jeudi, janvier 29, 2009

Bande-son du jour

Je l'avais déjà posté très brièvement, puis ôté, ça n'était pas le BON moment. Today is the day...








Tous ces beaux jeux inventés
Pour passer devant les premiers
Pour que chacun soit écrasé
S’il refuse encore de plier
Les dégâts, les excès
Ils vont vous les faire payer
Les cendres qui resteront
C’est pas eux qui les ramasseront
Mais les esclaves et les cons
Qui n’auront pas su dire non
Nous on n’veut pas être des gagnants
Mais on acceptera jamais d’être des perdants
Pimprenelle et Nicolas
Vous nous endormez comme ça
Le marchand de sable est passé
Nous on garde un oeil éveillé
O la peur, ô le vide
O la victoire des avides
Faut pas bouger une oreille
Toutes sortes de chiens nous surveillent
Pas un geste, une esquisse
Sinon on tourne la vis
Nous on n’a rien à gagner
Mais on ne peut plus perdre puisque c’est déjà fait.
Toi qui viens de loin d’ici
Avec Ta peau et Tes os
On t’a parlé du paradis
On t’a menti, tout est faux
O mon ami o mon frère tout ce nerf
Perdu pour la guerre
Tu vas voir tout l’amour
Qui traîne au fond du discours
Dis t’en veux des papiers ?
Dis tu l’as vu mon palais ?
T’auras rien, c’est ainsi
C’est pas fait pour les perdants, le paradis
Il y a la chair à canon
Il y a la chair à spéculation
Il y a la chair à publicité
Enfin y’a tout ce que vous aimez
Vous et moi on le sait
Le spectacle est terminé
Pourtant c’était presque idéal
C’était loin du féodal
Oh maint’nant c’est foutu
Ça fait joli dans ton…
Fort intérieur c’est gênant
De rejoindre comme ça la cohorte des perdants
Il faut pas se faire d’illusions
Mais c’est mieux debout pour l’action
Et pour nos âmes, c’est égal
Dieu n’est pas dans la bataille
O messieurs les décideurs
De toutes parts, de tous côtés
Sachez que profond dans nos coeurs
On n’arrête pas le progrès
Sous l’iris, sous la peau
Sous les ongles et dans l’étau
On pourra toujours refuser
De devenir les premiers ou les derniers
Pas de leaders triomphants
On s’ra jamais des gagnants ni des perdants

samedi, janvier 24, 2009

Du vrac et de la devinette musicale#2

On va dire que j'institue une tradition week-endale...

J'ai hésité à vous parler de la deuxième visite des 6é SEGPA à la bibliothèque, de Freddy qui a "traité" la mère de Sarah ; de Sarah qui s'est mise à pleurer parcequ'elle est orpheline de mère... De Mikael et Jordan qui ont sauté sur Freddy pour la venger, de Freddy qui est parti en pleurant et en s'excusant , de Yilan qui a dit "tu m'aurais dit à moi ch't'explosais la tronche" avec force moulinets des bras, de Coralie qui voulait consoler tout le monde... activité véritablement effectuée sur ce qui était prévu initialement : 20%. J'aurais pu aussi décrire le trajet sous une pluie battante, les sauts dans les flaques, notre arrivée trempés comme des soupes sur la moquette grise de la bibliothèque...

Mais non, puisque vous aviez trouvé trop facile la devinette précédente, j'ai donc profité d'une insomnie pour vous en concocter une autre trooooop dure.

Indice 1 : ça pourrait être une vertu mais c'est un lieu (pas ici) et toujours une saison (pas celle-ci)

Indice 2 : ça pourrait être Schreveport ou Chalmette, Rimini ou Lamezzia-Terme, mais hélas, les belles choses ne durent pas.


Voilà.

A vous de vous triturer la mémoire. Interprète et chanson.

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samedi, janvier 17, 2009

Devinette musicale

Il y a longtemps que je n'ai pas titillé vos méninges. Voilà de quoi occuper votre dimanche (en cas d'ennui).

