je fais et ce que je ne fais pas". Un peu comme si le bonheur d'un enfant dépendait d'un kit de recettes, d'actions à mettre en oeuvre selon que l'on soit pro-ceci ou pro-cela, dans telle ou telle famille de pensée.

La question n'est pas tant j'allaite-je n'allaite pas; je cododotte-je ne cododotte pas, je lave les couches ou je les jette mais plutôt "quel est véritablement mon libre-arbitre en tant que mère, qu'épouse et que femme ? De quoi ai-je vraiment envie MOI, et dans quelle mesure ce dont je crois avoir envie/vouloir n'est pas insidieusement dicté par mon environnement ? "
Le véritable problème n'est pas de se définir comme appartenant à l'un ou l'autre des deux "clans", entre "celles qui" et "celles qui pas", mais plutôt de respecter le choix de chacune, d'accepter ne pas détenir LA vérité qui conviendrait à toutes de façon universelle.
Dans le même temps, il appartient à chacune d'entre nous de bien repérer ce qui relève de notre libre-arbitre de ce qui est plus de la "soumission volontaire". Oui, la soumission volontairement consentie existe, nous la pratiquons toutes et tous à un moment ou à un autre, dans une certaine mesure, et ce choix, pour des raisons qui nous sont intimes, devrait être tout aussi respectable que celui de n'agir que par et pour soi-même. Avoir des enfants, le nombre d'enfants, ne pas en avoir, se les trimballer partout ou les laisser à la maison aux bons soins d'une babysitter, souhaiter acheter des couches jetables ou préférer les lavables (cela dit, il existe ce merveilleux outil-ami qui s'appelle Machine-à-laver, accompagné souvent de son non moins merveilleux binôme le Sèche-linge, et votre enfant ne vous en aimera pas moins que si vous lui aviez lavé à la main ses couches pleines... à la limite il s'en fiche même carrément! )

J'ai acheté des couches pour les 3 premiers, j'ai maudit le volume des paquets de couches à stocker/jeter, j'ai acheté des couches lavables pour la grenouillette (il faut le dire, un sacré budget au départ tout de même mais vite rentabilisé puisque la dépense est faite une fois pour toutes...), je les ai passées à la machine à laver et au sèche-linge, je n'ai pas eu l'impression d'avoir eu plus de lessives à faire (bon, oui, à 8 à la maison, 4-5 couches de plus dans l'une des 2 lessives quotidiennes ne changeait pas grand-chose ! le tout est d'avoir des couches en nombre suffisant pour ne pas avoir à les laver une à la fois...d'où investissement de départ conséquent); J'ai allaité les 4, sans ,vraiment demander l'avis des papas, les informant juste de mon intention. S'ils avaient été foncièrement contre, comment aurais-je réagi ? je ne sais pas, la question ne s'est pas posée mais je crois que j'aurais allaité quand même, mes 4 enfants étant tous nés avant terme, c'était pour moi une façon purement égoïste de poursuivre cette fusion. Je ne l'ai pas fait pour des raisons d'hygiène, ni d'éthique d'aucune sorte, ni parce que "c'est mieux pour lui" mais parce que c'était mieux pour moi. Et puis il existe aussi cet instrument subtil appelé tire-lait, qui m'a accompagnée pendant les 1ers mois de mes reprises de boulot. J'ai respecté mes amies qui ne souhaitaient pas allaiter, elles ont respecté mon choix également, elles n'en sont pas moins des mères attentionnées, patientes, toujours présentes et à 16 ans leurs ados leur en font tout autant baver que le mien, que j'ai nourri de ma chair pendant des mois NUIT ET JOUR !
J'ai préparé de délicieuses purées (qu'ils m'ont à tour de rôle consciencieusement recrachées à la figure selon leurs goûts et dégoûts) que je congelais et décongelais à l'envie, en même temps que de très pratiques petits pots tout-faits aux saveurs originales.
SO WHAT ?!

Stigmatiser une façon d'appréhender et de vivre la maternité plutôt qu'une autre est un faux débat, l'arbre que l'on agite pour cacher la vaste forêt de la véritable place que l'ON veut bien accorder aux femmes dans notre société.

Et de là, chères lectrices modestes z'et géniales, je vous soumets une interrogation qui me travaille depuis de nombreuses années :

Si l'on part du postulat que c'est la mère qui élève les enfants, qui leur enseigne de quoi devenir des être socialisés qui prendront part à la vie de la cité, pour justifier qu'elle ait une activité professionnelle moindre et lui coller sur le dos toutes ces tâches domestiques ingrates mais nécessaires (c'est vrai, si je peux le faire faire par quelqu'un d'autre...), on accepte donc que les adultes sont ce qu'en ont fait leurs mères... Ben si, soyons logiques...

Or, notre société/monde est en grande partie masculin, masculinisant, masculinisé. Il est donc logique de penser que ce sont les femmes/mères qui ont perpétué la situation en appliquant une éducation sexuée et en élevant nos garçons comme si le monde leur appartenait de fait. Légitimement. Par quel fatal atavisme tresserions-nous ainsi inexorablement, d'une génération de femmes à l'autre, la corde pour nous auto-pendre ?!

FADAISES que tout cela !!

Admettre cette toute-puissance de la mère sur le devenir de ses enfants, c'est en retour admettre une influence bien moindre du père... si l'on pousse la théorie à son paroxysme, cela revient à ne réduire le père qu'à un rôle d'étalon reproducteur en début de cycle, et par la suite de mentor lors de l'accession de son fils aux mystères du monde adulte (un rôle de passeur, en quelque sorte...)

Si l'on reconnait donc que la seule mère n'a pas autant de pouvoir sur le futur citoyen que sera son enfant, pourquoi ne pas lui laisser autant de place que son couillu compagnon ? Moit'-moit'.

Non ?
Et pourquoi pas ?

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