Indice 1 : Candy Darling et Holly Woodlawn

Indice 2 : puisque vous vous serez précipités, munis de l'indice 1, sur le Grand Gogol (si si, je vous connais !) , vous en déduirez aisément qu'il s'agit de références claires à l'univers artistique et personnel d'Andy Warhol. On pourrait dire aussi "mes amis de la Factory".

Indice 3 : cette année-là, Mathieu Kérékou prend le pouvoir au Bénin (à l'époque appelé Dahomey). J'y suis depuis un an, j'ai 8 ans. Mon "premier coup d'Etat".

Indice 4 : cette année-là, Juan Peron revient en Argentine... Chez notre artiste, c'est l'année du Watergate.

Indice 5 : il rencontre John Cale et à deux, ils enregistrent ses premières compositions sur une compil, sous le pseudo de Beachnuts .

Indice 6 : C'est une histoire de déchéance, de drogue et d'homosexualité.

Indice 7, bonus trop fastoche : il s'agit de la chanson la plus célèbre de son premier album solo, celui qui vient après une longue période souterraine.

Indice 8, cadeau : ce New-Yorker pur jus est également photographe, et en 2005, il publie une recueil de portraits photographiques de sa ville.

Indice 9 : le titre de la chanson est également le titre d'un roman de Nelson Algren publié quelques années plus tôt...

De quel artiste et de laquelle de ses chansons s'agit-il ?

Réponse en début de semaine... mais je vous fais confiance, vous trouverez tout de suite (je me demande si les indices ne sont pas un peu trop faciles, finalement...)

jeudi, janvier 15, 2009

Le retour du jeudi

J'ai trouvé la solution, pour calmer mes Zépiens. C'est le magazine Géo ado de décembre qui m'a soufflé l'idée. Sur le coup ça m'a fait rire. Mais c'est très pertinent, au fond...

"Punir avec les mains
Des massages de la tête et des pieds pour punir les élèves ?Cette nouvelle forme de « punition » est censée calmer les élèves agités et les aider à se concentrer. Ce vent de douceur soufflera sur 60 écoles primaires et 14 collèges de la banlieue de Londres, pour la somme de 110 000 euros. Ce n'est pas du tout du goût des parents de bons élèves qui jugent la sanction injuste.
"

Bon, d'abords, un «bon élève» n'est pas forcément un élève calme, de même qu'un «élève agité» n'est pas forcément un mauvais élève... Cette ambigüité étant levée, je vois bien mes agités se laisser gratouiller le crâne béatement, tiens ..! N'empêche, ça n'est pas une idée stupide...

Jeudi dernier j'ai emmené mes 6èS à la Bibliothèque Municipale. Grand moment : deux semaines de brief préalable, 500 m à faire à pieds au bord de la route un jour de neige. Pourquoi Freddy a choisi ce jour-là pour venir au collège en T-shirt ?! OK, T-shirt flambant neuf au poitrail barré d'une grande marque de sport. Soit. Mais quand même, quoi, on est en janvier et la température était négative ce jour-là.

« Freddyyyy, tu n'as pas un blouson à mettre ? On va dehors... »

« naaaaan, madaaame, c'est booooon j'ai pas froid, moi.», dit-il en se tortillant et en gloussant.

Devant les filles. Et ses copains. Tout seul sans public, Freddy est plutôt calme. Sans public. Mais hélas on ne peut pas faire de classes à un seul élève (dommage !)

Nous n'avions pas sitôt passé le portail que déjà ils s'égaillaient sur la route. En vrac. Le rang par deux bien formé en sortant de la salle ne ressemblait plus qu'à une grosse flaque. Du grand n'importe quoi. Nous n'étions pas trop de deux pour les groupir à nouveau. Je collais aux basques de Mickael comme une puce à un canard. Ma collègue faisait voiture-balai. Notre chemin devait passer devant la boulangerie.... Hooooop...anticipation. Grand détour à droite par le parking. On l'a échappé belle mais c'était sans l'oeil de lynx de Samuel.
« Madaaaame, après on pourra s'arréter au bureau de tabac pour acheter des chouigomes ? »

Pendant 40 mn j'avais l'oeil aux aguets, prête à bondir. Ma collègue était également sur le qui-vive. C'est long, 40 mn à courir aider les uns les autres tout en surveillant du coin de l'oeil les uns et les autres... C'était inévitable, Mickael est tombé dans l'escalier. Tout seul. Les autres ont ri, lui aussi... l'hilarité générale a commencé à partir en eau de boudin. Et hop, recadrage. Oui Michael moi aussi je t'aime bien mais là tu arrêtes de courir dans la bibliothèque et tu vas chercher un documentaire qui parle de dauphins. Non, tu ne laisses pas Sarah chercher toute seule, vous ètes deux, ça n'est pas à elle de tout faire. Et alors ? Ça n'est pas parcequ'elle t'aime bien qu'elle doit faire les devoirs à ta place, non mais ho ?!!!

N'empêche, ils se sont bien tenus pendant la séance. Il n'y a pas eu de concours de pêts, ni de rots. Mais là où j'ai merdouillé, c'est dans ma promptitude à les féliciter de leur comportement quasi exemplaire. Je n'aurais pas du le faire AVANT le retour au collège. Le chemin du retour a été... moins calme.

Mais nous recommencerons. Dans deux semaines. Deux semaines de brief intense.
Cette semaine nous avons joué « à domicile », nous avons accueilli une intervenante venue nous parler du tri selectif. Des semaines de brief préalable, comme d'hab'. Les trois fanfarons ont posé n'importe quoi comme questions, ont raconté des âneries qui n'ont même pas fait rire les filles. Sam est allé s'assoir dans le couloir 5 mn le temps de se calmer. L'intervenante était dépitée «Je n'ai pas pu faire tout ce que j'avais prévu, j'ai du improviser». Normal.
Pas pêts sonores, pas de rots. Nickel. A refaire. Ça tombe bien, elle revient dans deux semaines.
J'aime bien. Eux aussi. Ils n'insultent pas, eux. Ils sont agités, certains sont en grande difficulté d'apprentissage mais c'est ça le défi. Je les ai une heure par semaine, sans contrainte. Royal. Luxueux, même.

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mardi, janvier 06, 2009

Retour à la réalité...

...Ben croyez-moi, j'aime mieux les vacances !



Parceque se faire hurler "SALE P*TE !" par un élève dès le deuxième jour de taf, ça donne pas vraiment du coeur à l'ouvrage. Tu me diras, ami lecteur, que ça n'est pas la première fois, ça ou autres noms d'oiseaux murmurés, de dos. Mais quand même.



C'est la fonction, ça n'est pas moi. Agir quand même en conséquence. Même si on sait que cet ado-là n'a pas en dehors de l'école une vie facile. En plus de se trainer des problèmes psy non traités. En plus de... bref. Malgré tout ça, quoi.



De plus en plus de cas similaires, dans l'enceinte de l'école. Comme si l'Ecole, avec son E majuscule, devait à la fois encaisser et traiter tous les maux du dehors... en plus d'instruire, bien sûr. Mais c'est là un autre débat.



On se blinde psychologiquement, parce qu'on peut avoir de l'empathie mais on ne PEUT pas prendre sur soi toute la violente misère du dehors. En plus de notre mission première : instruire. Mais instruire qui et comment ? Dans quelles conditions ?

On se blinde psychologiquement et, comble du pire, on prend des assurances contre les risques professionnels. Tu te rends compte, ami lecteur... comme un chirurgien ou un trapéziste.



Je n'ai jamais voulu penser ce métier comme dangereux. Déstabilisant, oui. Usant, oui. Décourageant, parfois. Mais on y croit. Enfin, ceux qui restent. Parce que certains s'en vont. De plus en plus nombreux.


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